BROSSARD – Il y a deux semaines, lors de son passage sur les ondes de la baladodiffusion « On jase », sur RDS.ca, Guy Boucher avait clairement indiqué que son équipe ne faisait pas une obsession du rang auquel elle terminerait la saison au classement de la division Atlantique.

« Ce qu’on voulait, c’était être dans le mix. Le premier rang, on ne court pas après ça », avait clarifié l’entraîneur-chef des Sénateurs d’Ottawa. 

« Premiers, deuxièmes, troisièmes, on s’en fout comme l’an 40. On veut juste rentrer [en séries]. Mon expérience est très claire là-dessus. Quand tu choisis tes adversaires, tu perds. Et quand tu cours après des places au classement, ça ne t’aide pas. »

Le soir-même, les Sénateurs signaient la première d’une éventuelle série de six victoires qui allait leur permettre de rétrécir l’écart avec Canadien au classement de leur section. Alors qu’ils se préparent à croiser le fer deux fois dans la même fin de semaine et trois fois en l’espace de huit jours, les deux rivaux ne sont séparés que par un petit point.

Après l’entraînement des siens, vendredi, Claude Julien a tenu un discours tout en contraste avec celui de son homologue.

« Avec l’avantage de la glace qui est en jeu, c’est sûr que tu vises toujours le plus gros rang. Ce n’est quand même pas la fin du monde, mais c’est préférable », a établi Julien.

Le pilote du Canadien a plus tard précisé, dans une réponse en anglais, qu’on avait déjà vu des équipe de septième ou huitième place atteindre leur vitesse de croisière en séries et se rendre jusqu’au bout. Mais d’expérience, Julien sait que la position durement acquise en saison régulière peut faire la différence.

L’année de sa conquête de la Coupe Stanley à Boston, ses Bruins avaient terminé au premier rang de la division Nord-Est et avaient remporté deux « septième match » à domicile : au premier tour contre le Canadien et en finale de l’Est contre le Lightning de Tampa Bay. C’est toutefois à Vancouver qu’ils avaient remporté le championnat au terme d’une finale qui s’était rendue à la limite.

« Je ne traiterai jamais une situation de saison régulière comme s’il s’agirait des séries, mais je ne tenterai pas de prétendre qu’il ne s’agit pas d’une fin de semaine importante pour les deux organisations, a-t-il ajouté. Le premier rang est en jeu, mais on veut aussi établir un certain succès contre cette équipe. » 

Max Pacioretty a quant à lui dit ne pas trop se soucier des implications de chaque partie au classement.

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« Ça m’arrive de regarder le résultat des matchs et de faire les calculs dans ma tête, mais au bout du compte, il faut se concentrer sur ce qu’on contrôle en se disant que tout finira par tomber en place comme on le souhaite. »

« Tout le monde sait que les deux prochains matchs sont importants, a ajouté le capitaine. Tout le monde en parle et tout le monde aura son histoire à raconter dépendamment de l’issue de ces rencontres. De notre côté, il faut les aborder avec positivisme et ne pas trop s’en faire avec le reste. C’est une belle opportunité pour nous de faire un statement et de mettre quelques points en banque. »

Retrouvailles avec Condon?

Mike Condon n’a pas eu l’occasion d’affronter son ancienne équipe depuis qu’il est parti poursuivre sa route chez les Penguins de Pittsburgh, d’abord, et ensuite chez les Sénateurs. L’Américain de 26 ans pourrait vivre une grande première en fin de semaine.

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Parce que Craig Anderson était blessé, Condon a affronté les Blackhawks de Chicago jeudi. Tout semble indiquer que l’ancien cerbère du Canadien retrouvera son rôle d’auxiliaire pour le week-end puisque les Sénateurs ont cédé Chris Driedger à leur club-école de la Ligue américaine vendredi.

N’empêche, avec deux matchs à l’horaire en l’espace de 24 heures, Guy Boucher pourrait être tenté de faire un petit cadeau au gardien qui lui a rendu de fiers services cette saison. Acquis en novembre quand Anderson a dû prendre une pause pour rester au chevet de sa femme, Condon a permis aux Sens de rester compétitifs en maintenant une moyenne de buts alloués de 2,49 et un taux d’efficacité de ,914. Il montre une fiche de 18-12-6 à sa deuxième campagne de la Ligue nationale.

« C’est un travailleur acharné et je crois que c’est ce qui explique sa présence dans la LNH, a louangé Pacioretty. C’est un gars qui a commencé au bas de l’échelle et qui a surmonté plusieurs obstacles pour atteindre son niveau actuel. Cette progression, il la doit au travail. Avec nous, il était toujours le gars qui en donnait un petit peu plus, que ce soit dans le gymnase ou sur la patinoire. C’est quelque chose que j’ai toujours admiré de lui. »

« C’est un bon gars et je suis content de le voir connaître du succès. J’espère seulement qu’il n’en aura pas trop contre nous », a conclu Pacioretty.

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