MONTRÉAL – Le plus inquiétant dans la défaite, sans équivoque, du Canadien contre les Islanders de New York, c’est que l’équipe montréalaise n’a pas réussi à exécuter une minime partie du plan de match que Claude Julien avait préparé pour cette confrontation.

Avant d’inclure quelques détails sur le sujet, une réponse de Julien s’impose.

Lorsqu’un confrère lui a demandé si sa troupe avait suivi son plan de match, il a répliqué ainsi.

« J’espère que non! »

« Je ne vais pas venir ici et dire que j’ai aimé notre match. On a l’air de deux équipes différentes en comparaison aux matchs contre les Rangers et contre les Jets. Je ne crois pas qu’on a été proche du rendement que j’aimerais voir durant ces deux parties à domicile », a déploré l’entraîneur.

En voyant sa nouvelle équipe en arracher de cette manière face aux Islanders, Julien a peut-être ressenti des maux de tête. Après tout, il avait exposé à ses hommes les forces des Islanders et les façons pour tenter de les contrer. En gros, il fallait exécuter de bonnes sorties du territoire défensif afin d’attaquer la zone neutre avec conviction puisque les Islanders sont reconnus pour la congestionner.

La stratégie impliquait aussi de projeter des rondelles en fond de territoire quand il le fallait pour éviter des revirements desquels les Islanders se nourrissent. De plus, Julien avait insisté sur l’importance d’envoyer plusieurs rondelles au filet étant donné que les Islanders excellent pour bloquer des lancers.

Le hic, c’est que ses joueurs n’ont pratiquement rien appliqué de cette recette.

« Ça commence par la gestion de la rondelle. Notre première passe n’était pas sur la palette, on a commis une mauvaise exécution dans ce match et, quand ça arrive, tu ne génères pas d’attaque. Je comprends qu’on a eu des ennuis à compter, mais ça commence avec de l’exécution et de la détermination pour envoyer des rondelles au filet.

« Encore une fois, si on avait joué du meilleur hockey et mieux géré la rondelle, ç’aurait pu faire une différence », a-t-il insisté.

Brendan Gallagher a admis que lui et ses coéquipiers avaient erré face aux Islanders.

« Ce n’est pas qu’on n’essaie pas, mais on avait un plan de match et on s’en est éloigné. On savait qu’ils allaient embouteiller la zone neutre, mais il faut être déterminé à anéantir ça. Ils ont gagné la bataille de cette zone et ils ont créé beaucoup de revirements. Je crois que ça explique le résultat de la partie », a décrit Gallagher.

De son côté, Tomas Plekanec a essayé d’expliquer pourquoi le jeu du CH semblait si ardu.

« Je pense qu’on veut faire en plus, on veut créer quelque chose et on en vient à ne pas travailler de la manière la plus intelligente et ça se traduit en du jeu désorganisé. Il faut revenir à ce qu’on peut faire et être sur la même longueur d’onde », a commenté Plekanec qui a connu une autre soirée pénible.

Le fameux enjeu de la confiance

Le problème d’un manque de confiance est évoqué à répétition pour expliquer les déboires du Tricolore, qui avait si bien démarré la saison.

Dans un coin, il y a Pacioretty et Gallagher qui refusent d’adhérer à cette théorie. Dans l’autre, il y a Julien et d’autres joueurs qui admettent que ça n’aide pas la cause.

« Plus on en parle, plus on va être fragile, selon moi. En fin de compte, on joue au hockey et on a fait ça toute notre vie. Il faut juste retrouver nos repères. Je ne sais pas quelle excuse on pourrait utiliser », a mentionné Pacioretty qui fulminait après ce revers.

Le cri du coeur de Max Pacioretty

« La différence entre simplement aller sur la patinoire et vouloir faire la différence est petite. On constate ce que le cerveau peut faire, il ne faut pas juste embarquer sur la glace, se satisfaire de déplacer la rondelle et seulement vouloir écouler du temps. On doit vouloir compter des buts et influencer le match positivement. C’est le cas de toute notre équipe dont moi », a poursuivi le capitaine.

« Les gens parlent beaucoup de ça. Bien sûr, on ne se sent pas aussi confiant qu’on l’était en début de saison. Mais ça n’importe pas, il faut trouver des façons de gagner des matchs. Je crois encore en cette équipe, on a un bon groupe et on peut s’en sortir. Ce n’est pas un manque de confiance, mais une incapacité à accomplir le boulot », a argué Gallagher.

En arrivant d’une autre équipe avec un regard extérieur, Julien ressent cette baisse de confiance.

« Il y a certainement un manque de confiance. Quand tu ne marques pas, tu vois que les gars sont frustrés. C’est important de la retrouver et la meilleure façon pour y arriver est de simplifier notre jeu un peu. Ça veut dire qu’il faut diriger plus de rondelles vers le filet et se salir le nez un peu plus », a-t-il proposé.

Un Gallagher qui se cherche

À ne pas en douter, Gallagher voudrait représenter l’un de ces joueurs qui vont sortir le Canadien du pétrin.

« Une part de mon rôle est de contribuer offensivement et je ne le fais pas présentement. C’est décevant et encore plus quand on perd des matchs », a confié le numéro 11 en se lançant la pierre. 

« On a besoin de plus de joueurs qui peuvent se démarquer, mais c’est plus difficile de le faire quand tu traverses un creux. C’est une réaction naturelle de freiner ses actions. […] On doit se mettre de la pression sur les épaules, on doit en faire plus », a enchaîné Gallagher.

Sans l’ombre d’un doute, l’entraînement de vendredi sera essentiel pour corriger certaines des lacunes actuelles. 

« Il faut encore travailler de petites choses avec Claude. Ce sera important d’être intense et d’écouter ce que l’entraîneur aura à nous dire », a conclu Phillip Danault qui a connu une sortie décevante comme la plupart de ses partenaires.