Malgré ses récents insuccès, l’avantage numérique du Canadien de Montréal se classe encore parmi les 10 meilleurs de la LNH cette saison, avec un taux de réussite de 20 %. Il s’agit d’une amélioration significative depuis la saison dernière alors que leur taux de réussite se chiffrait à 16 %. Cependant, la dernière séquence, au cours de laquelle le Canadien n’a pas réussi à convertir l’un de ses 15 derniers avantages numériques, rappelle de mauvais souvenirs aux partisans du CH, ceux-ci se demandant à quel point le jeu de puissance de leur équipe est efficace en réalité.

Heureusement, il existe un grand nombre de données sur l’attaque à cinq du Tricolore et nous sommes en mesure de comparer cette production au reste de la ligue.

SportlogiqMalheureusement pour le Canadien, il se situe sous la moyenne de la ligue dans tous les aspects qui permettent normalement de générer des buts sur l’attaque à cinq. Toutefois, comme le CH a déjà touché les cordages à 22 reprises cette saison sur l’avantage numérique, il y a quelque chose que le Tricolore fait bien, non?

Partiellement.

Le Canadien a le sixième meilleur taux de conversion de tirs en buts sur l’avantage numérique, marquant sur 15,49 % de leurs tirs. Ce pourcentage élevé s’explique par le succès que ses joueurs ayant les meilleurs taux de conversion ont eu sur les retours de lancers et sur les tirs déviés.

Jouer en périphérie en espérant que Brendan Gallagher puisse saisir un retour de lancer et obtenir une chance de marquer de qualité peut rapporter. Il ne devrait toutefois pas être surprenant que le jeu de puissance connaisse des difficultés alors que Gallagher n’est plus de la formation. Celui-ci mène le Tricolore pour les buts en avantage numérique et les tirs décochés proportionnellement à son temps de jeu en avantage numérique.

Un autre facteur expliquant que l’attaque à cinq du Tricolore ne génère plus de chances de marquer est que l’équipe se fie beaucoup aux tirs de ses défenseurs. Andrei Markov, P.K. Subban et Jeff Petry possèdent effectivement tous un excellent lancer sur réception depuis la pointe. Lors des dernières années, cela a mené Subban et Markov à être les architectes de l’avantage numérique du CH.

Markov et Subban se déplacent bien sur le jeu de puissance et leurs tirs de loin sont plus menaçants sur l’avantage numérique qu’à forces égales en raison de meilleures lignes de passe. Présentement, les deux membres de ce duo évoluent en avantage numérique sur leur côté fort, soit Subban à droite et Markov à gauche.

Cela signifie qu’ils peuvent se passer la rondelle plus facilement, mais également qu’aucun d’entre eux ne puisse décocher un tir rapidement lorsqu’il reçoit la rondelle. Cette situation explique les nombreuses feintes de tir ainsi que les lancers frappant les patins ou les jambières des joueurs évoluant en désavantage numérique.

Non seulement ce schéma accorde plus de temps aux joueurs évoluant en désavantage numérique pour se placer dans les lignes de tirs et bloquer les lancers, cela force le CH à décocher des lancers depuis des angles défavorables. C’est d’ailleurs pourquoi vous pouvez remarquer que la rondelle circule souvent le long des rampes sur l’attaque à cinq.

À moins de changements importants à la stratégie du CH en avantage numérique, alors qu’il est nécessaire d’aller davantage dans l’enclave, il est peu probable que le Tricolore maintienne un taux de succès de 20 %. Cependant, il faut garder à l’esprit que même si les gens aiment décortiquer l’attaque à cinq, celle-ci n’est qu’une seule pièce du casse-tête.

La récente série de défaites inquiète plusieurs personnes au sujet de l’attaque du CH. Cependant, les immenses améliorations apportées au jeu du Canadien à forces égales font en sorte que les insuccès du l’équipe sur l’avantage numérique ne seront pas si préoccupantes à long terme qu’il n’y parait à première vue.