En défaisant les Coyotes par la marque de 5 à 4 en prolongation, le Canadien a évité le pire. Après avoir perdu ses quatre dernières parties, la Sainte-Flanelle ne pouvait pas se permettre de trébucher à nouveau face à l’une des pires formations de la LNH, surtout qu’elle venait d’être blanchie et humiliée par l’Avalanche du Colorado. Le Tricolore devait absolument trouver un moyen de rebondir, déjà que plusieurs amateurs réclamaient la tête de l’entraîneur-chef Michel Therrien.

Quittant l’Arizona avec deux précieux points, le Canadien de Montréal doit remercier les membres de son premier trio, Phillip Danault, Alexander Radulov et Max Pacioretty qui ont dominé cette rencontre du début à la fin, ouvrant la marque dès la première minute de jeu et le capitaine mettant la table pour Galchenyuk en prolongation. Au total, ils n’ont récolté rien de moins que sept points, tout en inscrivant trois des buts des leurs.

Lorsqu’un club connait des ennuis, ce sont ses meilleurs éléments qui doivent le remettre sur le droit chemin et c’est exactement ce qui s’est produit jeudi soir. Les meilleurs attaquants du Canadien ont joué à la hauteur de leur talent.

Comment Danault, Radulov et Pacioretty sont-ils parvenus à dicter l’allure de cette rencontre? En monopolisant l’enclave.

La performance du premier trio face aux CoyotesLes gardiens sont maintenant si bons qu’il est presque impossible de les déjouer en périphérie. Pour tromper leur vigilance, il faut lancer depuis l’enclave, ce qui réduit grandement le temps de réaction du cerbère et permet au tireur de bénéficier d’un angle de tir optimal. Ce n’est pas par hasard que 76% des buts inscrits aujourd’hui dans la LNH le sont depuis l’enclave.

Mike Smith ne fait pas exception à cette règle, arrêtant plus de 97% des tirs de loin décochés en sa direction. Cependant, son pourcentage d’arrêts chute drastiquement face aux lancers provenant du bas de l’enclave, à l’image de tous les autres gardiens.

C’est justement parce que Danault, Radulov et Pacioretty se sont accaparé l’enclave qu’ils se sont inscrits sur la feuille de pointage, menant ultimement le Canadien à la victoire. D’ailleurs, leurs trois buts ont été inscrits depuis cette zone, tout comme celui de Galchenyuk sur lequel Pacioretty a amassé une passe.

Comment le premier trio du Canadien a-t-il réussi à accomplir pareil fait d’armes? En récupérant les rondelles libres et en faisant bien circuler le disque en zone adverse. La ligne de Danault, Radulov et Pacioretty était affamée, laissant dépités les Coyotes qui ont alors cafouillé dans leur zone défensive.

C’est exactement ce qui s’est produit sur le but d’Alexander Radulov, alors que les cinq joueurs du Canadien sur la glace ont fait circuler la rondelle dans toutes les directions. Il en résultait que les deux défenseurs des Coyotes ont fini par se compromettre derrière le filet en fonçant vers Pacioretty, oubliant complètement le 47 dans l’enclave qui a eu tout le temps du monde pour déjouer Mike Smith.

De même, sur le premier but du match, Danault a battu de vitesse son couvreur en échec avant pour servir une brillante passe dans l’enclave à Pacioretty qui a fait vibrer les cordages.

L’ADN du Canadien est sa rapidité, c’est sa marque de commerce. C’est également en misant sur leur vitesse pour étourdir la défensive adverse que les membres du premier trio ont connu une si bonne rencontre. Ils ont montré comment le Canadien doit jouer au hockey pour gagner. Que ce soit en contre-attaquant avec rapidité ou en distribuant magistralement le disque en zone offensive, les joueurs des Coyotes n’ont pas été en mesure de rivaliser avec ceux-ci. Ce trio n’avait qu’une seule chose en tête : gagner. Il a joué avec cœur et émotion, ce qui pourrait bien être un tournant de la saison du Canadien.

Le Tricolore semblait au bord de la noyade, mais il a aujourd’hui la tête hors de l’eau. Il n’a plus à porter le poids de cette série de défaites, il peut désormais souhaiter passer à autre chose.

Parfois lorsque tout va de travers, il ne sert à rien de se compliquer la vie, mieux vaut revenir à la base. C’est exactement ce que le Canadien doit faire, miser sur son meilleur atout : sa vitesse. Il se doit de redevenir l’agresseur, ce qui fut trop peu souvent le cas récemment, pour retrouver le chemin de la victoire avec régularité.

Récemment, le Canadien a perdu sa confiance, c’est évident, et cette victoire n’est certainement pas sans bavure. Les Coyotes de l’Arizona sont l’une des pires équipes du circuit, Carey Price n’est plus celui des beaux jours. Peu importe, pour retrouver ses repères et enchaîner les victoires, le Tricolore doit se concentrer sur les éléments positifs et bâtir autour de ceux-ci. Jeudi soir ce fut le premier trio, c’est maintenant au reste du groupe de suivre la marche.