BROSSARD – P.K. Subban ne portait pas son couvre-chef habituel mercredi dans le vestiaire du Canadien. Au lieu d’arborer sa traditionnelle casquette rouge ornée du slogan dont il a fait sa marque de commerce, le défenseur étoile était coiffé de la célèbre étoile aux couleurs des Cowboys de Dallas, son équipe de football de prédilection.

Ce choix vestimentaire pouvait être interprété comme le reflet de l’annonce qui avait été faite à son sujet environ une heure plus tôt : Subban était officiellement en vacances.

Inactif depuis le 10 mars en raison d’une blessure au cou, le défenseur étoile a pris la décision, conjointement avec les médecins de l’équipe, de tirer un trait prématurément sur sa saison. Le numéro 76 ne fera pas le voyage avec ses coéquipiers en Caroline, où le Canadien affrontera les Hurricanes jeudi, et ne sera pas non plus disponible samedi alors que le Lightning de Tampa Bay sera en ville.

Subban, qui n’avait jamais raté un match en raison d’une blessure avant la saison actuelle, en aura donc manqué 14 en raison de ce contact avec Alexei Emelin qui l’avait forcé à quitter le Centre Bell sur une civière le 10 mars contre les Sabres de Buffalo.

« Les médecins m’ont dit trois choses : tu dois avoir retrouvé toute ta mobilité, tu ne dois pas ressentir de douleur et psychologiquement, tu dois être prêt à jouer. En ce moment, ces trois critères ne sont pas remplis », a justifié Subban.

L’ancien récipiendaire du trophée Norris a répété qu’il ne croyait pas devoir s’absenter aussi longtemps lorsqu’il a obtenu son congé de l’hôpital, quelques heures seulement après y avoir été admis, mais que les symptômes qui l’affligeaient ont persisté jusqu’à ce que le constat final devienne inévitable.

« Personnellement, je me sens comme si j’étais un cheval qui ne demande qu’à galoper, qui veut courir. Mais vient un temps où quelqu’un doit tirer les rênes et voir à tes meilleurs intérêts. On a les meilleurs médecins au monde et je dois les écouter. »

L’ancien homme de fer du Canadien affirme avoir joué malgré la douleur dans le passé, mais que la nature de sa blessure actuelle nécessitait une prudence particulière.

« Je ne peux pas mentir aux médecins, je dois être honnête aux eux. C’est dans le meilleur intérêt de ma carrière et mon bien-être. Après ma carrière, je veux pouvoir vivre une vie normale. Avec le cou et la tête, il n’y a pas de risque à courir si tu es vulnérable et si les docteurs sentent qu’il y a un risque, je ne jouerai pas. »

Perceptions erronées

La réticence de Subban à renouer avec l’action mystifie plusieurs témoins de son rendement sur la patinoire. Depuis qu’il a repris l’entraînement avec ses coéquipiers, le quart-arrière donne l’impression de se défoncer sans réserve et ne démontre aucun signe apparent d’inconfort. Pourquoi alors ne pourrait-il pas démontrer la même vigueur dans un match?

« La réalité, c’est que même quand je suis à 80% de mes capacités, je peux faire des choses sur la glace que la plupart des gars ne peuvent pas faire, s’est fait un plaisir de rectifier Subban. Je ne m’attendais pas à ce que les gens m’observent avec autant d’attention et portent des jugements. »

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« Dans ma carrière, j’ai déjà joué à 60%, 70% de mon plein potentiel et j’étais malgré tout capable de faire mon travail à un haut niveau, a poursuivi Subban. Mais dans la situation actuelle, si je ressens encore de la douleur et de l’inconfort, il y a un risque. Si tu ne peux pas regarder par-dessus ton épaule pour voir si quelqu’un s’en vient, tu as beau être rapide et intelligent, il y a des joueurs qui cherchent à se faire un nom. Il suffit d’encaisser un mauvais contact et soudainement, une blessure mineure peut devenir une commotion ou encore pire. Ce n’est pas un scénario qui m’enchante. »

Subban n’écartait pas la possibilité de représenter le Canadien aux championnats du monde qui auront lieu du 6 au 22 mai en Russie, mais l’incertitude relative à son état de santé l’empêche pour l’instant de confirmer sa présence.

« J’en avais parlé à Marc lorsque l’équipe était en Californie, je lui avais dit que j’irais, mais cette blessure vient un peu changer les plans. J’ai toujours eu beaucoup de succès en représentant mon pays et j’aimerais y aller, mais je dois d’abord me préoccuper de ma santé. »

« Je crois que ça leur prend une réponse avant le 28 avril. Je ne sais pas quelle décision ils prendront, s’ils attendront ou s’ils trouveront quelqu’un d’autre. Mais je ne sais pas encore quand j’aurai le feu vert et je dois aussi penser à la prochaine saison. Je ne veux pas que ça me cause de problème en août. »