MONTRÉAL – Aucun joueur du Canadien n’a été surpris par le chaleureux accueil reçu par P.K. Subban qui lui a soutiré plusieurs larmes. Après tout, il s’était taillé une place de choix dans le cœur de nombreux partisans.

Dès qu’il a sauté sur la patinoire pour l’échauffement, Brendan Gallagher a obtenu la confirmation que la soirée ne serait pas banale.

« J’ai vu les chandails de Nashville un peu partout dans les gradins donc je m’attendais à ça », a admis Gallagher.

Par contre, c’était difficile de prévoir que Subban allait pleurer – sans retenue – sur la glace alors que le Canadien présentait une vidéo de ses meilleurs moments dans l’uniforme du Tricolore.

« C’est une personne émotive et un joueur émotif. On ne sait jamais comment on va réagir dans de telles situations, mais le Canadien a fait un beau travail pour lui rendre hommage et je crois que ça voulait dire beaucoup à ses yeux. J’ai aimé la façon de faire », a commenté Gallagher. 

Quelques instants plus tard, Carey Price a offert sa seule réponse de plus de quelques mots en parlant de Subban.

« C’était émouvant pour lui, il a travaillé très fort quand il faisait partie de notre équipe. Il n’y a aucun doute qu’il est l’un des préférés des partisans », a reconnu Price qui a taquiné Subban en lui aspergeant quelques gouttes d’eau durant une pause.

Ce n’était pas étonnant, mais Shea Weber avait moins de choses à raconter sur le numéro 76. Lorsqu’il a été questionné pour une première fois sur sa confrontation contre Subban à Montréal, Weber a préféré répondre ainsi. 

« C’était un bon match pour nous, c’était bien de récolter les deux points. On n’a pas joué comme on l’aurait souhaité lors des deux premières périodes, mais on a limité leurs chances de marquer », a déclaré le colosse sans vouloir élaborer sur le visiteur qui était très attendu.

À la suite de la deuxième question à propos d’affronter Subban, Weber a fini par exprimer trois mots inutiles à traduire « It was good ».

Enfin un appui pour le premier trio

Après avoir arraché une victoire de cette manière, les joueurs du Canadien avaient plus le goût de parler de la contribution obtenue de Paul Byron et Brendan Gallagher. Ça faisait longtemps que l’équipe montréalaise attendait une production qui ne se nomme pas Pacioretty, Radulov ou Galchenyuk.

« Je pense que c’était important pour eux et pour l’équipe. On avait parlé d’obtenir de la production à l’extérieur du premier trio et c’est arrivé dans ce match. C’est la raison pour laquelle on a

Une attaque anémique, une défense plus serrée

gagné. Brendan a eu plusieurs chances dans les derniers matchs, ce n’était qu’une question de temps. C’est bien de le voir obtenir ce but. Paul a fait un beau jeu en fin de match pour rompre leur circulation de rondelle et s’échapper. C’est bien de voir d’autres gars toucher la cible », a détaillé Julien.

« On souhaite que ça leur procure de la confiance. Dernièrement, ça ne fonctionnait pas pour eux, mais l’effort était là. On espère que ça leur donnera une lancée », a proposé Weber.

Quant aux principaux intéressés, ils étaient ravis de pouvoir soulager leurs partenaires.

« Je sais que je dois compter plus de buts et je ne ferai pas ça en changeant mon style de jeu. Je crois que ça finira par fonctionner en bûchant et en restant fidèle à mes habitudes », a relaté Gallagher.

« Il y a toujours de la pression de marquer, mais j’essaie de ne pas me frustrer et de ne pas changer les choses qui me procurent du succès comme ma vitesse et mes efforts. Je dois aller dans les coins et devant le filet », a noté Byron qui a su qu’il avait marqué en entendant la sirène.

Byron était malgré tout insatisfait de la construction offensive de son club dans cette partie.

« On sait qu’on peut en donner plus et qu’on veut en donner plus. On est capable de générer plus d’attaque et on veut que nos quatre trios produisent, c’est la recette du succès pour nous », a-t-il laissé tomber.

Les mauvais départs, une lacune qui perdure

En regardant les choses objectivement, Julien se dit que c’est agréable de récolter quatre victoires de suite, mais il ne peut pas s’empêcher de constater que sa troupe peine trop souvent en début de rencontre.

« J’aimerais avoir de meilleurs départs de mon équipe, je voudrais pouvoir jouer avec l’avance et marquer le premier but. Du côté positif, j’aime le fait qu’on ne casse pas et qu’on reste dans le coup. Encore une fois, on a trouvé le moyen de gagner. Il y a autant de positif que de négatif et on peut travailler sur le négatif », a indiqué Julien.

Questionné sur le fait qu’il serait préférable de mieux entamer les matchs, Price semblait trouver que les journalistes manquaient de positivisme dans leur approche. 

Les échos de vestiaire

« Oui, peut-être, certainement, mais on était dans le coup. Ç’aurait été bien de compter le premier but, mais ça n’arrivera pas tous les matchs », a préféré dire Price.

Selon Gallagher, leur nouvel entraîneur contribue à la capacité de l’équipe à s’imposer dans les situations corsées.  

« Claude est en partie responsable de ça, son message insiste sur le fait qu’on doit gagner ces matchs serrés. On ne jouait pas si bien, mais on a été capable de compter deux buts importants », a confié Gallagher.

Si le jeu de puissance avait répondu aux attentes, le Canadien se serait facilité la vie contre les Preds. Julien a l’intention de corriger le tir prochainement. 

« On va continuer de travailler sur notre avantage numérique. Je pense qu’on a besoin de quelques correctifs surtout lors de nos entrées en zone offensive durant lesquelles on n’avait pas beaucoup de soutien. Mais j’aime les cinq gars et les options que ceux-ci nous procurent. On ne l’a pas vu autant dans ce match, mais il y a du potentiel avec les joueurs délégués sur les deux vagues. Quand tu n’exécutes pas bien, ça ne donne pas ce que tu recherches », a admis Julien.