Le Canadien a vécu le 7e ciel, puis connu une descente en enfer
Canadiens samedi, 25 déc. 2021. 13:03 samedi, 14 déc. 2024. 20:43L'année 2021 aurait difficilement pu être plus rocambolesque pour le Canadien de Montréal.
D'un début de saison canon, à une glissade qui mène au départ de l'entraîneur-chef Claude Julien. D'un parcours inespéré jusqu'en finale de la Coupe Stanley à un été marqué par la sélection controversée de l'espoir Logan Mailloux au repêchage. Le Canadien a connu l'extase de la victoire, mais aussi l'agonie de la défaite.
Voici une rétrospective de l'année 2021 chez le Canadien.
Une saison en deux temps
Avec une formation aguerrie à la suite des acquisitions des attaquants Tyler Toffoli, Josh Anderson et Corey Perry, du défenseur Joel Edmundson et du gardien Jake Allen, le Canadien connaît un départ canon à la campagne 2021.
Présentant un dossier de 8-2-2 après 12 matchs, le Canadien remporte une seule de ses six rencontres suivantes et le directeur général Marc Bergevin décide de donner un électrochoc à sa troupe. Le 24 février, il montre la porte à l'entraîneur-chef Claude Julien et à son associé Kirk Muller, cédant les rênes du Tricolore à Dominique Ducharme. Quelques jours plus tard, Bergevin congédie également l'entraîneur des gardiens Stéphane Waite, lui annonçant la nouvelle en pleine partie.
La transition sous les ordres de Ducharme est difficile. Le Canadien voit aussi sa campagne être interrompue pendant une semaine quand Joel Armia subit un contrôle positif à la COVID-19. Avec un calendrier chargé qui mène notamment à une certaine congestion à l'infirmerie, le Tricolore se qualifiera finalement de peine et de misère pour les séries éliminatoires.
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Un parcours de rêve
Avec le Canadien dos au mur alors qu'il est en déficit 3-1 dans sa série de premier tour face aux Maple Leafs de Toronto, plus personne ne croit aux chances du Tricolore de renverser la vapeur. Cependant, une rencontre d'équipe avant le cinquième match à Toronto au cours de laquelle les vétérans prennent la parole aura un effet inespéré sur le Canadien.
Grâce à des buts de Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi, le Canadien arrache deux victoires en prolongation aux Leafs et force la présentation d'un match ultime, qu'il gagnera 3-1 à Toronto.
Sur une lancée, le Canadien balaie facilement les Jets de Winnipeg lors du deuxième tour et est couronné champion de la section Nord. Le Canadien réussit ensuite à se débarrasser des Golden Knights de Vegas en six matchs, remportant le match ultime le 24 juin, offrant une grande célébration de la Saint-Jean-Baptiste à ses partisans.
Le Canadien frappe finalement un mur en finale. Le Lightning de Tampa Bay, champion en titre de la coupe Stanley, s'impose en cinq matchs. L'échec si près du but sera dur à encaisser pour les vétérans du Tricolore.
Un été désastreux
À peine deux semaines après son revers en grande finale, une première tuile tombe sur la tête du Canadien quand le directeur général Marc Bergevin confirme que la carrière du capitaine Shea Weber est compromise en raison d'une accumulation de blessures.
Le lendemain, le gardien étoile Carey Price, qui n'avait pas été protégé lors du repêchage d'expansion du Kraken de Seattle à la surprise générale, est opéré à un genou. L'équipe s'attend à ce qu'il soit rétabli à temps pour le début de la saison.
Le même soir, le Canadien se met les pieds dans les plats, sélectionnant Logan Mailloux au premier tour du repêchage, alors que le défenseur avait demandé plus tôt dans la semaine aux équipes de la LNH de ne pas le sélectionner. Mailloux disait ne pas mériter cet honneur, lui qui avait été reconnu coupable par la justice suédoise d'avoir pris et partagé sans le consentement de sa partenaire des photos lors d'un acte sexuel en novembre 2020.
Même le premier ministre Justin Trudeau se dit déçu de la décision du Canadien, alors que le président du club Geoff Molson devra défendre la décision auprès de partenaires financiers.
Le 28 juillet, le Canadien perd les services du centre Phillip Danault, qui accepte un contrat avec les Kings de Los Angeles en tant que joueur autonome sans compensation.
Et alors que tout semble en place pour le début de la saison, les Hurricanes de la Caroline déposent une offre hostile d'une saison et environ 6,1 millions $ US à l'attaquant Jesperi Kotkaniemi. Le 4 septembre, le Canadien annonce que l'offre ne sera pas égalée puisque jugée « démesurée ». Kotkaniemi devient donc un membre des Hurricanes, tandis que Marc Bergevin tentera de pallier la perte du jeune Finlandais en obtenant Christian Dvorak des Coyotes de l'Arizona.
De mal en pis
Si l'été du Canadien avait été difficile, ce n'était rien en comparaison à ce qui l'attendait pendant l'automne.
Lors de l'ouverture de son camp, le Tricolore annonce notamment que l'attaquant Mike Hoffman et Joel Edmundson sont blessés. Même si l'état de santé d'Edmundson est considéré comme une situation au jour le jour, Edmundson n'a toujours pas joué cette saison.
Une onde de choc frappe ensuite Montréal le 7 octobre, lorsque l'équipe annonce que Carey Price a intégré le programme d'aide aux joueurs de la LNH et de l'Association des joueurs de la LNH. Price passera 30 jours dans un centre de traitement pour usage de substance. Cela retardera sa rééducation à la suite de son opération à un genou et il ne jouera pas avant la pause de Noël.
Quand la saison commence finalement, le Canadien trébuche à la ligne de départ et perd ses cinq premiers matchs. Après 30 rencontres, il affichait le pire rendement de son histoire avec seulement 15 points en vertu d'un dossier de 6-21-3.
Le président du Canadien, Geoff Molson, avait placé le directeur général Marc Bergevin dans une position délicate en décidant de ne pas prolonger d'avance son contrat venant à échéance le 1er juillet 2022. Molson décidera finalement de mettre fin à son association de plus de neuf ans et demi avec Bergevin, le 28 novembre. L'adjoint de Bergevin et responsable du repêchage du Canadien de longue date Trevor Timmins se fait aussi montrer la sortie.
Jeff Gorton est embauché comme vice-président des opérations hockey. Cette décision est mal digérée par une portion des partisans et observateurs puisque Gorton est un Américain et qu'il ne parle pas français. Molson insiste toutefois pour dire que la personne qui sera embauchée comme directeur général sera bilingue et sera celle responsable de prendre les décisions hockey.
Ce dossier est toujours à suivre. Et le prochain directeur général aura beaucoup de pain sur la planche pour ramener le Canadien au seuil de la respectabilité. Reste à voir quand le Canadien retournera sur la glace, à la suite de l'interruption de ses activités en raison de la hausse de cas de COVID-19.