Au retour de la pause du Match des étoiles, le Canadien de Montréal semble avoir saisi l’ampleur de la tâche à réaliser s’il souhaite se qualifier pour les séries éliminatoires.

N’ayant plus le droit à l’erreur pour rattraper son retard au classement, le Tricolore a cédé les jeunes Jesperi Kotkaniemi et Cale Fleury au Rocket de Laval. Kotkaniemi connaît une deuxième saison compliquée dans le circuit Bettman, n’ayant amassé que huit points en 36 rencontres cette saison. Pour sa part, Cale Fleury n’a récolté qu’un seul point en 40 parties.

Il faut souligner que Ryan Poehling est un autre espoir chez la Sainte-Flanelle qui connaît une campagne en deçà des attentes.

À l’exception de Nick Suzuki, aucune des jeunes perles du Canadien ne contribue de façon importante aux succès du club, ce qui soulève plusieurs questions quant au développement des jeunes au sein de l’organisation.

Au moment d’évaluer un jeune hockeyeur, au-delà de la production offensive, ce qui importe réellement, c’est que ces athlètes s’améliorent continuellement pour atteindre leur plein potentiel à moyen terme.

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Dans le cas de Kotkaniemi, son rendement offensif n’est pas si inquiétant, bien que sa récolte offensive ne soit pas fructueuse.

Pour un même temps d’utilisation, le Finlandais génère un peu plus de chances de marquer que lors de la saison précédente. Ayant perdu sa confiance, Kotkaniemi bousille toutefois de nombreuses occasions en or. Il se complique aussi inutilement la vie alors qu’il réalise notamment beaucoup plus de feintes, celles-ci se révélant être des gestes avec un coefficient de difficulté important.

Le numéro 15 du CH commet également moins de revirements que lors de sa saison recrue une fois en possession du disque.

Cependant, Kotkaniemi est beaucoup moins assidu défensivement et sur le jeu de transition, ce qui est préoccupant. Pour un même temps de glace, son nombre de jeux défensifs réalisés, de rondelles récupérées en zone défensive et de passes complétées depuis la zone défensive sont tous en chute libre. Pourtant, un jeune hockeyeur, tel que Kotkaniemi, devrait plutôt parfaire son rendement défensif en vue de devenir un joueur complet.

À Laval, Kotkaniemi retrouvera probablement sa touche, ce qui devrait le relancer offensivement. Une fois que Kotkaniemi aura reconquis le chemin des filets, il n’y a pas lieu de croire que cette résurrection offensive sera éphémère.

Ce qui est davantage préoccupant, c’est que Kotkaniemi ne semble pas être en voie de devenir un joueur globalement plus complet.

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Quant à Cale Fleury, le défenseur semble avoir amélioré plusieurs aspects de son jeu. Le hic demeure que ces facettes demeurent relativement secondaires au moment de décortiquer son rendement global.

La contribution offensive de Fleury dans l’uniforme tricolore n’est pas loin d’être nulle, ce qui est d’autant plus vrai depuis le mois de décembre. L’arrière n’a cadré aucun tir depuis le bas de l’enclave ces deux derniers mois, ce qui témoigne de son manque d’implication en zone adverse.

Pour un même temps d’utilisation, Fleury a bondi sur moins de rondelles libres en décembre et en janvier que lors des deux mois précédents. Il a également complété moins de passes depuis sa zone défensive lors de cette période.

Cependant, Fleury a orchestré davantage de sorties de zone, transportant plus régulièrement le disque jusqu’en zone neutre. Il a également distribué davantage de mises en échec, ce qui a prodigué une présence physique lorsqu’il était sur la glace. Finalement, son nombre de revirements est en baisse, ce qui démontre que Fleury a été plus responsable en possession du disque.

Si Fleury souhaite se faire une niche dans la LNH, il devra impérativement contribuer minimalement à la production offensive de son club, ce qu’il semble être présentement incapable de faire.

De même, il devra compléter davantage de passes en sorties de zone. La LNH n’a jamais été aussi rapide qu’aujourd’hui et aucun patineur ne file aussi vite que la rondelle sur la patinoire.

Certes, il est bénéfique que Fleury s’impose physiquement et commette moins d’erreurs en possession de la rondelle, mais cela est loin de compenser certaines lacunes de son jeu. Un défenseur doit être incisif sur le jeu de transition via ses passes et noircir à l’occasion la feuille de pointage.

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Pour ce qui est de Ryan Poehling, depuis le jour de l’An, l’Américain génère moins de chances de marquer pour un même temps d’utilisation, car il cadre beaucoup moins de tirs depuis le bas de l’enclave.

De même, il réalise moins de jeux défensifs, récupère moins de rondelles libres et est à l’origine de moins de sorties de zone. Or, toutes ces actions caractérisent l’apport défensif d’un joueur et il s’avère curieux que Poehling semble régresser dans ces catégories, alors que l’organisation le présente comme un attaquant au haut potentiel quant aux missions défensives.

Au-delà des colonnes des victoires et des défaites, ce qui importe réellement avec les jeunes, c’est le processus d’apprentissage. Or, ce qui saute aux yeux, c’est que trois d’entre eux semblent stagner, voir même régresser en cette saison 2019-20.

Ces dernières années, le repêchage et le développement des jeunes chez le Canadien a maintes fois inquiété les amateurs. Les cas de Kotkaniemi, Fleury et Poehling sont tout sauf rassurants pour les partisans.

En cette période critique du calendrier où le CH doit enchaîner les victoires, il est dommage que le club soit forcé d’évincer deux de ses jeunes. Ceux-ci devraient normalement contribuer de plus en plus aux succès de l’équipe, mais seul Nick Suzuki est capable de pareil fait d’armes.