BROSSARD – Michael McCarron a goûté à 20 matchs dans la Ligue nationale de hockey et il a l’intention de s’y établir, sans trop tarder et à long terme, contrairement à plusieurs espoirs du Canadien qui ont échoué dans cet objectif.

En effet, particulièrement depuis 2008, plusieurs hockeyeurs repêchés par le Tricolore n’ont pas été en mesure de se bâtir une carrière durable dans la LNH. 

Par exemple, aucun des cinq joueurs repêchés par Montréal en 2008 n’a pu disputer un seul match au sein du circuit Bettman. Parmi la cuvée de 2009, Louis Leblanc s’est arrêté à 50 parties tandis que Gabriel Dumont essaie de relancer sa carrière après 18 matchs dans l’uniforme du CH. 

Le parcours de Jarred Tinordi – repêché en 2010 – n’est pas terminé, mais il s’est limité à 53 rencontres avec le Canadien. La récolte de 2011 comporte la sélection de Nathan Beaulieu qui laisse présager un bel avenir et Darren Dietz demeure une option intrigante, mais avec les Capitals. 

En 2012, outre l’exceptionnel Alex Galchenyuk, Charles Hudon – on reviendra plus tard sur lui – entretient les mêmes ambitions que McCarron. Pour l’instant, Hudon possède trois matchs derrière la cravate dans la LNH. 

McCarron a été le choix de première ronde du Canadien en 2013, une année qui comporte encore beaucoup d’espoir. En fait, toutes les autres sélections de cette année pourraient aussi réaliser leur rêve. Il s’agit de Jacob de la Rose, Zachary Fucale, Arturri Lehkonen, Connor Crisp, Sven Andrighetto, Martin Reway et Jérémy Grégoire.

La saison 2015-2016 a permis à McCarron, un géant de six pieds six pouces et 231 livres, d’atteindre le sien. Sa production offensive a cependant ralenti avec un but et une passe en 20 matchs alors qu’il a amassé 38 points en 58 parties dans la Ligue américaine avec les IceCaps. 

En se fiant sur une maturité plus achevée, McCarron prétend pouvoir augmenter la cadence. 

« Je sais que je ne suis pas très loin de m’établir dans la LNH. Je trouve que j’appartiens à ce niveau et je veux procurer au Canadien la touche que j’avais dans la Ligue américaine. C’est de cette manière que je veux jouer dans la Ligue nationale », a présenté le grand droitier. 

McCarron aurait pu se satisfaire d’avoir obtenu la confiance des entraîneurs pour 20 matchs comme point de départ, mais ce n’est pas le cas. 

« Je crois en mes habiletés et je ne pense pas que c’était au-delà de ce que je visais. Je ne savais peut-être pas à quoi m’attendre si bien que j’ai connu des hauts et des bas qui m’ont permis d’en apprendre beaucoup », a exprimé l’Américain qui s’entraîne à London durant la saison estivale. 

Michael McCarronÀ moins d’un revirement inattendu, McCarron ne deviendra jamais un contributeur offensif de premier plan avec le Canadien. Par contre, il reconnaît qu’il a besoin de travailler sur un aspect en particulier pour s’illustrer plus souvent. 

« Tout le monde est capable de le dire, c’est mon explosivité, ma vitesse sur courte distance pour pouvoir me rendre à un endroit avant les adversaires. Ça m’aide à gagner les confrontations par la suite et je continue à augmenter ma puissance ainsi que ma masse musculaire avec cet objectif en tête », a admis le 25e choix de l’encan 2013. 

À 21 ans, McCarron participe au camp de développement du Tricolore avec une attitude différente de ceux qui savourent cette expérience pour une première fois. 

« Je vois avant tout ce camp comme une occasion de retrouver toute la confiance après la pause estivale. C’est vraiment quand je vais arriver au camp officiel que je veux être au sommet de mon jeu. Les étés sont longs, on finit quasiment par oublier comment jouer au hockey », a-t-il lancé avec le sourire au visage. 

Qui percera la formation du grand club?

Cette étape supplémentaire, comparativement à d’autres joueurs qui lutteront pour un poste en attaque, lui permettra de repartir la machine tout en se consacrant à quelques lacunes. De plus, McCarron a ciblé un avantage qui ne fait pas toujours les manchettes. 

« Un aspect très utile de ce camp, c’est de côtoyer tous ces entraîneurs très brillants, ces grandes têtes de hockey », a mentionné McCarron. 

À ce sujet, le Canadien a délégué de nombreux entraîneurs pour encadrer sa relève à ce camp qui se terminera jeudi. On peut notamment remarquer la présence de Francis Bouillon, Martin Lapointe, Sylvain Lefebvre, Donald Dufresne, Nick Carrière, Marco Marciano et Ken Morin. 

Une fois rendu à l’étape du camp d’entraînement officiel, McCarron a l’intention de poursuivre son apprentissage en discutant avec les nouvelles acquisitions comme Shea Weber et Andrew Shaw. 

Portrait des principales ressources en attaque pour le Canadien :

Pacioretty-Galchenyuk-Gallagher

Radulov-Plekanec-Andrighetto

Shaw-Desharnais-Carr

Byron-Danault-Mitchell

McCarron-Matteau-Flynn-Terry

Lehkonen-Scherbak-Reway

Une dernière année de contrat cruciale pour Hudon

Si McCarron aura fort à faire pour convaincre l’état-major qu’il mérite une place parmi les attaquants réguliers du club, la situation s’avère encore plus complexe pour Charles Hudon. 

Charles HudonLe Québécois de 22 ans a fini par se voir confier trois matchs dans la LNH par le Canadien en 2015-2016. Pour l'instant, le natif d’Alma a démontré son talent dans la Ligue américaine, mais il n’a pas encore convaincu l’audience de la LNH.

« J’ai vécu la LNH, je suis proche de ce niveau, je le sens. Il faut juste que je ne lâche pas, je dois m’agripper à mon rêve », a communiqué Hudon, dimanche, au Complexe sportif Bell de Brossard. 

Toujours franc en entrevue, le jeune père de famille a admis que ce n’est jamais facile de voir les dirigeants du Canadien ajouter de la profondeur en attaque. Tout comme les amateurs, Hudon a le portrait des ressources offensives en tête et il espère que son nom se situera dans une case avantageuse. 

« C’est sûr que ce n’est pas évident, mais qu’il y ait un trou ou non, j’essaie de faire ma place et dépasser ceux qui peuvent être devant moi », a maintenu l’auteur d’une saison de 53 points en 67 matchs dans la LAH en 2015-2016. 

Le choix de cinquième ronde du CH en 2012 a connu quelques présences intéressantes lors de ses trois matchs avec le grand club. Il sait sur quoi miser pour offrir plus de constance aux entraîneurs. 

« Je vais continuer à vouloir gagner en masse musculaire tant que ça me fera gagner en vitesse. Depuis le début de l’été que je m’entraîne fort pour devenir plus vite et ça se déroule très bien », a confié Hudon qui travaille sous la supervision de Stéphane Dubé et en compagnie d’autres joueurs de la LNH comme Alex Burrows. 

« Je suis proche, je veux m’agripper »

Pendant que Hudon entrevoit encore de l’espoir dans l’organisation montréalaise, son bon ami Gabriel Dumont est parti sous d’autres cieux. Son départ avec le Lightning de Tampa Bay n’a pas été facile à encaisser. 

« C’était difficile de voir Gab quitter, c’était l’un de mes grands mentors depuis mon arrivée dans la Ligue américaine et nos familles sont proches. Mais on sait très bien que notre amitié va se poursuivre malgré ça », a maintenu le gaucher qui a fièrement représenté les Saguenéens et le Drakkar dans la LHJMQ. 

Quand il songe à son avenir et au choix qui s’est présenté à Dumont, le numéro 54 ressent un peu de pression alors qu’il entame la dernière année de son premier contrat professionnel. 

« Il y a beaucoup de nervosité qui vient avec ça, c’est la première fois que ça m’arrive. Je veux jouer mon style de jeu, faire ma place et pousser pour réussir », a conclu Hudon qui ne manquait pas de motivation pour arriver à son but.