BROSSARD – Il aurait été inquiétant qu’il en soit autrement, mais Michael McCarron a tiré son épingle du jeu parmi la délégation du Canadien au tournoi des recrues, à London. Arturri Lehkonen et Daniel Audette se classent également parmi les joueurs qui ont exposé leurs atouts. 

Sans tarder, McCarron a pu encaisser des bénéfices de son profil plus effilé. Les heures à bûcher à l’entraînement pour amincir et raffermir sa silhouette – il pèse encore 226 livres – ont confirmé leur pertinence.

De retour en sol québécois pour la dernière journée du camp des recrues, le droitier de six pieds six pouces avait de la difficulté à se retenir.

« J’ai juste hâte, je suis vraiment excité que ça commence. Après cinq mois dans le gymnase, ça devient redondant et tu as envie de retrouver des coéquipiers, une équipe », a déclaré McCarron au terme d’un entraînement avec les joueurs qui ont survécu aux retranchements.

Le groupe final est composé de 16 joueurs (8 attaquants, 5 défenseurs et 3 gardiens). Tous ces athlètes participeront au camp d’entraînement officiel et Giovanni Fiore sera le seul joueur profitant d'une invitation à vivre cette expérience.

Fait à noter, Mikhail Sergachev et Nikita Scherbak seront chacun évalués quotidiennement car ils sont incommodés par une blessure au haut du corps. Pour l’instant, on ignore quand ils pourront renouer avec l'action alors qu'il s'agit d'un camp important pour eux.

Cette étape déterminante débutera jeudi avec les tests physiques et médicaux. Le lendemain, les joueurs fouleront la glace pour lancer la compétition.

McCarron comprend très bien qu’il y rivalisera avec plusieurs attaquants pour convaincre les entraîneurs de lui confier un poste sur le troisième ou le quatrième trio. Dans ces circonstances, il ne fera pas la fine bouche sur la position qui lui serait attribuée.

« C’est un privilège de jouer dans la LNH alors que je vais suivre leurs directives et évoluer à la position qu’ils vont déterminer. J’admets que je préfère jouer au centre parce que je suis plus impliqué dans le jeu, mais en tant qu’ailier, je fais plus sentir mon influence sur l’échec-avant », a-t-il répondu.

À travers ses 20 premières parties dans la LNH, la saison dernière, McCarron s’est un peu essoufflé et il s’est attardé à écarter cette possibilité pour la campagne 2016-2017. Il sait aussi que son imposante charpente l’oblige à jouer avec la pédale au fond.

« Si je prends une journée de congé, vous allez le remarquer, je suis difficile à manquer sur la patinoire. Je dois démontrer mon explosion et mon énergie à tous les matchs. J’ai beaucoup travaillé là-dessus et sur la vitesse de mes pieds », a proposé McCarron.

Lehkonen affiche une belle confiance

Contrairement à McCarron, Lehkonen n’a pas encore découvert la réalité de la LNH. Tout de même, ça ne l’empêche pas d’être persuadé qu’il peut y tenir son bout dès cet automne.

Lehkonen s’est amené dans la région montréalaise avec son bagage de cinq saisons professionnelles en Finlande et en Suède. Lors des parties à London, il n’a pas tardé à démontrer que l’adaptation aux plus petites surfaces glacées nord-américaines ne serait pas un enjeu majeur pour lui.

« Mes performances étaient correctes. Le premier match m’a aidé à m’habituer à la patinoire plus petite. Évidemment, ça restreint les options et le temps de réaction, mais le jeu demeure le même. J’aurais quand même pu faire un peu mieux dans certains aspects », a-t-il relevé.

Lehkonen constatera le vrai portrait de la situation au lancement du camp d’entraînement.

« Le rythme sera plus élevé, c’est dans ces conditions que je devrai m’adapter aux conditions sur la petite patinoire », a admis Lehkonen, qui a retenu plusieurs conseils de Martin Lapointe, le directeur du développement des joueurs, qui était derrière le banc à London.

En jouant selon ses forces, l’ailier de six pieds et 174 livres prétend qu’il peut se démarquer.

« Je me sens prêt à jouer dans la LNH dès maintenant. Je veux compter des buts, je considère que je peux influencer le résultat des matchs quand je joue à mon meilleur niveau », a dit Lehkonen, qui retournera en Suède s’il ne parvient pas à demeurer avec le Tricolore.

« Il est très solide, on voit tout de suite qu’il a déjà joué avec les professionnels et qu’il a de l’expérience internationale », a évalué le gardien Zachary Fucale au sujet du Finlandais de 21 ans.

Des prestations plus convaincantes de Daniel Audette

Parmi les 27 joueurs invités au camp des recrues, Daniel Audette est parvenu à retenir l’attention positivement. À priori, il n’était pas perçu comme un patineur qui allait s’imposer.

Il faut dire que l’expérience n’avait pas été concluante pour Audette l’an passé avec le CH. Cette fois, à sa troisième année avec le club montréalais, il semble mieux outillé pour participer au camp officiel.

« C’est certain que je me sens plus confiant après quelques camps, je sais plus à quoi ça ressemble. J’ai l’impression que j’ai plus d’espace et de temps sur la patinoire, je me sens mieux à ce niveau », a commenté le gaucher de cinq pieds neuf pouces et 173 livres.

Même si sa production a chuté avec le Phoenix de Sherbrooke l’an passé, Audette a profité de l’été pour améliorer son explosion sur patins auprès de Sébastien Bordeleau.

Audette croit qu’il peut être à la hauteur avec les réguliers du Canadien et il a d’ailleurs eu vent de commentaires positifs des dirigeants à son endroit.

« J’ai entendu quelques échos selon lesquels ils ont aimé ma façon de patiner dans les matchs. Je vais me concentrer sur ça », a fait savoir Audette, qui veut exposer ses habiletés.

« J’aimerais parvenir à compléter un peu plus de jeux créatifs sans provoquer plus de revirements », a-t-il ajouté.