Michel Therrien exaspéré des questions sur Beaulieu
Canadiens mardi, 1 déc. 2015. 23:41 jeudi, 12 déc. 2024. 00:39MONTRÉAL – Michel Therrien n’a pas apprécié l’insistance des journalistes à propos de la gestion du dossier de Nathan Beaulieu lors de son point de presse après la victoire du Canadien qui passait un peu inaperçue.
Étant donné que les genoux de Beaulieu ont clairement fléchi sous les coups de Nick Foligno, plusieurs observateurs ont été surpris de voir le défenseur du Canadien se rendre au banc de punition au lieu d’aller à la rencontre de l’équipe médicale pour subir le protocole détectant les commotions cérébrales.
Mécontent des questions répétées sur cet aspect, Therrien a fini par répondre sous le coup de l’émotion.
« Être assis au banc des punitions, être assis dans une chaise berçante ou dans la chambre noire, il n’y a pas grand-chose de différent », a lancé Therrien.
« Si le joueur ne s’était pas senti bien, il n’aurait pas été là », a ajouté l’entraîneur à propos du séjour de Beaulieu au cachot.
Il faut dire que Beaulieu a subi les étapes du protocole entre la deuxième et la troisième période. Puisqu’il a bien réagi aux tests, il a été en mesure de renouer et de conclure le match.
« On a fait confiance à l’équipe médicale. Il se sentait très bien », a indiqué Therrien.
L’entraîneur du Tricolore a expliqué qu’il n’était pas en contact avec les personnes responsables d’identifier les joueurs susceptibles d’avoir subi une commotion cérébrale.
Peu importe les explications, le fil des événements soulève des questions surtout que Beaulieu n’a pas rencontré la presse au terme du match. À ce sujet, les responsables des communications du Canadien ont spécifié que Beaulieu s’occupait plutôt d’appliquer de la glace sur l’enflure à son visage.
Un peu exaspéré des questionnements sur le traitement médical, Therrien a lui-même dévié la conversation sur le triomphe de son club.
« En passant, c’était une maudite belle victoire. J’ai aimé le travail de mes gars, ils ont joué avec beaucoup de hargne, c’est une grosse victoire. Michael Condon a très bien fait ça. Est-ce qu’il y a d’autres questions sur le match? », a-t-il déclaré.
En ce qui concerne le geste, celui de venger son coéquipier Tomas Fleischmann dont un genou avait été visé par Nick Foligno, Therrien a reconnu que le moment n’était probablement pas le meilleur. En effet, le Canadien avait déjà perdu les services d’Alexei Emelin pour le reste du match.
« On l’a trouvé très courageux, on comprend très bien ce qu’il a voulu faire. Mais quand on tombe à cinq défenseurs, la ligne est mince. C’est un jeune joueur et ça va rentrer dans son livre d’expérience », a exprimé Therrien.
La première partie de ce verdict a bien sûr été partagée par les partenaires de Beaulieu.
« Il faut toujours avoir beaucoup de respect pour un joueur qui vient à la défense d’un coéquipier. Se battre, ce n’est pas vraiment évident, je peux vous le confirmer. Nathan est un dur », a soutenu Dale Weise.
Ce dernier a pigé dans son expérience personnelle pour justifier le retour au jeu de Beaulieu en troisième période.
« J’ai déjà vécu ça par le passé, les genoux cèdent pendant une fraction de seconde, mais tu es correct après. Je ne suis pas médecin donc je ne peux pas l’expliquer, mais il semblait correct et il a bien joué », a raconté Weise.
Le capitaine Max Pacioretty a vanté le geste de sacrifice de Beaulieu.
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« C’est tout un coéquipier et il l’a encore prouvé. Il n’avait pas besoin de s’envoyer au banc de punition parce qu’il joue du bon hockey présentement, mais il tenait à défendre son coéquipier. C’est inspirant de voir ça surtout qu’on croyait que le geste (de Foligno) méritait une punition », a témoigné l’auteur du but gagnant.
Quant à P.K. Subban, il a été fidèle à lui-même en taquinant son copain.
« Il a une belle prune donc les femmes le trouveront encore plus attirant. J’étais content de le revoir, il n’avait pas l’air affecté et je suis heureux de voir qu’il est correct », a exprimé Subban.
Tous les joueurs rencontrés ont déploré le geste de Foligno qui a déclenché ce combat. C’était donc encore plus frustrant pour Therrien de voir que Foligno n’a pas été puni pendant qu’Emelin a été expulsé.
« J’ai trouvé que c’était un peu sévère (la punition imposée à Emelin) surtout que Foligno a sorti le genou sur Fleischmann sans être puni », a évalué Therrien qui ne s’est pas gêné pour dire sa façon de penser à l’arbitre Kevin Pollock quand son défenseur a été envoyé aux douches.
Deux trios qui manquaient de vie
Après avoir observé le rendement de sa troupe en première période, Therrien a jugé qu’il devait modifier les trios de Tomas Plekanec et David Desharnais. Ainsi, Plekanec s’est retrouvé avec Tomas Fleischmann et Paul Byron alors que Desharnais a vu Max Pacioretty compléter son unité avec Dale Weise.
« Je voulais proposer quelque chose de différent et de nouveau particulièrement pour les trios de Desharnais et Plekanec. Je trouve que ça nous a donné beaucoup de vie. J’ai aimé la façon de répondre de Pacioretty avec David et celle de Fleischmann avec Plekanec », a commenté Therrien qui voulait générer plus d’attaque.
« Je trouvais qu’on manquait un peu de vie en première période sur ces deux trios. J’ai remarqué beaucoup de choses positives par la suite », a-t-il dit sans écarter l’idée de poursuivre avec ces combinaisons.
Condon a été à la hauteur
Les Blue Jackets ont prouvé qu’ils étaient une proie coriace, mais Mike Condon en a fait juste assez pour permettre à son club d’arracher la victoire en fin de rencontre.
« Il a été merveilleux, je ne vais pas le blâmer sur leur but, ça s’est déroulé très rapidement. Il est si calme devant le filet, un peu comme Carey, on a confiance en lui », a vanté Weise.
Toujours aussi humble devant les médias, Condon a refusé de prendre du crédit et il a avoué qu’il devra améliorer son jeu avec la rondelle. Therrien a obtenu le mot de la fin à ce propos.
« Ça fait partie de son apprentissage. L’important, pour moi, c’est qu’il arrête la rondelle et il le fait très bien », a conclu l’entraîneur.