ANAHEIM - Bonne nouvelle : le Canadien a disputé un bien meilleur match mercredi soir face aux Ducks qu’il ne l’avait fait lundi face aux Sharks à San Jose. Moins bonne nouvelle : la performance du Tricolore n’a pas été suffisante pour gagner.

Contre des Ducks qui ont joué à la hauteur de leur réputation, des Ducks qui ont aussi pu compter sur leur excellent jeune gardien John Gibson qui a réalisé 37 arrêts, le Canadien a encaissé un revers de 3-1.

Après s’être dressé devant son filet au cours des 58 premières minutes de la rencontre, Gibson a finalement cédé devant Alex Galchenyuk qui l’a déjoué avec un bon tir dans la lucarne. Ce but a suivi de quelques secondes le troisième des Ducks. Un but de Cam Fowler marqué dans un filet désert.

Avec son club qui tirait de l’arrière 2-0 avec un peu plus de deux minutes à faire à la rencontre, Michel Therrien a joué le tout pour le tout. Il a rappelé Carey Price au banc dès le début d’une attaque massive obtenue après que Clayton Stoner eut tiré la rondelle dans la foule. L’audace de Therrien ne lui a pas souri. Ryan Kesler a remporté la mise en jeu aux dépens de David Desharnais. Cam Fowler a hérité de la rondelle et le jeune défenseur a marqué en dégageant la rondelle vers le territoire du Canadien.

François Beauchemin a ouvert le pointage, tôt en première période, avec un bon tir bas du côté du bouclier. Beauchemin et ses coéquipiers ont passé la soirée à défier Carey Price au même endroit.

Loin d’être mauvais, Price a toutefois jonglé avec quelques rebonds. C’est à la suite d’un de ces retours que Rickard Rakell a doublé l’avance de son équipe en période médiane. Lars Eller a effectué une vilaine passe, P.K. Subban a perdu une bataille dans le coin de la patinoire face à son ancien coéquipier Jiri Sekac et la rondelle s’est ensuite retrouvée dans l’enclave. Price a effectué l’arrêt initial, mais il n’a pu stopper le tir de Rakell.

Déçu de la performance de son club à San Jose, Michel Therrien ne l’était pas du tout après le revers encaissé aux mains des Ducks.

« On a été agressif, on a mis de la pression, on a généré de l’attaque. Nous avons obtenu une vingtaine d’occasions de marquer et leur gardien a été très bon. On affrontait un club élite de l’Ouest et l’effort était là », a commenté Michel Therrien.

Rendez-vous ratés

Victime de deux revers consécutifs en temps réglementaire pour la sixième fois seulement cette saison, le Canadien n’a pas à craindre une exclusion des séries éliminatoires pour autant.

Il n’y a pas donc lieu de paniquer et de remettre tout en question : du système de jeu de Michel Therrien aux transactions complétées au cours des derniers jours par Marc Bergevin.

Mais bien qu’il était loin de s’en faire outre mesure avec les résultats décevants des deux dernières parties, Max Pacioretty a convenu que lui et ses coéquipiers avaient raté deux rendez-vous importants.

« Nous avons mis le cap sur la Californie avec l’intention de confirmer la qualité de notre jeu en affrontant des clubs aussi solides que les Sharks et les Ducks. Nous avons mieux joué ce soir, c’est vrai, mais nous n’avons pas été en mesure de lancer le message qu’on voulait lancer. Nous aurons la chance de nous reprendre demain », a indiqué Max Pacioretty qui croisera avec ses coéquipiers les Kings de Los Angeles jeudi au Staples Center.

« Même si nous pouvons être satisfaits de l’effort déployé contre les Ducks, on doit malgré tout apprendre à jouer du hockey plus de base contre de tels clubs. Spécialement sur la route», a ajouté Pacioretty, qui a obtenu huit tirs sur le gardien John Gibson qui l’a frustré à chaque occasion, dont l’une au terme d’une longue échappée.

Si Pacioretty avait raison de parler de rendez-vous ratés en marge des revers encaissés à San Jose et Anaheim, Torrey Mitchell et Brian Flynn parlaient eux aussi de rendez-vous raté. Mais pour des raisons différentes. À l’image du défenseur Jeff Petry lundi, les deux anciens Sabres ont baptisé leur carrière avec le Canadien sur une note négative.

« Ce premier match a été plus difficile que je l’anticipais. Je me sentais bien, j’étais excité à l’idée d’endosser l’uniforme du Canadien pour la première fois, mais je n’avais certainement pas l’intention de terminer ma soirée avec un -2 à ma fiche. La bonne chose, c’est que je pourrai me reprendre dès demain », a indiqué Torrey Mitchell qui a été confiné au banc pour les 10 dernières minutes de jeu en troisième.

« J’aurais aimé que les choses se passent mieux autant pour moi que pour l’équipe. Je m’en veux un peu sur le deuxième but. Quand j’ai vu la rondelle partir de la pointe, j’aurais dû mieux me préparer pour contrer le retour », a admis Brian Flynn, qui a lui aussi – P.K. Subban et Andrei Markov également – terminé sa soirée de travail avec un différentiel de -2.

Seule consolation, Flynn a remporté sept des 10 mises en jeu qu’il a disputées. « Je n’en ai perdu qu’une sur mon côté fort. Il y a ça de bien. »

Affront évité

Le but d’Alex Galchenyuk a sauvé le Canadien de l’affront d’un deuxième jeu blanc consécutif. Il faut remonter au printemps 2011 pour relever la dernière fois que le Tricolore a encaissé deux jeux blancs de suite. Il en avait d’ailleurs encaissé trois les 22, 24 et 26 mars. Le Canadien s’était alors incliné 2-0 contre les Sabres de Buffalo (Ryan Miller), 7-0 contre les Bruins de Boston (Tim Thomas) et 2-0 face aux Capitals de Washington (Braden Holtby).

Ce but a aussi stoppé à 120 minutes 51 secondes la disette du Tricolore alors que David Desharnais avait marqué dans un filet désert en fin de match samedi contre les Maple Leafs de Toronto.

C’est aussi Desharnais qui avait marqué le dernier « vrai » but du Canadien en début de troisième période samedi contre Toronto. Il s’est écoulé 137 minutes 17 secondes entre ce « vrai » but de Desharnais et le 19e de la saison de Galchenyuk.

Patience avec Eller

À l’index depuis le début de la saison en raison de sa timidité offensive et, Lars Eller est maintenant lapidé de critiques autant par les fans que par plusieurs observateurs. Sur toutes les tribunes, on conteste la patience et la générosité affichées par Michel Therrien à son endroit.

La décision de laisser Pierre-Alexandre Parenteau à l’écart du jeu après une petite partie suivant son retour jeu au profit d’Eller a été conspuée.

Croisé après son point de presse matinal, Michel Therrien a reconnu que Lars Eller traversait un long passage à vide sur le plan offensif. Du même souffle, il a invité les partisans et observateurs à se montrer moins critiques à l’endroit de leur souffre-douleur.

« Lars joue du meilleur hockey que plusieurs le croient. C’est évident qu’on s’attend à plus de production de sa part. On voudrait que tous nos attaquants marquent 30 buts. Mais il n’y a pas que les buts qui entrent en ligne de compte dans l’évaluation de nos joueurs. Lars est un joueur responsable défensivement. On lui demande de jouer à l’aile, ce qui est déjà un ajustement. Mais je suis satisfait de la qualité de son jeu en défensive. Jacob De la Rose nous surprend depuis qu’il est arrivé. Il mérite de piloter ce trio. Et je suis très à l’aise avec ce trio d’Eller, De La Rose et Devante Smith-Pelly qui jouera avec eux ce soir. Je n’hésiterais pas à le garder sur la patinoire contre le gros trio de Getzlaf », plaidait Michel Therrien en matinée.

Après la rencontre, Therrien a qualifié de bonne la soirée de travail de l’attaquant danois. « Il a été agressif, impliqué dans le jeu. Il a été solide en défensive et s’est assuré de mettre la rondelle au filet adverse », a indiqué l’entraîneur-chef du Canadien.

S’il n’a pas marqué et a terminé sa soirée de travail avec un différentiel de -1, Eller a malgré tout obtenu sept tirs sur John Gibson. C’est la deuxième fois cette saison – l'autre étant survenue contre Buffalo le 29 novembre – qu’Eller obtient autant de tirs. Il avait suivi avec une soirée de six tirs dès le match suivant.

Smith-Pelly vs Sekac

Le duel Canadien-Ducks représentait aussi un duel Jiri Sekac – Devante Smith-Pelly, qui croisaient leur ancien club pour la première fois depuis la transaction qui les a fait changer de camp.

Sekac a eu le dessus avec une passe. Sa troisième en cinq matchs avec les Ducks. Il a aussi récolté la troisième étoile du match.

Quant à Smith-Pelly, il s’est fait discret une fois encore. Toujours en quête d’un premier point avec le Tricolore, il a signalé sa présence en toute fin de rencontre avec une solide mise en échec aux dépens de Clayton Stoner en fond de territoire des Ducks. Pour le reste, il a été assez inoffensif.

En matinée mercredi dans les coulisses du vestiaire des Ducks, on parlait ouvertement des lacunes de DSP en matière de forme physique. On indiquait que les Ducks demandaient depuis longtemps au jeune attaquant de baisser son poids de 10 à 15 livres afin de pouvoir être plus rapide sur la patinoire.

Le Canadien était au courant de ces lacunes avant de conclure la transaction. Michel Therrien a d’ailleurs souligné qu’il était prêt à afficher de la patience à son endroit. « Il a joué un meilleur match que lundi », a d’ailleurs souligné l’entraîneur-chef après la rencontre.

Deux droitiers à la ligne bleue

En raison de l’entrée en scène de Jeff Petry, Michel Therrien a décidé de faire jouer deux droitiers au sein du troisième duo. Tom Gilbert s’est retrouvé à la gauche de Jeff Petry afin de permettre au duo Nathan Beaulieu – Sergei Gonchar de se retrouver comme c’était le cas avant la blessure subie par le vétéran défenseur russe.

Il est toujours difficile pour un défenseur droitier d’évoluer à gauche. Mais Michel Therrien entend prolonger l’expérience malgré tout.

« Nous tentons d’établir un top-4 au sein de notre brigade défensive. On a déjà Subban et Markov qui sont là et on effectue des essais pour permettre aux autres de se faire valoir. Tom Gilbert joue du bien meilleur hockey depuis un mois. Il est plus efficace et surtout plus constant. De plus, il est en mesure de jouer à gauche même si c’est un droitier. On va continuer comme ça encore un peu », a commenté Michel Therrien.

Le retour prochain – il s’entraîne avec l’équipe – d’Alexei Emelin devrait permettre à Michel Therrien d’éviter la présence de deux droitiers au sein d’un même duo. À moins que l’entraîneur-chef ne tienne vraiment à prolonger ses expériences.

Les prochains matchs le diront.

Le Canadien croisera donc les Kings jeudi pour compléter son séjour en terrain un brin hostile en Californie. Il complètera son voyage samedi en Arizona face aux Coyotes.