MONTRÉAL – Sans vouloir l’offusquer, à 38 ans, Andrei Markov commande le respect qui revient aux aînés. Mais le Russe ne s’est pas arrêté là à son retour d’une absence de 19 parties, il a prouvé qu’il exerce encore une influence colossale sur le rendement de son équipe.

Depuis une décennie, Markov se classe, sans l’ombre d’un doute, parmi les meilleurs passeurs de la LNH. Pourtant, l’état-major du Canadien ne l’aurait pas blâmé de renouer avec l’action tranquillement. Après tout, ce n’est pas facile de relancer la machine à fond de train à la suite d’une convalescence de plus de 40 jours, mais le principal intéressé avait d’autres intentions en tête.

« Je me suis bien senti. C'était un peu difficile lors de la première période, j'essayais de retrouver le rythme, mais après ça tout s'est bien passé », a déclaré Markov qui ne s'est pas éternisé devant les journalistes.

Même s’il était jumelé à Nikita Nesterov, la nouvelle acquisition du CH, Markov n’a pas tardé à s’imposer et il a complété une soirée très encourageante avec une superbe passe sur le but de Paul Byron, le quatrième de son équipe.

« Sa présence aide à placer les gars plus dans leur "chaise". Il a tellement d’expérience, il est très cérébral dans sa manière de jouer que ça n’a pas paru tant que ça qu’il avait manqué longtemps », a raconté Michel Therrien qui a profité de l’occasion pour vanter le rôle de grand frère joué par Markov auprès de Nesterov.

« C’est sûr que ça aide notre équipe qu’il soit de retour, on a manqué son apport dans certains aspects de notre jeu. »

ContentId(3.1216513):Jeu de Gaston : la relance de Markov
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On avait beau se diriger dans toutes les directions du vestiaire du CH, tous les joueurs sondés étaient épatés par les capacités de leur vétéran à la ligne bleue.

« Il est vraiment incroyable, c’est un fin passeur. Il est un coup en avant des autres, c’est comme s’il savait ce que les autres allaient faire. On l’a vu sur le but, mais il coupe aussi des jeux de l’adversaire et il relance si bien l’attaque. C’est une pièce très importante de notre équipe », a convenu David Desharnais qui vivait un retour différent.

Leurs habiletés ne se comparent point, mais Paul Byron s’est également rendu dans la LNH en utilisant bien son cerveau pour compléter ses atouts. Selon lui, Markov se démarque de la moyenne. 

« C’est l’un des joueurs les plus intelligents de la LNH. Tu regardes ce qu’il fait sur la patinoire et il accomplit tellement de petites choses de la bonne façon. C’est un bel exemple pour les plus jeunes. Son influence est énorme et je ne crois pas qu’il obtient assez de crédit », a témoigné Byron.

En dépit de sa brève expérience au sein de l’organisation montréalaise, Phillip Danault avait déjà une idée du répertoire de Markov. En pouvant jouer avec lui, il en apprécie encore plus les qualités.

« La relance, l’exécution, il contribue dans tous les aspects du jeu. On a toujours besoin d’un bon passeur comme ça, un quart-arrière sur le jeu de puissance en plus.

Les manchettes des experts

Quand on lui a fait remarquer que Markov pouvait avoir des similitudes de passeur avec Duncan Keith, son ancien coéquipier à Chicago, Danault a tenu à préciser une chose.

« Markov, c’est LE passeur, il est toujours précis, il atteint toujours la bonne place pour nos tirs sur réception. Il se sert bien de son expérience aussi », a mentionné Danault. 

Quant à Max Pacioretty, il a le privilège de jouer avec Markov depuis son année recrue en 2008-2009. Le capitaine du Canadien demeure tout de même fasciné par un élément.

« Je l’ai déjà dit, mais tout le monde a de la chimie avec Markov et on ne dit pas souvent ça pour un défenseur ou un attaquant. Ça ne prend pas de temps à un joueur pour avoir de la cohésion avec lui parce qu’il est tellement créatif tout en choisissant toujours le bon jeu », a ciblé le capitaine.

« Il est tellement patient avec la rondelle, ça ne se répercute pas seulement sur les autres défenseurs, mais sur les attaquants également. Quand des gars de cette trempe reviennent dans la formation, ça aide les autres, c’est contagieux », a enchaîné le numéro 67 qui venait de se faire remettre les trois rondelles de son tour du chapeau de la main de Michel Lacroix.

« C’est bon pour mon mental »

Tandis que Markov était assuré de reprendre un rôle clé au sein de la brigade défensive montréalaise, Desharnais devait envoyer des signaux convaincants à son entraîneur.

En effet, Therrien pourrait bien l’écarter de la formation s’il ne présente pas un rendement de qualité.

ContentId(3.1216483):Comment saluer un retour?
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L’attaquant de 30 ans n’avait pas besoin qu’on lui explique la situation, il sait que la suite des choses sera déterminante pour lui. Le but qu’il a marqué lui a donc enlevé une grande dose de pression.

« C’est certain, mais on sait que tu es aussi bon que le dernier match que tu as joué. C’est un jour à la fois dans mon cas. Je veux juste jouer et j’aborde ça une partie après l’autre », a confié Desharnais qui ressentait de la nervosité mardi matin.

Les papillons dans le ventre de Desharnais auraient pu décrire comment il s’est senti après ce but de toute beauté.

« J’étais très heureux, c’est soulageant de revenir et de marquer un but comme ça. C’est bon pour mon mental de savoir que je l’ai encore deux mois après. Ça redonne de la confiance plus vite », a convenu le gaucher.

Au terme d’une prestation encourageante, Desharnais pouvait bien rire du fait qu’il a légèrement peiné à retrouver ses repères tôt dans la soirée. 

« Oui, j’ai eu un peu de misère au début. Je me suis retrouvé sur le derrière quelques fois,  mais, somme toute, je suis content », a conclu Desharnais.