Mythes et réalités à la mi-saison chez le Canadien
Canadiens samedi, 4 janv. 2020. 07:00 jeudi, 12 déc. 2024. 14:48MONTRÉAL - Le Canadien a connu des hauts et des bas depuis le début de la saison.
Plus de bas que de hauts si l’on tient compte de sa fiche (18-17-6) après 41 matchs et du fait qu’il semble soudainement très loin d’une place en séries éliminatoires avec sa récolte de 42 points. Six de moins que le Lightning de Tampa Bay qui est troisième dans la division atlantique et sept de moins que les Flyers de Philadelphie qui occupent la deuxième des deux places réservées aux équipes repêchées.
À la mi-saison, il est possible de relever des tendances qui permettent de mieux comprendre pourquoi le Canadien a perdu plus souvent qu’il n’a gagné depuis le début de la saison. Des tendances que je vous propose en puisant dans une série des données que je compile après chaque match du Tricolore.
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Pierre d’assise de l’équipe et principal acteur dans les victoires, mais aussi dans les défaites, Carey Price et ses performances en dents de scie viennent en tête de liste des causes des ennuis du Tricolore.
Selon une évaluation toute personnelle et donc loin d’être scientifique, le Canadien a pleinement mérité 15 de ses 18 victoires.
Ses gardiens en ont volé deux.
Les Maple Leafs ont fait cadeau du 18e gain lors du deuxième match de saison à Toronto.
Des 23 revers encaissés, 15 sont pleinement mérités selon moi, sept entrent dans la catégorie des défaites honorables et une a été donnée à l’adversaire.
Carey Price a connu une très bonne séquence en décembre et quelques solides matchs ici et là. Mais il n’en a pas connu assez pour sauver son équipe.
Il a volé le match du 12 novembre, au Centre Bell, aux dépens des Blue Jackets de Columbus. Il a aussi volé un point le 30 novembre à Philadelphie en poussant un match que le Canadien aurait facilement dû perdre en prolongation.
Mais un vilain but accordé lors de cette prolongation a entaché cette sortie. C’est d’ailleurs ce match que j’ai placé dans les «dons» du Canadien à ses adversaires. Mais il s’agit d’un don d’un point puisque Price a poussé le match au-delà les 60 minutes réglementaires. Une mince consolation…
Car quand on analyse froidement les performances de Carey Price, trop de mauvais buts ont entaché sa première moitié de saison et ont porté ombrage à ce qu’il a fait de bien et de très bien par moments.
D’ailleurs, le plus gros vol réalisé par le Canadien à mes yeux est survenu à Las Vegas le 31 octobre où le Canadien a battu les Golden Knights en prolongation. Mais cette victoire de 5-4 a été signée par Keith Kinkaid.
Price devra voler plus de matchs et de points en deuxième moitié de saison et éviter d’en donner à ses adversaires si le Canadien tient à demeurer dans la course.
C’est clair…
Avances et déficits
Prendre les devants au hockey, c’est important. Savoir maintenir ses avances est crucial.
Le Canadien s’est offert 44 avances d’un but lors de 30 des 41 premiers matchs de la saison. Ces avances d’un but l’ont guidé vers 17 victoires (17-8-5).
Il s’est offert des avances de deux buts 18 fois lors de 16 rencontres. Sa fiche : 13 gains en 16 matchs (13-2-1).
Il a aussi gagné 10 des 11 matchs au cours desquels il s’est offert des avances de trois buts. La seule défaite a été encaissée aux mains des Rangers qui avaient d’ailleurs effacé une avance de quatre buts du Canadien le 23 novembre au Centre Bell.
Le Canadien est revenu de l’arrière de façon spectaculaire lors de ses trois premiers matchs de la saison. Trois matchs qu’il a réussi à pousser en prolongation. Il a perdu le premier en fusillade en Caroline et le troisième à Buffalo en prolongation. Mais il a battu les Leafs à Toronto.
Ces matchs ont donné un élan que le Canadien n’a pu suivre ensuite.
Car depuis ces trois premières parties marquées de remontées récompensées par quatre points au classement, il a perdu 19 des 26 autres parties (7-17-2) au cours desquelles il s’est retrouvé avec un recul d’un but à combler en première moitié de saison.
Depuis sa victoire en prolongation à Toronto le 5 octobre, le Canadien a aussi perdu les six matchs (0-6-0) durant lesquels il s’est retrouvé avec un recul de trois buts sur les bras.
Buts importants
Au hockey, tous les buts sont importants.
Certains le sont plus que d’autres : ceux qui permettent de combler un recul d’un but, ceux qui permettent de prendre les devants par un et de confirmer une victoire en fin de compte.
Tomas Tatar avec six buts qui ont permis de créer l’égalité et cinq autres qui ont donné une avance d’un but au Tricolore domine pour le nombre de buts «importants» (11 sur les 16 à sa fiche) marqués jusqu’ici cette saison.
Il est suivi de près par Joel Armia avec 10 buts importants : quatre pour créer l’égalité et six pour prendre les devants par un.
Phillip Danault (2 pour créer l’égalité, 6 pour prendre les devants par un), Max Domi (3 buts pour créer l’égalité et 5 pour prendre les devants par un) et Brendan Gallagher (2 pour créer l’égalité et 5 pour prendre les devants par un) suivent.
Tomas Tatar (3) et Brendan Gallagher (2) ont aussi marqué des buts qui ont ravivé leur équipe qui accusait alors un déficit de deux buts dans un match.
De 44 buts qui ont permis au Canadien de prendre les devants par un dans le cadre de 30 des 41 matchs disputés jusqu’ici cette année, neuf ont obtenu la mention de buts gagnants.
Deux vont au dossier de Max Domi – les deux enfilés en prolongation à Vegas et Calgary – deux autres aux dossiers de Joel Armia et Ben Chiarot, alors que Tomas Tatar, Nate Thompson et Victor Mete revendiquent les autres.
Débuts et fins de périodes
Le Canadien s’est fait mal en première moitié de saison en accordant trop de buts en fin de période.
C’est un fait.
Mais en réalité, il s’est fait plus mal encore avec les buts qu’il a accordés tôt en période.
D’ailleurs, le Canadien n’a pas encore gagné cette année (0-4-5) dans le cadre de matchs au cours desquels il a été victime d’un but marqué à ses dépens au cours de la première minute d’une période. Dont quatre fois en prolongation.
Dans les sept matchs au cours desquels le Canadien a marqué lors de la première minute d’une période, il a signé cinq victoires – une en prolongation à Las Vegas – et perdu deux fois en prolongation.
Qu’en est-il pour les buts en fin de période?
Le Canadien en a accordé 15 jusqu’ici cette saison dans la dernière minute d’un match. Quinze fois en 11 rencontres, alors que le Canadien en a marqué 12 lors de 11 matchs.
Les fiches dans ces deux circonstances s’annulent puisque le Canadien affiche des dossiers de 7-4-1 lorsqu’il marque au moins un but dans la dernière minute d’une période et un dossier de 4-7-1 lorsqu’il encaisse au moins un but en fin de période.
Le Canadien a beaucoup plus profité des fins de périodes puisqu’il a combiné des fiches de 12-7-2 et de 16-8-2 dans les matchs au cours desquels il marque aussi lors des deux et des trois dernières minutes d’une période.
Son dossier est de 8-9-1 et 10-9-2 lorsqu’il est victime de buts marqués lors des deux et trois dernières minutes d’une période.
Buts en cascade
Les buts marqués en cascade favorisent aussi le Canadien depuis le début de la saison.
Le Tricolore a connu 19 séquences de deux buts marqués en moins de cinq minutes en 15 matchs depuis le début de la saison.
Sa fiche? Douze victoires (12-2-1) en 15 parties.
Sans surprise, il a aussi gagné les trois matchs au cours desquels il a marqué trois buts rapides et celui du 15 novembre à Washington alors qu’il avait enfilé quatre buts en 8 min 20 s.
Le Canadien n’a gagné qu’un match au cours duquel il a été victime de deux buts rapides de ses adversaires – 5-4 en prolongation, le 31 octobre, à Las Vegas – mais il a été victime de ce genre de buts lors de 11 matchs seulement jusqu’ici.
Le travail met en évidence le manque de talent
On peut reprocher des tas de choses au Canadien depuis le début de la saison. Le manque d’effort ne devrait pas être sur cette liste alors que les joueurs du Tricolore ont très rarement abandonné lors des parties disputées et rarement été complètement absents lors des 41 matchs disputés.
Il a d’ailleurs obtenu plus de tirs cadrés que l’adversaire 26 fois lors des 41 parties en début de saison. Il n’a toutefois pas été en mesure de transformer ces dominations au chapitre de tirs cadrés en domination sur le score final comme le démontre sa fiche de 12 victoires, 12 revers et deux défaites en prolongations dans le cadre de ces parties au cours desquelles il a tiré davantage que l’adversaire.
Il a perdu les deux matchs qui se sont soldés avec un nombre de tirs égal.
Le Canadien affiche un dossier de 6-3-4 dans les matchs au cours desquels il a accordé plus de tirs qu’il en a obtenus. C’est dans le cadre de ces matchs que Carey Price doit voler plus de points qu’il ne l’a fait en première moitié de saison.
Le manque de punch offensif du Canadien est plus évident encore quand on s’attarde au nombre de tirs tentés.
La défaite de jeudi le démontre d’ailleurs clairement : contre Tampa, le Canadien a décoché 70 tirs, 36 ont atteint la cible, un seul a donné un but. Le Lightning n’a décoché que 40 tirs, 23 cadrés et ils ont marqué deux fois.
Le Tricolore a décoché plus de tirs que l’adversaire 25 fois. Il n’a signé que neuf victoires (9-15-1). Ça fait mal.
Pour une raison que je m’explique mal, il présente toutefois une fiche gagnante (9-2-4) dans les matchs au cours desquels il a décoché moins de tirs que ses adversaires.
Un club trop petit?
De toutes les doléances répétées sur le compte du Canadien, celle associée au fait qu’il présente un club trop petit pour se démarquer dans la LNH revient souvent.
Vrai que le Tricolore est parmi les petits clubs de la Ligue. Mais il a quand même asséné plus de mises en échec que ses adversaires 25 fois en 41 parties.
Et lors des 16 matchs au cours desquels il a reçu plus de coups d’épaule qu’il en a donnés, le Canadien est loin d’avoir été sorti de la glace. Au contraire : il présente un dossier de 9-2-4 dans ces matchs alors qu’il a perdu 16 des 25 matchs (9-11-5) au cours desquels il a été plus «physique» que ses adversaires.
Tirs de barrage
Seulement trois matchs du Tricolore se sont décidés en tirs de barrage. Carey Price n’a accordé qu’un but sur les neuf tirs qu’il a affrontés lors de ces trois séances. Il a signé deux gains aux dépens des Maple Leafs et des Blue Jackets et encaissé un revers lors du premier match de la saison disputé en Caroline alors que Dougie Hamilton avait été le seul porte-couleur des Hurricanes à marquer.
Paul Byron (1 en 3) et Jonathan Drouin (1 en 2), les deux seuls joueurs du Canadien à avoir marqué en fusillades. Nick Suzuki, Jordan Weal et Nick Cousins ont été blanchis en une occasion.
Mises en jeu
Les mises en jeu sont importantes au hockey. C’est clair. Mais elles ne semblent pas avoir eu d’impact direct sur les résultats du Tricolore en première moitié de saison.
Le Canadien affiche des dossiers similaires dans les matchs marqués par une domination (8-9-3), un déficit (9-6-2) et une égalité (1-2-1) aux cercles des mises en jeu.
Combien de mises en jeu sont déposées dans les matchs?
Après 41 parties, le Canadien est rendu à une moyenne de près de 62 mises en jeu disputées. Le plus haut total (89) a été atteint le 24 octobre contre San Jose. Le plus bas (43) à New York lors d’un affrontement face aux Rangers.