Le camp des recrues en photos

BROSSARD – Sans surprise, Mattias Norlinder retient déjà l’attention au camp des recrues du Canadien de Montréal. Son premier passage au Québec n’est vieux que de deux jours, mais le défenseur suédois sonne confiant de pouvoir s’adapter rapidement aux rigueurs du hockey nord-américain. 

Parmi les 26 joueurs présents à cette étape, 13 patineurs ont été repêchés par le Tricolore. Norlinder, un choix de troisième ronde en 2019, est le troisième plus âgé de cette catégorie derrière, Rafael Harvey-Pinard et Jesse Ylönen. 

Ce n’était donc pas surprenant qu’il se démarque sur la patinoire du Complexe sportif Bell surtout qu’il détient déjà de l’expérience au niveau professionnel en Suède avec Frölunda. 

Il n’aura fallu patienter que quelques minutes avant de le voir décocher un tir vif et précis dans le haut du filet pour confirmer ses habiletés offensives. Au moment de rencontrer les médias, le gaucher de 21 ans a affiché une belle assurance quant à ses probabilités de demeurer avec le clan montréalais. 

« C’est mon objectif en venant ici, le temps le dira », a assuré l’athlète de cinq pieds dix pouces et 179 livres. 

Le sujet a été abordé avec Jean-François Houle, le successeur de Joël Bouchard chez le Rocket de Laval. 

« Tout joueur doit faire sa place qu’il arrive d’Europe comme un choix de première ou de dernière ronde. Ce sera à lui de déterminer s’il fera le saut maintenant ou plus tard », a-t-il dit sagement. 

« Mattias a de l’expérience, il a déjà commencé son année (quelques matchs en Suède) donc il est préparé. C'est sûr qu'il devra s'adapter, mais il a une bonne tête de hockey, je trouve qu’il a très bien fait », a ajouté Houle. 

La réponse se jouera à propos de sa transition vers une patinoire plus petite, un aspect qui a été au cœur des discussions. 

« C’est ma première visite à Montréal, je vais me donner du temps pour m’ajuster. Selon ce que j’ai vu après un entraînement, ça ne me semblait pas trop difficile », a mentionné Norlinder tout en sachant que le niveau de compétition grimpera de plusieurs échelons au camp d’entraînement.

« La patinoire est tellement grande en Europe que ce n’est pas évident pour le jeu défensif, mais il semble avoir une bonne tête de hockey. [...] C’est un bon patineur et, en général, les bons patineurs parviennent à bien se débrouiller sur de petites patinoires », a déclaré Houle qui a hâte d’évaluer son adaptation dans les prochains jours. 

Bilan de la 1re journée au camp des recrues

Le Canadien a déjà confirmé que Norlinder passera l’année à Montréal ou en Suède. Dans l’éventualité qu’il retourne dans son pays pour la saison 2021-2022, il n’est pas impossible qu’il doive ensuite rejoindre le Rocket de Laval. Ce chemin exigerait de la patience. 

« Tout le monde a son propre cheminement, je pourrais retourner en Suède si c’est le souhait des dirigeants, mais je suis ici pour me tailler une place », a répondu Norlinder. 

D'ailleurs, le Suédois paraît comme un jeune homme terre à terre, une grande qualité pour un athlète qui veut bien réagir dans le marché montréalais. 

Pour une organisation de la LNH, ce n’est pas évident de retourner un défenseur en Europe alors qu’il doit avant tout s’ajuster aux patinoires plus petites. Houle a donc expliqué le plan avec Norlinder. 

« C’est de lui donner de bonnes habitudes de travail pour qu’il puisse améliorer son côté défensif. Il a un bon coup de patins et une bonne tête de hockey. Ce sera intéressant de voir comment il est en mesure de s’adapter au fil du camp. La constance est tellement importante pour les jeunes, je suis certain que les dirigeants vont regarder ça dans son jeu. »

Norlinder peut jouer à droite et veut se relever d'une saison difficile en raison des blessures

Les partisans du Canadien ont suivi, chacun à leur façon, l’évolution de Norlinder en Suède. Voici quelques précisions intéressantes à son sujet. 

D’abord, Norlinder a été employé à droite de Kaiden Guhle pour cette première journée. Il faut savoir que Norlinder a joué à droite depuis trois saisons en Suède et il a amorcé la saison actuelle à gauche avec Frölunda. 

Ensuite, on avait sondé trois sources suédois en juin dernier pour en apprendre sur la dernière saison de Norlinder. Les recruteurs contactés avaient rapidement évoqué que ses deux blessures (à une épaule et à un genou) ont miné son jeu et sa confiance. Il avait eu besoin de temps avant de retrouver son aplomb du début de saison. 

« Toute l’équipe a connu un bon départ. Ensuite, ce fut difficile d’être à l’écart pendant quatre semaines. Je suis revenu et je me suis blessé de nouveau environ cinq matchs plus tard. Ça fait partie du métier toutefois et je dois continuer de pousser », a admis Norlinder. 

Ce passage n’a pas été facile pour Norlinder, mais il est assurément gagnant d’avoir souvent affronté des joueurs professionnels. 

« Ouais et Frölunda est l’une des meilleures organisations en Europe. Ça m’a donné une base solide au niveau de l’expérience », a convenu celui qui portait le numéro 59 à Brossard. 

Le circuit suédois est également reconnu pour son caractère défensif ce qui pourrait limiter l’expression de son talent offensif. 

« En Suède, la ligue est plutôt défensive, a-t-il confirmé. Ici, c’est également la défense en premier lieu, ensuite je pourrai travailler sur le volet offensif. »

« La saison dernière, avec les blessures, ma confiance n’était probablement pas aussi élevée. Je dois me concentrer sur la défense en premier et l’attaque viendra ensuite », a poursuivi le sympathique joueur. 

Pour vous donner une idée, il s’est prêté avec joie à la proposition de prononcer quelques mots en français comme il l’avait fait avec notre collègue Sébastien Boucher qui l’avait visité en Suède.