BROSSARD – Ils ont été jumelés dès les balbutiements du camp d’entraînement, pour le meilleur et pour le pire. Alex Galchenyuk, l’ailier qu’on rêvait de voir s’établir au centre, et Lars Eller, le joueur de centre qu’on avait décidé de convertir en ailier.

L’union n’a pas toujours semblé naturelle. Avec des responsabilités accrues sur ses épaules, Galchenyuk a longtemps paru confus, s’embourbant dans des séquences de neuf et dix matchs consécutifs sans marquer. Pour Eller aussi, l’adaptation contre son gré a une nouvelle position s’est faite lentement.

Il a aussi fallu trouver le bon complément pour compléter la paire. Alexander Semin a été incapable de remplir ces attentes, de sorte que Torrey Mitchell avait hérité du rôle avant de se blesser. Depuis cinq matchs, Sven Andrighetto s’en acquitte de façon admirable.

Coïncidence ou pas, Galchenyuk et Eller sont deux des attaquants les plus productifs du Canadien depuis qu’on leur a greffé le jeune Suisse. « Chucky » a amassé huit points à ses sept derniers matchs, séquence au cours de laquelle il a trouvé le fond du filet dans quatre matchs consécutifs. Quant à Eller, il s’est inscrit au pointage dans quatre de ses cinq derniers matchs.

Michel Therrien a complètement remanié ses trios cette semaine, mais le duo Galchenyuk-Eller est demeuré intact. Devant les récents résultats obtenus par ses deux jeunes, l’entraîneur se félicitait vendredi d’avoir persisté dans son expérimentation.

« Je voulais m’assurer de garder une stabilité avec Alex comme joueur de centre », a expliqué Therrien, reconnaissant qu’il y avait eu « des moments creux pour ce trio-là pendant un certain temps. »

« Ça aurait été facile de le tasser et de le renvoyer à ses anciennes habitudes, a élaboré l’entraîneur. Même chose avec Lars. Avec des décisions comme celle-là, le résultat n’est pas toujours instantané. Ça prend un certain temps. On parle souvent d’un processus. On aimerait souvent que ce processus se fasse très vite, mais la réalité n’est pas toujours ainsi. On commence à voir les dividendes de notre patience. »

Therrien a été particulièrement élogieux à l’endroit d’Eller, qu’il voit gagner en confiance à la position d’ailier.

« Au cours des trois dernières semaines, Lars joue du hockey phénoménal. Son éthique de travail est parfaite et il remplit un rôle qui est très important pour nous. Il tue des pénalités, on lui donne du temps de jeu en avantage numérique. Hier, il a créé plusieurs chances pour Alex. Il joue bien et a le succès de cette équipe à cœur. »

Les échos de l'entraînement du CH

Eller a mis en contexte la solidité de son mariage avec Galchenyuk en affirmant que le succès des autres trios et les victoires en rang obtenues par l’équipe en début de saison avaient permis à l’entraîneur d’être patient à leur endroit.

« Ceci étant dit, j’apprécie la confiance qu’il a démontrée en nouveau. On a toujours cru qu’on finirait par s’améliorer, que les choses allaient débloquer. On croyait en nous, mais ça aide toujours quand cette foi est partagée par le coach. »

Eller a convenu que l’arrivée d’Andrighetto dans l’équation n’était pas étrangère au regain de vie de l’unité.

« Il nous a apporté de l’énergie, ça c’est sûr. Il s’est très bien intégré et la chimie a rapidement opéré avec Alex et moi. Il fait tout ce qu’on était en droit de s’attendre de sa part depuis son arrivée. »