Paul Byron en a fait du chemin...
Canadiens dimanche, 19 mars 2017. 23:07 dimanche, 15 déc. 2024. 06:34
Qu’est-ce que Paul Byron et Jonathan Toews ont en commun? Ils sont devenus dimanche les 74e et 75e joueurs à atteindre le plateau des 20 buts cette saison dans la LNH.
Pas question d’aller plus loin dans les comparaisons entre le petit attaquant du Canadien et le capitaine des Blackhawks.
Mais s’il est normal de voir Toews non seulement parmi les marqueurs des 20 buts, mais aussi parmi l’élite de la LNH, le fait de voir Byron atteindre ce plateau pour la première fois de sa carrière dans la grande ligue représente non seulement un exploit, mais aussi, mais surtout, une belle récompense pour ce petit joueur qui a toujours été regardé de haut, voire de très haut.
« C’est un exploit dont je suis fier et dont je me rappellerai toute ma vie », a indiqué Paul Byron en parlant de son 20e but.
Un but qu’il a marqué sous les yeux de son épouse et de leur enfant qui assistaient à la rencontre. Un but qui lui a valu une ovation nourrie de la part des partisans du Tricolore. Une ovation qu’il a grandement appréciée.
« C’est le genre d’ovation que reçoit normalement Carey. Dans mon cas, ça n’arrive pas souvent », a ajouté Byron qui a marqué un 21e but plus tard dans le match. Ce 21e but a toutefois été rapidement refusé en raison d’un hors-jeu qui avait échappé aux juges de lignes, mais qui n’a pas échappé à l’entraîneur-chef des Sénateurs Guy Boucher qui a aussitôt contesté le but. Avec raison.
Un exemple de détermination
Deuxième marqueur du Canadien derrière son capitaine Max Pacioretty qui revendique 33 buts, Paul Byron donne raison à Bob Hartley qui a toujours cru en lui et qui s’est même permis d’assurer aux fans du Canadien qu’ils apprécieraient très vite «Ti-Paul» en raison de sa combativité et de son talent. Du même coup, il fait taire tous ceux, et ils sont nombreux, qui ont toujours douté que ce petit attaquant de 5’9’’ et d’à peine 160 livres pourrait atteindre la grande ligue. Encore moins s’y installer.
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« J’ai toujours cru que j’avais les moyens pour m’établir dans la Ligue nationale et y marquer des buts. Cela dit, je ne savais pas vraiment si j’arriverais un jour à me rendre à 20 buts dans une saison », a admis Byron.
Ce jour est finalement arrivé.
Au-delà la joie et la fierté d’atteindre ce plateau important, Byron reconnaît avoir parfois vécu des moments difficiles. Il reconnaît même être passé près d’abandonner sa quête de trouver une niche dans la LNH.
« Nous étions en 2013. Les Flames m’avaient offert un contrat de ligue mineure et je tenais à obtenir 20 000 $ de plus à mon salaire. Les discussions étaient au point mort et j’ai alors amorcé des négociations pour joindre le club de Genève en Suisse. J’avais subi une fracture de la main l’année précédente, je n’avais disputé que quatre matchs avec les Flames. Je dois à mon entraîneur-chef de l’époque, Troy Ward, la décision de rester dans la Ligue américaine. Il dirigeait Abbotsford – club-école de Calgary – et au cours d’une longue conversation, il m’avait sommé de mettre les Flames de côté. De penser plutôt aux 29 autres équipes qui m’avaient à l’œil et de prendre les moyens pour les impressionner. Il m’a assuré qu’il me ferait une place dans son équipe et qu’il me donnerait les moyens de réussir », racontait Byron après le match.
L’occasion n’est pas venue à Calgary, mais bien à Montréal alors que le Canadien a réclamé Byron au ballottage en début de saison 2015-2016.
Vous connaissez le reste…
Encensé par ses coéquipiers
Limité à 28 buts à ses 200 premiers matchs dans la LNH, Byron connaît, et de loin, sa meilleure saison en carrière avec ses 20 buts – et 37 points – en 71 matchs cette année. Avec la complicité qui semble s’installer entre lui, Tomas Plekanec et Brendan Gallagher – ce trio a été le meilleur du Canadien dimanche dans la victoire de 4-1 aux dépens des Sénateurs – Byron pourrait bien ajouter quelques buts et quelques passes d’ici la fin de la saison régulière.
« C’est un gars sous-estimé », a convenu Carey Price au terme de sa 33e victoire de la saison, sa deuxième en deux soirs aux dépens des Sénateurs d’Ottawa.
« Les nouvelles règles qui limitent l’accrochage jouent certainement en faveur de Paul qui est un très rapide patineur, l’un des plus rapides de la Ligue sans l’ombre d’un doute. Mais en dépit de ces nouvelles règles, Paul est un gars tellement combatif qu’il ne fait aucun doute dans mon esprit qu’il aurait su trouver une façon de réussir quand même », a ajouté Shea Weber après la rencontre.
« Paul fait son chemin », a lancé Claude Julien quand on lui a demandé de commenter l’éclosion de Byron cette année avec le Canadien.
« Paul est bien sûr un bon patineur, mais il prend aussi les moyens pour gagner les courses vers les rondelles libres et il gagne aussi ses batailles le long des bandes. En plus, il affiche la confiance nécessaire pour marquer avec régularité dans la Ligue nationale. On reconnaît de plus en plus toutes ses qualités. J’ai toujours cru qu’il y avait de la place dans la Ligue pour des plus petits joueurs quand on arrivait à bien les entourer», a conclu Claude Julien qui a aussi mentionné à la blague que le fait que son petit joueur soit originaire d’Ottawa – tout comme l’entraîneur-chef du Tricolore – militait en sa faveur dans le temps d’utilisation qu’il lui réservait.
Si Claude Julien assure, avec raison, que Paul Byron fait son chemin dans la LNH, il serait tout aussi vrai d’affirmer que Paul Byron a surtout fait beaucoup de chemin depuis sa sortie des rangs juniors en 2009, au terme de trois saisons avec les Olympiques de Gatineau dans la LHJMQ.
Choix de sixième ronde des Sabres de Buffalo en 2007, Byron a disputé huit matchs seulement avec le grand club en deux saisons au sein de l’organisation des Sabres. Il en a disputé 130 avec Calgary avant d’aboutir avec le Canadien, au bout de l’autoroute 417 et de sa ville d’origine Ottawa.
« La sélection par le Canadien est la meilleure chose qui me soit arrivée. Je suis très fier des 20 buts marqués, mais mon arrivée à Montréal m’a aussi permis de vivre une classique hivernale l’an dernier à Boston. Après la saison difficile de l’an dernier, le fait d’être maintenant assuré de prendre part aux séries est aussi une grande source de fierté pour moi. Sans oublier le fait que pour mon épouse qui est francophone, le fait d’endosser l’uniforme du Canadien représente beaucoup à ses yeux et aux miens. »
Plus près des séries et du premier rang
Fort de ses deux victoires signées aux dépens des Sénateurs en fin de semaine, le Canadien affiche 90 points au classement. Quatre de plus que ses rivaux d’Ottawa et huit de plus que les Bruins de Boston qui ont tous deux un match de plus à jouer que le Tricolore.
Malgré l’enthousiasme normal de Paul Byron, son équipe n’est donc pas mathématiquement assurée d’une place en séries.
Mais c’est tout comme.
Surtout que de la façon dont le Canadien joue présentement – après sa remontée victorieuse de samedi, il a su garder le contrôle de la partie de dimanche aux dépens de Sénateurs qui n’ont pas joué un grand match il faut le dire – le premier rang de la division atlantique lui semble pratiquement acquis.
Après avoir vu Phillip Danault – flanqué de Andrew Shaw et Artturi Lehkonen – piloté le meilleur trio du Canadien samedi, le trio de Byron avec Plekanec et Gallagher a pris les choses en mains dimanche.
L’éveil des deuxième, troisième et quatrième trios qui était tant attendu dans le camp du Canadien est donc sonné alors que Claude Julien obtient une contribution offensive plus diversifiée.
Malgré un but de Nathan Beaulieu marqué en fin de rencontre lors du troisième avantage numérique du Tricolore, le travail du Canadien en attaque massive devra encore s’améliorer si le Tricolore veut mousser ses chances de victoires en séries éliminatoires. Car bien qu’il ait mis un frein à sa disette de sept matchs consécutifs sans but en attaque massive, le Canadien n’a pas convaincu grand monde encore dimanche soir. Du moins sur ce point.
Beaulieu marque, Emelin joue mieux
Le but marqué par Beaulieu a effacé, du moins en partie, quelques bévues bêtes du défenseur qui s’est retrouvé dans les gradins mardi contre Chicago.
Laissé de côté samedi, à Ottawa, Alexei Emelin a connu un bon match à son retour au sein de la formation. Jouant d’une façon beaucoup plus conservatrice et physique que lors de ses cinq, dix, quinze dernières parties, Emelin a été beaucoup plus efficace que brouillon lors du match de dimanche. Tout un contraste avec ses récentes sorties.
En congé lundi, le Canadien recevra les Red Wings de Detroit mardi, les Hurricanes de la Caroline jeudi et les Sénateurs d’Ottawa samedi prochain dans le cadre d’un troisième match en huit jours.
On doit s’attendre à ce qu’Al Montoya dispute l’un des deux matchs cette semaine. Des matchs relativement faciles qui devraient confirmer, à moins que le Canadien ne les gaspille, non seulement une place en séries, mais aussi la première place tout en haut de la division atlantique.