Petite partie, grosse victoire!
Canadiens dimanche, 15 déc. 2013. 10:10 dimanche, 15 déc. 2024. 05:06De tous les clichés surutilisés dans le sport, celui selon lequel le combien est bien plus important que le comment illustre à merveille la victoire de 1-0 du Canadien aux dépens des Islanders de New York samedi.
Avant qu’ils ne joignent leurs efforts pour soulever les milliers de partisans du Tricolore qui avaient fait le voyage à Uniondale pour l’occasion en inscrivant le but victorieux en prolongation, Max Pacioretty et David Desharnais n’avaient pas fait grand-chose.
La seule fois qu’ils s’étaient mis en valeur avant ce 12e but de l’année – un 4e but gagnant – de Pacioretty, Desharnais et son principal complice s’étaient bêtement retrouvés les quatre fers en l’air à la suite d’une collision au centre de la patinoire.
Desharnais s’est bien repris alors que l’efficacité de son échec avant lui a permis de voler la rondelle à l’arrière du filet des Islanders et Pacioretty a fait ce qu’il fait de mieux quand il se rend dans l’enclave au lieu de se limiter à jouer un hockey en périphérie : il a marqué.
Avec le match bien ordinaire que lui et ses coéquipiers venaient de disputer contre un club aussi moribond que les Islanders, Pacioretty aurait pu se garder une petite gêne avant de célébrer son but gagnant en imitant Zorro, Dartagnan ou Chi Chi Rodriguez.
Mais comme je vous le suggérais plus tôt, le combien avait alors pris le dessus sur le comment…
Cette victoire, bien que loin d’être convaincante ou même satisfaisante, demeure malgré tout importante.
Car à la suite de sa pire dégelée de l’année encaissée mardi aux mains des Kings (6-0) suivie d’une performance bien insuffisante – revers de 2-1 – à Philadelphie contre les Flyers, le Canadien avait d’abord et avant tout besoin de gagner.
Il l’a fait.
Cette victoire l’assure d’affronter les Panthers de la Floride – attention le match débute à 18 h – ce soir au Centre Bell avec beaucoup moins de pression.
Copieusement hué des fans déçus mardi dernier, le Canadien n’aurait eu aucune marge d’erreur s’il avait fait face à la possibilité de prolonger à quatre sa série de revers consécutifs.
La victoire aux dépens des Islanders n’assure pas le Canadien d’une victoire face aux Panthers. Ça non! Surtout que s’il se contente de jouer comme il l’a fait hier, je suis loin d’être convaincu que le combien jouera en faveur du Tricolore qui pourrait se faire surprendre par la Floride qui en arrache encore cette année.
Mais elle assurera le Canadien d’un brin ou deux de patience affichée par les partisans avant qu’ils ne se mettent à maugréer ou à huer.
On verra ce que ça donnera!
Bien que le Canadien n’ait rien offert de convaincant samedi soir, la situation est loin d’être dramatique. Au contraire. Avec ses 43 points, le Canadien est très confortablement installé au troisième rang de l’Association Est.
Le Canadien n’est pas dans la même catégorie que les Penguins et les Bruins. Remarquez que si les Penguins doivent composer avec la perte de Malkin – il s’est blessé à la jambe gauche en effectuant une vilaine chute – en plus des autres éclopés, Crosby et sa bande deviendront moins menaçants.
Mais dans les faits, et je suis bien d’accord avec Michel Therrien qui a servi un sérieux avertissement à ses joueurs – et à certains partisans – le Canadien demeure un club qui devra se battre pour accéder aux séries.
Le fait qu’il soit tout en haut du peloton de clubs qui suivent Pittsburgh et Boston devrait donc être une grande source de réconfort.
Mais ça ne doit pas devenir une source d’excès de confiance qui se traduit par des sorties passives sur la patinoire.
Comme c’est arrivé contre Los Angeles, contre Philadelphie et encore hier contre les Islanders de New York.
Parros : inquiétant
George Parros s’est fait passer un K.-O. par Eric Boulton en tout début de match hier. En tout début de rencontre, dès sa première présence, Parros a jeté les gants dans un combat qui n’allait rien changer à l’allure du match qui commençait à peine.
Parros a eu le dessus en début d’altercation.
Puis, comme cela semble être son habitude – une très mauvaise habitude si vous voulez mon avis – l’homme fort s’est offert en cible avec une défensive pugilistique bien dangereuse.
On en a d’ailleurs vu les conséquences…
Un coup au menton a sonné Parros qui a plié les jambes parce que le cerveau ne pouvait plus maintenir l’ordre de rester debout.
Parros est revenu à lui rapidement.
Mais pendant qu’il assurait à l’arbitre être revenu bien à lui, Parros s’est trompé de banc alors qu’il devait aller au cachot plutôt qu’au banc des joueurs.
Heureusement, il y a quelqu’un chez le Canadien qui a pris la décision d’imposer à Parros un retour au vestiaire afin de minimiser – est-ce possible? – les conséquences d’une autre commotion cérébrale.
Parros ne peut aider le Canadien en jouant au hockey. C’est dommage, mais c’est comme ça. Il est rempli de bonnes intentions, mais n’a pas les qualités requises pour évoluer dans la LNH. Il serait même incapable dans la Ligue américaine.
Alors s’il n’est plus en mesure de maintenir son bout quand il laisse tomber les gants, il est permis de se demander pourquoi diable le garder avec le club.
Pour faire peur aux adversaires? Pour s’assurer qu’ils ne frappent pas les petits joueurs du Canadien simplement parce qu’ils redouteraient une réplique de la part du moustachu bagarreur?
Vous croyez vraiment que Parros sème encore la terreur autour de la LNH?
La vraie question est plutôt : l’a-t-il déjà semée?
Parce qu’il y a une vie après le hockey, et parce qu’en tant que diplômé en finances d’une grande université américaine (Princeton), il me semble que Parros devrait être en mesure de faire le calcul lui-même et de vite comprendre que les risques qu’il coure maintenant en jetant les gants ne font plus le poids contre les dangers qui sont à la veille de lui tomber sur le dos.
Anyway!
En passant, la mise en échec tout à fait légale de Lars Eller aux dépens de John Tavares a eu beaucoup plus d’impact dans le match que la bien banale bagarre qui s’est terminée par le renvoi de Parros dans un coin noir – au sens propre et figuré – du vestiaire…
Parlant d’Eller, il a vraiment connu un gros match samedi alors qu’il s’est plus souvent retrouvé devant Tavares que son coéquipier Tomas Plekanec à qui le mandat était donné.
Parce qu’il bénéficiait du dernier changement, Jack Capuano a pu sortir Tavares des griffes de Plekanec. Mais Eller a excellé dans son rôle. Et comme les Islanders ne sont rien, ou presque, lorsque leur capitaine est exclu de la feuille de pointage – Tavares revendique 7 buts et 13 points dans les 9 victoires de son équipe cette saison, et a été blanchi une seule fois lors de ces victoires – le travail de Eller a été l’une des sources de satisfaction dans le match de samedi.
Comme la performance de Carey Price.
Comme la présence des milliers de partisans qui avaient fait le voyage à New York.
À part ça, il n’y a pas de raison de trop célébrer cette victoire pas très convaincante, mais quand même ô combien nécessaire.
Les chiffres du match
0 – Le Canadien a été blanchi en avantage numérique pour un sixième match de suite (0 en 15)…
0 – Les Islanders de New York sont toujours en quête d’une première victoire cette saison 0-16-4 lorsqu’ils se contentent de deux buts ou moins dans une partie…
0 – Les Islanders de New York n’ont pas encore gagné (0-4) en prolongation cette année…
1 – C’était la première victoire du Canadien en prolongation cette saison. De fait, c’était sa première décision alors que toutes les autres parties non résolues en temps réglementaire s’étaient décidées en tirs de barrage (2-3)…
10 – Le Canadien a été limité à un but – marqué par Galchenyuk en deuxième période du match du samedi 7 décembre contre Buffalo – à ses 10 dernières périodes…
11 – Daniel Brière ne revendique qu’un but à ses 11 derniers matchs…
15 – Brendan Gallagher ne revendique qu’un but à ses 15 derniers matchs…
20 – Brian Gionta ne revendique qu’un but à ses 20 derniers matchs…
21 – Carey Price a rejoint Charlie Hodge au 8e rang de l’histoire chez le Canadien en signant son 21e jeu blanc en carrière samedi à Uniondale…