Le Canadien patine dans le sable. Ses huit revers lors des neuf derniers matchs le démontrent avec éloquence. Il ne marque pas comme le confirment les 14 petits buts inscrits lors des huit derniers matchs.

Pis encore, pendant que le Tricolore se fait battre par les gros joueurs des formations qu’il affronte, ses gros canons sont tapis dans l’ombre. Roman Josi et Shea Weber, les deux meilleurs marqueurs des Predators l’ont prouvé lundi. Samedi à Dallas, ce sont Jamie Benn, Tyler Seguin, Jason Spezza et Patrick Sharp qui ont éclipsé les meilleurs du Canadien. Jeudi dernier, Drew Doughty s’est imposé sur la glace alors que deux jours plus tôt, Joe Pavelski et Patrick Marleau ont guidé leurs Sharks vers la victoire. Une tendance qui ne ment pas.

ContentId(3.1166442):Canadiens: Incapable d'acheter une victoire
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Parce que la meilleure façon de sortir son club d’une mauvaise passe est de miser sur ses meilleurs éléments, Michel Therrien a une fois encore lundi fait confiance aux Pacioretty, Desharnais, Plekanec et compagnie. Avec les résultats qu’on connaît.

Pendant que ses canons se contentaient de quelques poussées pas assez convaincantes, Alex Galchenyuk suivait l’action du banc.

Et pourtant. Après deux périodes, Galchenyuk était l’attaquant du Tricolore qui avait obtenu le plus de tirs sur Pekka Rinne avec cinq des 23 tirs du Tricolore. C’est aussi Galchenyuk qui avait obtenu les meilleures occasions de marquer. Tout ça en dépit du fait qu’il n’avait passé que 9:03 sur la patinoire. Seuls les membres du quatrième trio (Brian Flynn, Torrey Mitchell et Michael McCarron) avaient joué moins que lui.

Pis encore, le Canadien avait jusque là davantage misé sur Dale Weise en avantage numérique que sur Alex Galchenyuk. Une décision difficile à comprendre considérant le talent naturel de Galchenyuk pour marquer des buts et l’habitude fâcheuse de Dale Weise de rater des filets déserts.

Mais bon...

Afin d’offrir à l’attaque massive un survoltage nécessaire, Michel Therrien a décidé, lundi, de miser sur quatre attaquants en compagnie de P.K. Subban au sein de la première vague. Cette idée se défend bien qu’elle ampute la pointe des grandes qualités d’Andrei Markov qui devrait justement être le catalyseur de cette première unité.

Elle se défend aussi malgré le fait que le Canadien soit loin de compter sur un franc-tireur capable d’offrir une alternative aux tirs sur réception de P.K. Subban de l’autre côté. C’est d’ailleurs David Desharnais qui est bien plus reconnu pour sa vision et la finesse de ses passes que pour son tir foudroyant qui remplaçait Markov.

Ce n’est toutefois pas la présence de Desharnais à la pointe qui faisait tiquer, comme le fait que Dale Weise occupait le flanc droit au sein de cette première vague. Pourquoi diable préférer Weise à Galchenyuk? Ou, meilleure question encore, comment diable préférer Weise à Galchenyuk?

Galchenyuk n’est pas encore le meilleur joueur de centre du Canadien. J’en conviens. Il est n’est pas encore le meilleur attaquant du Tricolore. J’en conviens aussi.

Mais lundi soir à Nashville, il l’était. C’est sans doute pourquoi, en troisième période, on l’a finalement fait jouer davantage. Parce qu’il a décidé de profiter de cette chance qu’on lui accordait au lieu de bouder en raison de sa sous-utilisation lors des 40 premières minutes, Galchenyuk en a profité pour marquer sur les deux tirs qu’il a obtenus. Il aurait aussi pu contribuer au deuxième but en deux matchs de Daniel Carr, n’eût été la décision justifiée – n’en déplaise aux partisans du CH – des arbitres d’annuler le filet du Canadien en raison d’une obstruction aux dépens du gardien Pekka Rinne.

Limité à six présences en première période – trois de moins que Paul Byron et deux de moins que Dale Weise – Alex Galchenyuk a joué davantage en troisième période qu’au cours des premier et deuxième tiers. Mais voilà : en troisième période, lorsqu’on a finalement décidé de miser sur Galchenyuk, l’issue du match était scellée depuis un bon moment déjà.

Cette utilisation lui a au moins permis de marquer et aussi de resserrer l’écart qui le séparait des attaquants les plus utilisés dans le camp du Canadien. Mais il a quand même terminé la rencontre au neuvième rang des douze attaquants.

Comme je l’écrivais plus haut, il est normal qu’un entraîneur mise sur ses meilleurs éléments pour les aider à se sortir du marasme dans lequel ils se trouvent et du coup aider son équipe à retrouver le chemin de la victoire.

Il est toutefois permis de se demander pourquoi Alex Galchenyuk n’est pas considéré, et traité, comme l’un des meilleurs éléments du Canadien. Car lundi soir à Nashville, il l’était bel et bien.

Arrivé au Minnesota en milieu de nuit, le Canadien ne s’est pas entraîné ce matin afin de ménager ses énergies. Rien de plus normal.

Il sera toutefois intéressant de voir si Michel Therrien jonglera une fois encore avec ses trios. Peut-être que la touche de Sven Andrighetto pourrait davantage aider le CH contre le Wild que la stature de Michael McCarron qui ne joue pas mal cela dit et qui vient d'être rétrogradé dans la Ligue américaine.

Il sera surtout intéressant de voir s’il apportera des modifications dans la gestion du temps d’utilisation de ses joueurs afin de donner plus de place à Alex Galchenyuk et de miser ainsi sur son talent offensif et sur son implication qui dépassait celle de tous ses coéquipiers à Nashville lundi.

Car à moins d’envoyer Condon et Tokarski devant le filet en même temps, il faudra plus de buts de la part du Canadien pour éviter de les voir parader encore ce soir comme ils l’ont fait lors des deux derniers matchs.

La partie débute à 20 h sur RDS. Elle sera comme toujours précédée d’un avant-match de 60 minutes dans le cadre de Hockey 360.