Si les chances de réussite du Canadien reposent encore cette année sur les jambières de Carey Price, le Tricolore aura une autre bonne saison et ses partisans pourront rêver aux grands honneurs.

Affichant la forme qui lui a permis d’amasser 44 victoires et mettre la main sur les trophées Hart, Vézina, Ted Lindsay en plus de partager le trophée Jennings avec Corey Crawford des Blackhawks de Chicago, Price a sauvé son club à plusieurs reprises en stoppant 36 des 37 tirs des Maple Leafs pour contribuer largement au gain de 3-1 du Tricolore.

Price s’est particulièrement signalé en fin de rencontre. Avec Jonathan Bernier rappelé au banc à la faveur d’un sixième attaquant, les Leafs qui n’avaient besoin que d’un but pour niveler les chances ont plusieurs fois frappé à la porte. Une porte que Price a gardée bien fermée.

Du haut de la galerie de presse du Air Canada Centre mercredi soir, la performance de Carey Price nous renvoyait tout droit dans nos souvenirs de l’an dernier alors que le gardien du Canadien a faussé les données en faveur de son club volant des victoires et des points précieux au classement avec ses performances étincelantes. «J’étais content d’enfin disputer un match significatif. Ils ont eu des chances, c’est vrai, mais j’ai aussi été bien appuyé, car les gars ont bien récupéré les rebonds», a lancé Price en bon prince à l’égard de ses coéquipiers.

Cela dit, parce que les Leafs manquent cruellement de punch à l’attaque, il serait un brin exagéré de dire que Price a volé à lui seul la première victoire de l’année.

Max Pacioretty avec ses deux buts – le premier de la saison sur un tir qui a fait très mal paraître le gardien Jonathan Bernier et le but d’assurance dans un filet désert – et P.K. Subban avec des passes sur les trois buts des siens – sa passe en direction de Pacioretty pour mener au premier but du match n’était rien de moins que sensationnelle – ont aussi joué des rôles importants. Galchenyuk a marqué l’autre but, ce qui a permis d’atténuer la sortie un peu timide d’Alexander Semin et de Lars Eller. À la ligne bleue, Tom Gilbert a eu une soirée difficile au sein du troisième duo avec Nathan Beaulieu alors que Jeff Petry a dû surveiller davantage son partenaire de jeu Alexei Emelin – il me semble que Beaulieu serait un bien meilleur choix pour compléter le deuxième duo – que les joueurs des Leafs. Ça vous donne une idée.

Mention honorable à Devante Smith-Pelly qui, en dépit d’un manque de fini évident en attaque affichait une belle vitesse sur la patinoire mercredi. Une nette amélioration sur l’an dernier.

En passant, selon nos amis et sources intarissables de statistiques intéressantes du Elias Sports Bureau de New York, Subban est le premier défenseur du Canadien depuis Gaston Gingras en 1986 à récolter trois passes dans le cadre d’un match d’ouverture.

Pacioretty honnête

Autre fait saillant pour amateurs de statistiques historiques : après avoir marqué son premier but en carrière sur son tout premier tir décoché dans la LNH, Max Pacioretty a marqué son premier but à titre de capitaine du Tricolore sur son tout premier tir décoché avec le C sur son chandail. Ça ne change pas le monde, je sais, mais ça se glisse bien dans une question piège…

ContentId(3.1152489):Le capitaine brise la glace
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Pacioretty se sentait bien après le match. Autant physiquement alors que son genou gauche, même s’il était entouré d’un gros sac de glace, a tenu le coup dans le cadre d’un vrai match qu’à titre de capitaine. «Je n’ai rien changé dans mon approche de la partie ou dans ma routine dans le vestiaire avant le match. Mais quand je suis sorti sur la glace en début de partie à titre de capitaine, je dois admettre que j’y ai songé un peu. Une fois le match amorcé, je me suis permis de parler davantage aux officiels. J’ai posé des questions sur certaines décisions. Je veux me faire connaître. Je veux les connaître. Je ne veux pas simplement passer mon temps à me plaindre ou à contester», expliquait le nouveau capitaine après le match.

Toujours franc dans ses commentaires, Pacioretty a convenu que lui et ses coéquipiers quittaient Toronto avec deux points en banque malgré une partie en dents de scie. «Nous n’avons pas joué 60 minutes ce soir. On a fait de bonnes choses par moment, mais on manquait nettement de jambes. D’énergie. Nous n’avons pas vraiment été menaçants offensivement et Carey nous a encore sortis du trouble à plusieurs reprises. Il faudra corriger ça dès la prochaine rencontre. Il faudra être plus actifs sur la glace. Plus agressifs sur les rondelles et plus incisifs dans nos attaques vers le but adverse.»

L’effet Babcock

Mike Babcock a fait ce qu’il a pu pour permettre à ses Maple Leafs d’amorcer la saison du bon pied. Il a réclamé et obtenu un meilleur effort de ses joueurs. Dans le vestiaire du Canadien, Carey Price, Max Pacioretty et P.K. Subban assuraient d’ailleurs après le match que les Leafs, malgré un septième revers de suite aux mains du Canadien (0-4-3) avaient offert une meilleure opposition.

Pour dire vrai, je crois vraiment que Price, Pacioretty et P.K. ont surtout tenu à être polis…

Babcock a aussi instauré un système plus hermétique en défense tout en sommant son équipe à être plus agressive en attaque. Il a même réclamé, et gagné, le premier appel logé par un coach dans l’histoire de la LNH pour faire annuler un but qui serait allé à la fiche du défenseur Jeff Petry.

Mais voilà, obtenir un bon effort de son équipe et instaurer des systèmes efficaces c’est bien beau. Mais pour transformer tout ça en victoire, il faut que ton gardien effectue des arrêts et qu’à l’autre bout ton équipe marque plus de buts que l’adversaire. Et à ce jeu, les Leafs n’étaient pas de taille avec le Canadien, même si le Tricolore n’a pas disputé un match du tonnerre.

Ça vous donne une idée de la force de frappe des Leafs et du travail à accomplir pour faire de ce club un club respectable avant d’en faire un club gagnant...

«Show de boucane»

Dans le cadre d’une cérémonie qui n’avait de cérémonial que le nom, les joueurs des Leafs ont été présentés à leurs partisans dans une indifférence totale alors que le bruit de la «machine à boucane» qui s’activait au passage de chaque joueur était bien plus fort que les réactions de la foule. Remarquez que sans vouloir être méchant, les Leafs pourraient vraiment n’être qu’un «show de boucane» cette année encore.

Mike Babcock a reçu plus d’applaudissements que l’ensemble de ses joueurs. Et attention ! Les fans sont loin d’avoir offert une ovation au coach le mieux payé de l’histoire de la LNH… Les applaudissements les plus nourris ont été réservés aux vénérables Borje Salming et Doug Gilmour qui sont apparus à l’écran géant au cours du match.

ContentId(3.1152458):« Mon coeur reste avec le Canadien »
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Et la seule «explosion» d’enthousiasme qui a fait vibre le ACC est survenue en fin de première période lorsque Russell Martin et quelques-uns de ses coéquipiers des Blue Jays venus assister à la rencontre ont été présentés à la foule. On a alors entendu des salves de «Let’s Go Blue Jays» résonner aux quatre coins du ACC.

En passant, le receveur des Jays a refusé de revêtir le chandail des Leafs qu’on lui avait remis à son arrivée, car il est toujours un fan du Canadien. «Go Habs Go !», qu’il m’a d’ailleurs lancé lors d’une entrevue réalisée avec lui au premier entracte et qui a été diffusée à l’antichambre après le match.

Les Jays amorcent leur série de championnats contre les Rangers du Texas jeudi après-midi (15 h 30 sur les ondes de RDS) au Rogers Center de Toronto.

Pendant ce temps, les joueurs du Canadien profiteront d’un congé à Boston où ils croiseront les Bruins samedi seulement.

ContentId(3.1152465):Le CH amorce sa saison du bon pied
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« Price était là pour nous »
ContentId(3.1152445):« Carey, c'est Carey »
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