Carey Price laçait ses patins lorsqu’il a aperçu un petit bonhomme debout, trois pieds devant lui. Le gardien du Canadien ne le savait pas encore, mais le petit bonhomme qui lui tournait le dos était Jack Nicklaus.

Oui! Oui! Le Jack Nicklaus. Le seul, le vrai. Le « Golden Bear » qui revendique 119 victoires en carrière sur les circuits professionnels dont 18 titres majeurs – un record qui ne sera jamais égalé – et six au Tournoi des Maîtres.

« Je suis rarement déstabilisé lorsque je rencontre des personnalités. Mais quand j’ai réalisé que Jack Nicklaus était devant moi dans le vestiaire, disons que ça m’a jeté par terre », a reconnu Carey Price après la victoire de 3-2 arrachée par le gardien du Tricolore aux dépens des Bruins de Boston.

ContentId(3.1205881):Point de presse de Michel Therrien
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Si Price et ses coéquipiers ont été surpris de voir Jack Nicklaus apparaître dans leur vestiaire pour dévoiler la formation partante après qu’il ait effectué un petit discours de motivation, Michel Therrien l’a été bien davantage lorsqu’il a reçu un appel annonçant la venue de la légende du golf.

« Un de mes amis m’a appelé en début d’après-midi pour m’annoncer que Jack Nicklaus serait au match et me demander s’il était possible de lui faire visiter le vestiaire. Je me suis vite mis à réfléchir afin de trouver une façon de profiter de cette visite », a expliqué l’entraîneur-chef du Canadien.

Michel Therrien n’avait pas la moindre idée que Nicklaus venait au match. Il n’avait pas la moindre idée non plus que son ami était aussi un ami de Jack Nicklaus. Mais parce que Nicklaus est l’un des plus grands compétiteurs tous sports confondus, l’entraîneur-chef s’est assuré de maximiser sa présence.

« Il nous a offert un discours très motivant. Il a parlé de sa carrière et du fait qu’il s’est toujours assuré de demeurer dans ses limites tout en travaillant très fort pour. Ce n’est pas tous les jours que tu as la chance d’être motivé par un gars comme lui », a indiqué Price qui en plus d’être un extraordinaire gardien est aussi un excellent joueur de golf. Peut-être le meilleur de son équipe.

Le Nicklaus des gardiens

Carey Price devra patienter quelques mois – à moins de pouvoir profiter d’un répit lorsque le Canadien fera escale dans un coin plus chaud de la LNH – avant de démontrer son savoir-faire sur les allées. Le gardien du Tricolore a encore hier fait un Jack Nicklaus de lui-même devant son filet.

Price a signé une huitième victoire de suite cette saison. Une sixième de suite au Centre Bell. Fort d’une autre grande performance de 41 arrêts sur les 43 tirs dirigés par les Bruins – on pourrait dire 42 tirs, car sur le premier but des Oursons, le tir du défenseur Colin Miller a raté le filet avant de rebondir sur la bande et ricocher sur le bouclier de Price pour finalement dévier derrière lui – Price a récolté la première étoile du match pour une quatrième partie de suite.

A-t-il volé le match?

Oui! Car non seulement les Bruins ont dominé le Canadien 43-23 au chapitre des tirs cadrés, mais ils en ont aussi décoché 83 contre 56 pour le Tricolore. Une preuve irréfutable que les Bruins ont eu la rondelle bien plus souvent et en de bien meilleures circonstances que le Canadien.

ContentId(3.1205888):« Le plus important, c'est de gagner »
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« Ce n’est pas la meilleure façon de s’y prendre pour gagner », a reconnu Michel Therrien dont l’équipe a accordé au moins 40 tirs pour la troisième fois à ses quatre derniers matchs.

Outre la quantité de tirs, c’est la qualité des tirs accordés qui a mis le Canadien dans le gros trouble très souvent face aux Bruins. Et très souvent, les Bruins ont vu Price leur fermer la porte au nez.

« Il a frustré bien des équipes au cours des dernières années. Mais il y a des limites à se fier sur notre gardien aussi bon soit-il. C’est affreux le nombre de tirs qu’on accorde », a ajouté Nathan Beaulieu.

« On ne joue pas du hockey parfait, mais la chose la plus importante au fond est de gagner. Et nous avons encore gagné ce soir », philosophait celui sans qui le Canadien aurait sans l’ombre d’un doute perdu hier soir au lien de mousser à 11-1-1 sa fiche après 13 matchs cette saison. La meilleure de la LNH.

Byron s’impose

Comme Carey Price qui a joué un rôle de premier plan devant la cage du Tricolore et un peu à l’image de Jack Nicklaus qui a surpris et motivé les joueurs du Canadien dans le vestiaire avant la rencontre, Paul Byron a su relever le défi que lui a confié son coach en l’insérant au sein du premier trio en compagnie d’Alex Galchenyuk et Alexander Radulov.

Byron donne encore raison à Therrien

Comprenez-moi bien : je ne crois pas une seconde que Paul Byron, en dépit ses qualités et toute sa bonne volonté, peut évoluer sur une base régulière au sein d’un premier trio dans la LNH.

Mais avec sa vitesse, sa fougue et sa manière de foncer au filet, il peut très bien remplir ce rôle le temps de quelques matchs. Il l’a prouvé de brillante façon hier en complétant très bien le duo Galchenyuk-Radulov; en amorçant la poussée qui a mené au but de Galchenyuk; en fonçant au filet pour marquer le but de la victoire avec 62 secondes à écouler en troisième pour voler au moins un point à des Bruins qui en auraient mérité deux.

Ce qui m’impressionne le plus dans le cas de Byron – et c’est ce que Michel Therrien a relevé dans ses commentaires – est qu’il ne change pas son style de jeu peu importe le trio au sein duquel il se retrouve.

Ce n’est pas parce qu’il était avec Radulov et Galchenyuk que Byron s’est mis à se prendre pour un marqueur. Non. Il a continué à miser sur sa vitesse, sur son travail, sur ce qu’il est.

Avec Byron sur le flanc gauche, le premier trio a donné le ton offensivement face aux Bruins. Il a été bien secondé par le trio de Torrey Mitchell. Eh oui! Encore le quatrième trio.

Entre les premier et quatrième trios et l’attaque massive qui a donné un autre but – Weber est rendu à quatre buts en attaque massive sur les cinq qu’il revendique – il n’y a pas eu grand-chose des trios de David Desharnais et de Tomas Plekanec.

J’en ai parlé avec le capitaine après la rencontre. Je vous partage ses commentaires en cours de journée mercredi. Car pour le moment, je file assister à ce qu’il reste de la soirée électorale américaine. Je crains fort que les nouvelles soient bien plus mauvaises pour mes amis des USA que le fait que le Canadien accorde trop de tirs et de bonnes occasions de marquer à ses adversaires.

On reconnecte plus tard…