Rédemption pour le capitaine
Canadiens dimanche, 11 déc. 2016. 00:17 jeudi, 12 déc. 2024. 00:49Critiqué, un brin ou deux hué et plusieurs fois échangé au cours des 24 premiers matchs de la saison alors qu’on remettait en cause ses qualités de marqueur, son leadership et bien sûr son titre de capitaine, Max Pacioretty repart du bon pied.
Vrai qu’avec seulement cinq buts après deux douzaines de rencontres, le capitaine était en retard sur les projections optimistes qui le propulsaient vers une première saison de 40 buts en carrière.
Mais voilà! Comme une grande majorité de francs-tireurs, Max Pacioretty fonctionne par séquence. La triste séquence du début de saison a été longue. On en conviendra tous. Mais maintenant qu’on sait que le capitaine patinait sur une jambe en raison de la fracture au pied qui minait l’autre jambe, il est plus facile de comprendre cette timidité du début de campagne.
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Maintenant rétabli et hissé au sein du premier trio en prime, Pacioretty redevient le marqueur des années passées. Le marqueur qu’on attendait encore cette année. Le marqueur dont le Canadien aura besoin s’il veut gagner au même rythme qu’il le fait actuellement jusqu’à la fin de la saison et surtout s’il veut gagner une fois rendu en séries éliminatoires.
Avec ses quatre buts marqués aux dépens de l’Avalanche samedi, aux dépens d’une équipe misérable que le Canadien a lessivée 10-1 – il s’agissait d’un cinquième tour du chapeau en carrière et surtout d’un premier match de quatre buts dans la LNH – Pacioretty affiche sept buts à ses quatre dernières rencontres.
En combinant cette explosion de buts à la séquence plus tranquille – mais loin d’être aussi catastrophique que plusieurs le claironnaient – du début de saison, voilà Pacioretty sur un rythme de croisière qui lui donnerait une saison de 35 buts.
Peut-on parler de rédemption pour le capitaine?
Je le crois oui.
Je le souhaite aussi parce qu’en marquant comme il l’a fait lors des quatre dernières parties, Pacioretty a fait taire tous ceux et celles qui interprétaient négativement – et oh combien injustement – ses moindres faits et gestes sur la patinoire.
Cette folie a atteint son plus haut niveau d’exagération lorsque, dans un brouhaha de fin de match, il s’est contenté de venir saluer la foule de la main au bout du banc au lieu d’aller donner les quelques coups de patin à titre de l’une des trois étoiles du match.
Fort de ses quatre buts et de la passe magnifique qu’il a servie à Alexander Radulov pour enfiler le septième but du Tricolore, Max Pacioretty a été sélectionné à titre de première étoile. Et quand il a accordé l’entrevue réservée à la première étoile sur la patinoire, Pacioretty n’était plus un fainéant, un ténébreux, un mauvais leader, il était simplement redevenu le joueur qu’il a toujours été. Un marqueur qui connaît des vagues productives et d’autres qui le sont moins.
Plekanec dans la foulée
Si ce match de quatre buts et cinq points fera le plus grand bien à Pacioretty puisqu’il baissera le niveau d’intensité des critiques à son endroit, j’espère que les quatre passes qu’il a récoltées aideront aussi Tomas Plekanec.
À titre de remplaçant, du remplaçant d’Alex Galchenyuk, Tomas Plekanec s’est retrouvé au sein du premier trio malgré les critiques unanimes des partisans.
Ce poste lui revenait toutefois de plein droit. Comme il revenait de plein droit à David Desharnais d’être la première solution apportée par Michel Therrien pour remplacer Galchenyuk.
L’entraîneur-chef du Canadien a fait confiance à Desharnais d’abord et Plekanec ensuite pour des raisons bien simples. Parce qu’ils ont déjà, et dans un passé pas si lointain en plus, rempli ce rôle de premier centre qu’on a finalement – et justement – accordé à Galchenyuk cette année.
Vrai qu’il était normal d’avoir des doutes à l’égard de Desharnais et de Plekanec. Car en raison de la timidité de leur contribution offensive respective en début de saison, ils ne faisaient rien pour s’aider. D’où l’importance maintenant de reconnaître la clairvoyance – ou bien simplement la confiance, voire le gros bon sens – de Michel Therrien d’y aller avec les deux centres qui méritaient les chances qu’il leur a données.
On ne se contera pas d’histoire. Le Canadien ne marquera pas 11 buts tous les soirs. Il n’en marquera pas huit comme sa moyenne des deux dernières rencontres non plus.
Eh oui, le premier trio aura des soirées plus difficiles lorsqu’il sera confronté à une équipe moins poreuse défensivement que l’a été l’Avalanche samedi.
Mais en jouant comme il l’a fait samedi et jeudi contre les Devils, Plekanec a donné raison à son coach. Dans la même veine, il a prouvé qu’il était encore en mesure d’assumer un rôle de premier plan. Ça l’obligera à prendre les moyens pour prouver que les résultats obtenus lors de ces deux matchs sont peut-être impressionnants oui, mais qu’ils ne sont pas simplement des accidents de parcours.
Une attaque survoltée
Ce qui est vrai pour Pacioretty et Plekanec, l’est aussi pour tous les autres membres de la brigade offensive du Tricolore.
Si les absences qu’on prévoyait catastrophiques de Galchenyuk et dans une plus petite mesure de David Desharnais passent inaperçues après deux rencontres, c’est que le reste de l’équipe affiche caractère, détermination et éthique de travail à chaque présence.
Et si tous ces soldats l’ont fait une fois, et qu’ils l’ont fait une deuxième fois, ils nous obligent à croire qu’ils seront en mesure de le faire une troisième fois lundi alors que les Bruins de Boston feront escale au Centre Bell.
Ce devrait être plus difficile que samedi contre l’Avalanche. Mettons! Car l’Avalanche n’a rien fait de bien et de bon samedi contre le Canadien. Exception faite d’un tir décoché de l’enclave par Gabriel Landeskog en période médiane, je ne crois pas que l’Avalanche a eu d’autres bonnes occasions de marquer.
Vrai que l’Avalanche n’avait rien pour se motiver après les un, deux, trois, quatre, cinq et six buts marqués en 13 min 47 s en première période. Ce qui n’est pas un record soit dit en passant, car le Canadien en a marqué six en 10 min 35 s suivant la mise en jeu initiale d’un match du 10 mars 1951.
Mais l’Avalanche n’a pas eu la rondelle de la soirée comme en témoignent les 16 tirs cadrés et les 31 seulement décochés. Il faut dire qu’avec 16 mises en jeu seulement de gagnées sur les 56 disputées (29 %) l’Avalanche a passé la soirée à courir après le Canadien et après la rondelle.
Pas surprenant dans ces circonstances que la seule statistique favorisant l’Avalanche soit associée aux 35 mises en échec assénées contre les 12 encaissées. Car quand tu n’as pas la rondelle, tu dois te contenter de frapper…
Cela dit, la plus solide mise en échec de la soirée c’est Alexeï Emelin qui l’a assénée alors qu’il a passé la hanche aux pattes de Joe Colborne pour l’envoyer cul par-dessus tête.
La mise en échec d’Emelin était légale. Elle était à la fois stupide en raison du score qui favorisait son équipe 10-1 avec quelques secondes à faire à la rencontre.
Emelin aurait dû faire preuve de plus de retenue ou simplement de plus de jugement.
Mais bon! Comme l’a dit Michel Therrien après la rencontre, il ne connaît qu’une façon de jouer au hockey.
Pas surprenant que le bon vieux Jarome Iginla ait décidé de venir venger son coéquipier. Car un geste comme celui d’Emelin – en raison des circonstances je le répète – ne devait pas demeurer impuni. La question toutefois et de savoir pourquoi diable c’est un gars de 39 ans qui doit comme ça venir défendre un coéquipier alors que les petits jeunes autour décident de baisser la tête.
Est-ce que le plus gros problème au sein de l’alignement de l’Avalanche serait le leadership?
Je vous lance ça de même en passant…
Redmond : belle expérience
Bien qu’il soit difficile d’analyser avec justesse les performances des défenseurs du Canadien en raison de la piètre qualité de l’opposition samedi, j’ai bien aimé la performance de Zach Redmond.
Ce n’est pas surprenant.
Redmond a de l’expérience de la LNH. En regardant la défensive de l’Avalanche aller samedi soir, je me demandais comment le Colorado a pu le laisser se rendre au marché des joueurs autonomes l’été dernier au lieu de le garder.
Il ne faudrait pas oublier non plus que c’est Redmond qui a connu le meilleur camp d’entraînement l’automne dernier parmi les arrières du Tricolore.
Redmond a été blessé. Cela a retardé son entrée en scène et a ouvert la porte à Greg Pateryn.
Maintenant que Pateryn est blessé, c’est Redmond qui en profite. Et peut-être qu’il vient simplement de reprendre la place qu’il devait occuper en début de saison et que l’association Beaulieu-Redmond qui a donné des résultats intéressants – à mes yeux en tout cas – encore samedi est le début d’une association qui pourrait se prolonger d’ici la fin de la saison.
On verra.
Le Canadien est en congé dimanche. Il reprendra le travail lundi alors que les Bruins feront escale au Centre Bell.
Bon dimanche!