Sommaire Flames-Canadien

MONTRÉAL - Après une attente interminable de 10 mois, il faisait bon réentendre la voix profonde de Michel Lacroix et les ritournelles enlevantes multipliées par Diane Bibeau sur ses claviers résonner aux quatre coins du Centre Bell.

 

Habituellement trop forte au point d’en être désagréable, même la musique crachée par les puissants haut-parleurs pendant les arrêts de jeu offrait un petit quelque chose de rassurant.

 

Malgré la pandémie, le confinement et un couvre-feu dont on voudrait tous se passer, le Canadien rentrait enfin à la maison.

 

Deux buts en avantage numérique, un cinquième déjà cette saison marqué à court d’un homme, une solide performance de Jonathan Drouin, des membres de son trio et de l’ensemble de ses coéquipiers ont permis au Canadien d’auréoler cette grande soirée de rentrée d’une victoire de 4-2 aux dépens des Flames de Calgary.

 

Une rentrée bien différente, bien sûr, mais une rentrée réussie.

 

De fait, il ne manquait que 21 000 partisans en liesse pour que cette rentrée soit parfaite.

 

Le Canadien a bien fait les choses pour tenter de faire contrepoids à la lourde absence de ses partisans. Il a même très bien fait les choses.

 

La voix unique d’Ozzy Osborne chantant le retour à la maison du Canadien, accompagnait parfaitement la bande vidéo soulignant la rentrée du Tricolore au Centre Bell.

 

Permettre ensuite à des médecins, des infirmières, des travailleurs de la santé et autres premiers répondants qui travaillent sans relâche et dans des conditions difficiles depuis que la Covid a forcé la fermeture du Centre Bell en mars dernier était non seulement une bonne idée, mais bien un hommage nécessaire et très bien rendu.

 

J’ai bien aimé le fait que le Canadien ait réservé à Laurent Duvernay-Tardif le plaisir évident de présenter « notre » capitaine Shea Weber.
 

L’enthousiasme affiché par « LDT » dans le cadre de cette présentation, un plaisir grandement partagé par ses collègues et tous les autres premiers répondants qui l’ont précédé, donnait une signification bien différente à la présentation annuelle des joueurs du Canadien.

 

Après un hymne national amorcé en faisant revivre le grand Roger Doucet et qui s’est terminé par une finale mettant en vedette Ginette Reno, les joueurs du Canadien ont fait ce qu’ils se devaient de faire pour couronner cette soirée.

 

Ils ont gagné!

 

Mais au-delà le score final, au-delà ce cinquième gain en sept matchs et cette troisième victoire de suite, au-delà tous les efforts multipliés pour donner de la vie au Centre Bell, il était impossible de faire oublier l’absence de partisans dans les gradins.

 

Le bulletin de circulation offert en clin d’œil sur l’écran géant alors qu’on soulignait que la circulation était fluide en montrant les coursives désertes a fait sourire.

 

Mais sur une galerie de presse qui tremble lorsque les partisans célèbrent les bons coups de leurs favoris, on ne pouvait que se demander à quel point elle aurait vibré si 21 000 partisans qui attendent depuis des années de revoir un club gagnant défiler sous leurs yeux avaient pu célébrer cette première victoire de l’année à la maison.

 

À la recherche du manteau fluo

 

Parfaitement étendues sur les sections de sièges bordant la patinoire, les bâches rouges et bleues recouvertes des logos du Canadien et de quelques publicités camouflent les bancs en attendant qu’ils puissent être occupés.

ContentId(3.1381911):LNH : Flames 2 - Canadiens 4 (Hockey)
bellmedia_rds.AxisVideo

 

Ce qui est bien.

 

Mais ces bâches ne m’ont pas empêché de passer une partie du match à chercher le partisan au manteau fluo qui attirait tant l’attention à la droite du but dans lequel le Canadien tente de marquer en premières et troisièmes périodes.

 

Et lorsque le Canadien a marqué son premier but, j’ai cru voir la foule se lever d’un trait comme je l’ai vue si souvent se lever pour célébrer au fil des 23 dernières années.

 

J’ai encore levé les yeux lors du deuxième but des fois que...

 

Au troisième j’étais guéri!

 

Si les bâches et les bancs vides sautaient aux yeux, des bruits inhabituels sautaient aux oreilles. Des bruits qu’on perçoit à peine ou pas du tout quand le Centre Bell est rempli.

 

La dernière fois que j’avais entendu aussi clairement le son de la rondelle frappant les lames des bâtons, le son des lames de patin écrasant la patinoire et la voix des joueurs en pleine action, c’était un dimanche après-midi en 1994 alors que les Olympiques de Hull - dont Claude Julien était alors l’entraîneur adjoint - rendaient visite aux Mooseheads d’Halifax dans un Metro Centre pratiquement vide.

 

Même en Arizona, en Floride ou en Caroline où j’ai assisté souvent à des matchs disputés devant des gradins dégarnis, voire très dégarnis, les sons associés à chaque changement de direction des joueurs, à chaque mise en échec, à chaque passe complétée et tir décoché n’étaient pas aussi clairement définis comme ils l’étaient jeudi soir au Centre Bell.

 

Mais il faisait quand même bon entendre tous ces sons et voir les joueurs défiler même devant des gradins vides et se dire que ce retour du Canadien sur la glace du Centre Bell sera suivi un jour que l’on souhaite le plus proche possible du retour de ses partisans dans les gradins.

 

Parce qu’un match sans partisans, c’est bien, mais c’est loin d’être parfait!

 

Quand l’attaque massive frappe

 

Battus coup sur coup en début de semaine par les Maple Leafs de Toronto, les Flames sont débarqués à Montréal avec l’intention de stopper à deux cette séquence de revers.

ContentId(3.1381928):Antichambre : Le Centre Bell vide, une ambiance particulière (Canadiens)
bellmedia_rds.AxisVideo

 

Pourquoi s’est-elle prolongée à trois?

 

Parce qu’après un bon début de rencontre, les Flames se sont fait assommer par deux buts en avantage numérique et ils ne se sont jamais relevés... ou presque.

 

Corey Perry a démontré toutes ses qualités en contrôlant la rondelle le long de la bande pour embourber les Flames dans leur territoire. Il est ensuite allé s’installer devant le filet d’où il a offert un but facile à Brendan Gallagher qui a saisi l’offrande du vétéran pour tirer dans une cage déserte.

 

Shea Weber a joué de chance sur le deuxième but alors que le défenseur Juusso Valimaki a miné les efforts de son gardien en faisant dévier le tir frappé du capitaine derrière David Rittich.

 

« Nous étions les meilleurs sur la glace à cinq contre cinq en début de match », qu’Elias Lindholm a lancé après la partie.

 

Je veux bien. Mais comme le Canadien a marqué son premier but à mi-chemin en première période et qu’il s’est ensuite offert une avance de 4-0 au fil du match, la domination telle que décrite par Lindholm a été d’assez courte durée.

 

« Nous avons cruellement manqué d’émotion dans ce match. Nous sommes bien meilleurs que nous l’avons démontré ce soir. Mais pour être meilleur, il faudra que nous soyons beaucoup plus impliqués collectivement », a analysé avec un brin plus de réalisme Sean Monahan.

 

Blanchi en trois attaques massives lors du dernier match à Vancouver, le Canadien s’est bien repris avec deux buts en trois occasions. Il a maintenant marqué huit fois en 26 occasions et fait mouche au moins une fois en supériorité numérique dans six des sept matchs qu’il a disputés.

 

Un cinquième à court d’un homme

 

Les Flames ont disputé un mauvais match de hockey jeudi au Centre Bell. Ils n’ont jamais été en mesure d’égaler l’intensité affichée par le Canadien qui a gagné la grande majorité des batailles pour les rondelles libres, des batailles le long des bandes, des batailles devant les filets.

 

Le Canadien a aussi profité d’une largesse du gardien David Rittich pour prendre les devants 4-0 sur un cadeau offert par le gardien des Flames à Tyler Toffoli, alors que le Canadien se défendait à court d’un homme.

 

Dans le cadre de son premier départ cette année – Jacob Markstrom avait disputé les cinq premiers matchs – Rittich a vu Toffoli lui glisser la rondelle entre les jambières sur un tir anodin.

 

En dépit la générosité du gardien des Flames sur le jeu, il est important de souligner la complicité affichée par Toffoli et Nick Suzuki qui lui a offert une échappée à l’aide d’une belle passe lobée en zone neutre.

 

C’était le sixième but cette saison pour Toffoli, son deuxième marqué en désavantage numérique. C’était aussi le cinquième déjà cette saison pour le Canadien alors qu’il se défendait à quatre contre cinq.

 

C’est un de moins que pour l’ensemble de la saison de 71 matchs de l’an dernier.

 

Bon! Le Canadien est encore loin de son record de 17 buts marqués à court d’un homme, record établi en 2006-2007.

 

Il est encore plus loin du record de la LNH que détiennent les Oilers d’Edmonton depuis 1983-1984 alors que Wayne Gretzky avait marqué 12 des 36 buts enfilés à court d’un homme par les Oilers.

 

Il faut dire qu’à cette époque, les Oilers formaient une machine à marquer des buts. Ils en avaient enfilé 446 au cours de la saison, dont 81 en avantage numérique. À lui seul, Gretzky avait marqué 87 buts, dont 20 lors d’attaque massive en plus de ses 12 à court d’un homme.

 

Le Canadien ne menacera sans doute pas le record des Oilers, mais la grande efficacité de ses unités spéciales a joué un grand rôle dans ses succès depuis le début de la saison.

 

Entre les lignes

 

Carey Price n’a pas été très occupé jeudi. Et lorsque les Flames ont gâché le blanchissage vers lequel il semblait filer en fin de troisième période, Claude Julien a décidé de contester le but pour cause de hors-jeu non signalé. Une décision osée compte tenu du fait que le jeu était très serré. Une tactique que l’entraîneur-chef a utilisée dans le but de sauver le jeu blanc de son gardien. « Si le score avait été plus serré, je n’aurais pas contesté. Mais comme nous étions en avant par quatre buts, j’ai pris une chance », a candidement admis le coach...

 

Les Flames ont eu gain de cause. Le but a donc été accordé et le Canadien a écopé une pénalité pour avoir retardé le match, pénalité au cours de laquelle les Flames ont marqué un deuxième but dans les 90 dernières secondes de la rencontre...

 

Avec sa passe récoltée sur le but de Tyler Toffoli, Nick Suzuki a prolongé à sept sa série de matchs consécutifs avec au moins un point. Il a rejoint Andrei Markov (10 passes en sept matchs) qui était jusqu’à jeudi le dernier joueur du Canadien à avoir amorcé une saison avec une telle séquence...

 

Jonathan Drouin a récolté deux passes jeudi face aux Flames. Après sept matchs, le Québécois domine son équipe avec sept mentions d’aide. Bien que Drouin ne revendique qu’un but jusqu’ici cette saison, ses sept passes confirment la qualité du travail qu’il abat au sein de son trio cette saison. En première période jeudi, Drouin s’est rendu coupable d’une vilaine passe qui s’est transformée en revirement. Au lieu de baisser la tête et d’abandonner, Drouin a fait preuve de combativité et il s’est assuré de minimiser les conséquences négatives de son mauvais jeu en freinant la poussée subséquente des Flames. Le genre de jeu qui a moussé sa candidature à titre de première étoile du match de jeudi...

 

Canadien et Flames se croiseront à nouveau samedi au Centre Bell...

 

ContentId(3.1381878):Canadiens : Corey Perry alimente parfaitement Brendan Gallagher
bellmedia_rds.AxisVideo
ContentId(3.1381882):Canadiens : Un lancer de feu de Shea Weber! (hockey)
bellmedia_rds.AxisVideo
ContentId(3.1381894):Canadiens : Jesperi Kotkaniemi et Josh Anderson en ajoutent (hockey)
bellmedia_rds.AxisVideo
ContentId(3.1381899):Canadiens : Un jeu incroyable de Nick Suzuki sourit à Tyler Toffoli (LNH)
bellmedia_rds.AxisVideo
ContentId(3.1381907):LNH : Carey Price perd son jeu blanc par un pouce (hockey)
bellmedia_rds.AxisVideo
ContentId(3.1381908):LNH : Les Flames sauvent leur honneur (hockey)
bellmedia_rds.AxisVideo