Revanche historique pour le Canadien
Canadiens jeudi, 3 nov. 2016. 01:16 dimanche, 15 déc. 2024. 12:52Un an plus tard, le Canadien et les Canucks ont inversé les rôles : battu 5-1 dans le cadre d’un match au cours duquel ils avaient assez bien joué pour gagner, le Tricolore avait vu les Canucks mettre un terme à leur séquence de neuf gains consécutifs.
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Mercredi au Centre Bell, ce sont les Canucks qui ont perdu un match qu’ils auraient pu gagner. En fait, ils auraient dû gagner cette rencontre comme l’indiquent les 42 tirs au but que les Canucks ont obtenus doublant ainsi la production du Canadien qui est loin, très loin, d’avoir disputé un bon match devant Carey Price.
Mais Price a une fois encore changé la donne.
Parfait contre des Canucks qui méritaient mieux, Price a signé son premier jeu blanc de la saison, son 37e en carrière – il s’approche à neuf de Ken Dryden et du 3e rang des gardiens les plus auréolés du Tricolore – pour permettre à son équipe de remporter une victoire de 3-0.
Cette victoire permet donc au Canadien de savourer une douce revanche aux dépens des Canucks. Une revanche historique alors que le Canadien, même s’il ne méritait pas vraiment la victoire, vient de réaliser une première en 108 ans avec sa récolte de 19 points sur les 20 à l’enjeu lors des 10 premières parties d’une saison.
Un premier vol
Je ne sais pas pour vous, mais avec tout ce que Price a multiplié comme exploits au cours des dernières années, il me semble qu’il lui revenait de plein droit de signer un jeu blanc dans le cadre de ce gain historique.
De fait, si le gardien numéro un du Canadien et de la LNH au grand complet n’avait pas vraiment volé de match depuis le début de la saison, il l’a fait mercredi.
Bon! Je veux bien croire que plusieurs des tirs des Canucks venaient de l’extérieur de l’enclave et que les coéquipiers de Price l’ont bien épaulé en deuxième moitié de partie. Mais en première période – j’ajouterais en première moitié de rencontre – Price a été laissé à lui-même par une équipe qui n’avait rien à voir avec le club qui a gagné huit de ses neuf premières parties et sauvé un point avec un revers en tirs de barrage lors de sa seule défaite.
Sans la tenue de Price, les Canucks qui avaient le plein contrôle de la patinoire auraient facilement pu mettre la partie hors de portée dès la première période.
Sur les 42 arrêts qu’il a multipliés, Price en a réalisé quelques très solides sur des occasions en or offertes par le Canadien à Loui Eriksson et Markus Granlund qui ont tiré de l’enclave. Eriksson, qui est toujours en quête d’un premier but cette saison dans l’uniforme des Canucks en dépit des cinq tirs qui l’ont aidé à obtenir la troisième étoile du match, a aussi joué de malchance en troisième lorsque son bâton s’est fracassé alors qu’il s’apprêtait à décocher un bon tir au terme d’une belle séquence en zone du Canadien.
Intimidant, voire décourageant
« À un moment donné tu dois simplement en rire», a lâché le gardien Ryan Miller qui a suivi de l’autre bout de la patinoire la sortie brillante de son vis-à-vis.
En passant, Ryan Miller n’a pas été mauvais devant la cage des Canucks. Loin de là. Mais le vétéran qui a maintes fois dominé le Canadien lors de sa carrière – 27 gains, dont trois par jeu blanc, 13 revers et six défaites en prolongation ou fusillade – n’a pu égaler la performance de Price accordant deux buts (un 1er pour Nathan Beaulieu cette saison et le 5e déjà pour Torrey Mitchell) sur les 20 tirs qu’il a affrontés. Le troisième but du Canadien a été accordé à Alexander Radulov victime d’un coup de bâton alors qu’il fonçait avec la rondelle en direction d’un filet désert après le rappel au banc du gardien des Canucks.
Croisé à sa sortie du vestiaire, le Québécois Alex Burrows a convenu que la présence de Carey Price devant la cage du Tricolore devenait un facteur d’intimidation au fil de la rencontre.
« Ce n’est pas seulement le nombre d’arrêts qu’il effectue qui est décourageant quand tu joues contre lui, c’est de voir à quel point ces arrêts semblent tous faciles. On a joué un gros match ce soir. On a patiné. On a obtenu beaucoup de tirs et plusieurs très bons, mais il est tellement calme et solide et il a tellement de facilité à bloquer tes tirs que tu viens à te demander si tu joues vraiment aussi bien que tu le crois. »
Willie Desjardins s’est bien gardé de trop encenser Carey Price. « Quand ton équipe obtient autant de tirs, j’aime mieux me dire qu’à un moment donné la rondelle va finir par entrer au lieu de simplement croire que notre sort est joué. On a eu de bonnes chances, c’est vrai. Notre attaque à cinq – les Canucks ont été blanchis en cinq avantages numériques – aurait dû nous aider à marquer une fois ou deux. On aurait pu aider notre cause en faisant dévier des rondelles. Mais il faut aussi se rendre à l’évidence. Carey Price est un bon gardien. Un très bon gardien », a finalement admis l’entraîneur-chef des Canucks qui ont perdu leurs six derniers matchs (0-5-1) et qui tenteront de stopper cette disette dès demain, à Ottawa, face aux Sénateurs.
Encore le quatrième trio
Si Carey Price a été la vedette incontestée du match de mercredi, Torrey Mitchell et ses compagnons de jeu du quatrième trio ont une fois encore été d’une grande efficacité.
Non seulement en défensive, mais également à l’attaque alors qu’une poussée amorcée par Brian Flynn et poursuivie par Phillip Danault a permis à Torrey Mitchell d’inscrire son 5e but de la saison.
Eh oui! Cinq buts pour Mitchell qui a réalisé un sommet personnel en carrière l’an dernier avec 11 filets. S’il est impressionnant de voir le centre du quatrième trio occuper le premier rang des francs-tireurs du Tricolore après 10 matchs, il l’est plus encore de voir que Mitchell a enfilé ses cinq buts sur seulement neuf tirs. Une efficacité à faire verdir d’envie des joueurs de premier trio au sein de n’importe quel club de la LNH.
Sur le but de Michell, un but marqué en toute fin de deuxième période qui a fait très mal aux Canucks qui retraitaient alors au vestiaire avec un recul de 0-2 malgré leurs 30 tirs contre 14 pour le Canadien, le quatrième trio avait justement des allures de premier trio tant les trois joueurs affichaient de la confiance.
« On se complète très bien », a lancé Phillip Danault qui voit ses efforts multipliés au cours de la saison estivale être récompensés.
« J’ai eu la chance de jouer avec Mitchell la saison dernière. Ça m’a permis de le connaître un peu. Nous ne sommes pas partis à zéro cette année. Ça aide. Mais notre vitesse nous aide à mettre du piquant quand on est sur la glace », a indiqué Danault qui a gagné en vitesse et en force au cours de la saison morte, mais qui semble aussi avoir beaucoup gagné en fait de confiance.
Un trait de caractère que l’entraîneur-chef du Canadien a remarqué et souligné après la victoire. «Il (Danault) est plus rapide et plus solide sur la rondelle. Il affiche une belle confiance au sein de ce trio qui est notre plus constant depuis le début de la saison. C’est pour cette raison que je n’hésite pas à l’envoyer dans la mêlée, peu importe l’adversaire», a conclu Michel Therrien.