BROSSARD – À trois ans d’intervalle, Nikita Scherbak et Ryan Poehling ont représenté le choix de première ronde du Canadien. Inévitablement, ce statut s’accompagne d’attentes et ils espèrent les combler chacun leur tour.

Le temps ne presse pas pour Poehling, qui a été repêché il y a moins de 10 jours. Dans le cas de Scherbak, sa sélection remonte au repêchage de 2014 et quelques espoirs choisis après lui ont commencé à s’établir dans la LNH.

Outre le gardien Hayden Hawkey, Scherbak s’avère le plus vieux joueur repêché par le Canadien à participer au camp de développement de l’organisation. L’an passé, ce traitement avait été réservé à Michael McCarron et il a enchaîné avec une participation à 31 parties avec le Tricolore.

Scherbak a été limité à trois rencontres avec le CH en 2016-2017 et il veut démontrer les progrès qu’il a effectués.

« Ces trois parties ont eu un immense impact pour moi. On peut penser que ce n’était que trois parties, mais j’ai eu l’impression d’être avec l’équipe pendant un mois. Ils m’ont montré ce que je devais faire et j’ai une meilleure idée des choses à accomplir », a déclaré Scherbak au Complexe Bell de Brossard où 42 joueurs (23 attaquants, 15 défenseurs et 4 gardiens), dont 15 invités, participent à ce rendez-vous.

Nikita ScherbakLe gaucher de six pieds deux pouces et 192 livres en profitera d’ailleurs pour demeurer à Montréal pour le reste de l’été afin de s’entraîner en compagnie du préparateur physique, Pierre Allard. Il avait usé du même stratagème l’an dernier et il en avait remarqué les bénéfices.

Plus costaud, le patineur de 21 ans a considérablement amélioré sa production offensive avec les IceCaps de St. John’s. Sa récolte de 23 points en 48 parties en 2015-2016 a augmenté à 41 points en 66 parties pour sa deuxième campagne professionnelle. De plus, son différentiel s’est réchauffé en remontant de -26 à -2.

« Je pense que j’ai réussi à être plus constant. Je veux dire de ne pas connaître deux bonnes parties et trois mauvaises ensuite. J’ai été davantage capable d’enchaîner de meilleurs efforts match après match », a soutenu celui qui a enfilé son premier but dans la Ligue nationale le 7 janvier contre les Maple Leafs.

Visiblement le clown du groupe, Scherbak détend l’atmosphère partout où il passe. Cependant, il devra démontrer un maximum de sérieux pour se tailler un poste régulier dans le circuit Bettman. Laissant de côté ses plaisanteries, il assure être prêt pour cette étape.

« Oui, je le crois. Je vais investir les efforts nécessaires et on verra au camp », a tranché l’athlète qui a besoin d’être encadré de près pour gravir les échelons et atteindre les espoirs pressentis en lui.

Prêt à patienter pour ne pas rater son coup

Le profil de Poehling ne ressemble en rien à celui de Scherbak. Visiblement très mature, le natif du Minnesota est déjà reconnu pour son jeu responsable. Il ne faut tout de même pas s’attendre à ce qu’il puisse vivre son baptême dans la LNH au cours de la prochaine saison.

« Il n’y a pas de date établie. Je veux avant tout me développer entièrement comme joueur. Quand tu arrives dans la LNH, ce n’est pas un circuit de développement, tu es mieux d’être prêt à jouer. Si j’avais à prédire, je dirais au moins une année encore, peut-être deux », a proposé Poehling.

Le centre gaucher de six pieds deux pouces et 190 livres tient mordicus à ne pas se limiter à un rôle de joueur fiable.

« En tant que choix de première ronde, il y a des attentes et il faut composer avec ça. Je me suis toujours vu comme un joueur offensif. Le Canadien apprécie que je sois un joueur complet, mais je veux être un joueur offensif pour cette organisation », a-t-il confirmé.

Le contexte est tout de même propice pour se comparer à des joueurs qui détiennent déjà de l’expérience professionnelle.

« Je suis encore très jeune, j’ai plusieurs choses à apprendre des plus vieux. C’est bien de pouvoir le faire. Je pense à des entraîneurs comme Rob Ramage ou des gars qui ont joué dans la LAH la saison dernière. C’est mon premier camp, je n’essaie pas de percer la formation dès cette année », a relevé Poehling, qui poursuivra son cheminement dans la NCAA avec St. Cloud State.

Parmi les choses à assimiler, Poehling doit notamment s’habituer à appartenir à une organisation de l’envergure du Canadien. Dire que sa vie a passablement changé depuis le repêchage est tout sauf une exagération.

« Dès que c’est arrivé, j’ai pu constater que les partisans sont fous du Canadien d’une bonne manière », a admis Poehling avec un grand sourire. « Ayant grandi au Minnesota où des foules de 20 000 personnes peuvent assister à des matchs de niveau secondaire, tu réalises que c’est semblable ici. »

Pour son premier séjour à Montréal, Poehling se réjouit d’être entouré par trois coéquipiers qui ont été invités par les dirigeants du Tricolore pour ce camp qui prendra fin mercredi. Il s’agit de l’attaquant Robby Jackson, ainsi que les défenseurs Jon Lizotte et James Schuldt. 

« C’est cool et ça aide. C’est spécial de vivre ça ensemble », a convenu l’espoir qui était classé dans le top-10 sur la liste de certaines organisations avant le repêchage.