CHICAGO - Le bilan de recrutement du Canadien de Montréal depuis 10 ans n’est pas rose et la firme spécialisée ISS Hockey a publié un rapport de statistiques qui décortique bien ces résultats. Il appartiendra à la cuvée 2017 de renverser cette tendance alors que la pression s’est accentuée sur Trevor Timmins, le grand manitou de ce département.

Ce rapport (voir le tableau complet à la fin du texte) offre un tour d’horizon assez intéressant pour évaluer le travail accompli par les 30 équipes de la LNH au cours de la dernière décennie soit lors des repêchages de 2007 à 2016.

Ça tombe bien pour le Canadien que le recensement remonte jusqu’à 2007 puisqu’il s’agit de la récolte la plus prolifique de Timmins avec les sélections de Ryan McDonagh, Max Pacioretty, P.K. Subban et Yannick Weber. Sans cette année, les conclusions seraient plus alarmantes.

Ce week-end, à Chicago, Timmins a pu miser sur des munitions intéressantes en repêchant sept espoirs. Ryan Poehling, le choix de première ronde - 25e au total - se situe en avant-plan de ce groupe et ses statistiques modestes ont fait douter de nombreux observateurs.

Cependant, les informations récoltées auprès de recruteurs d’autres organisations sont rassurantes. En effet, Poehling était classé avantageusement sur plusieurs listes de rivaux du Tricolore. On entend même dire que des formations ont tenté de grimper au repêchage pour le choisir avant le clan montréalais.

Des dépisteurs ont confié que, dans le pire des scénarios, il deviendrait un centre de troisième trio si son développement offensif ralentit. En général, on lui prévoit plus un poste de centre dans le top-6 en le comparant à des athlètes comme Mikko Koivu et Jordan Staal.

Poehling, qui est reconnu pour être un jeune homme avec beaucoup d’assurance et de confiance, a été plus timide offensivement cette saison dans la NCAA contre des adversaires plus vieux que lui. Par le passé, il n’avait pas rencontré de problèmes à cet égard contre des joueurs de son âge. À titre d’exemple, il a enchaîné des saisons de 14 buts, 24 aides en 2014-2015 en 25 matchs et 20 buts, 34 aides en 25 matchs en 2015-2016.

« Il se classe parmi les joueurs qui ont le plus progressé au cours de la dernière saison. Il affrontait des joueurs qui avaient jusqu’à cinq de plus que lui. Pour l’instant, il n’est pas assez égoïste, mais il possède les habiletés pour devenir un très bon marqueur », a déterminé un rapport à son sujet.   

Mais revenons aux conclusions de cette étude effectuée par ISS.

Depuis le repêchage de 2007, 21 des 66 joueurs repêchés par le Canadien ont joué dans la LNH. Il s’agit d’un résultat de 31,80 % et seulement six équipes ont enregistré un pourcentage inférieur (les Blues, les Rangers, les Blackhawks, les Capitals, les Sharks et les Canucks).

Ensuite, 8 des 66 joueurs repêchés par Montréal ont disputé 100 matchs et plus (12,10 %). Uniquement deux équipes ont fait pire à ce chapitre : Boston avec 6 et Vancouver avec 5. En pourcentage, Toronto s’ajoute aux clubs qui ont terminé derrière le CH.

À ce point, il importe de préciser que Timmins et ses collègues n’ont pu sélectionner que 66 joueurs depuis 2007. Il y a sept équipes qui ont compilé un total inférieur (les Rangers, les Flames, les Bruins, le Wild, les Devils, les Penguins et les Canucks). Ce sont les Blackhawks qui ont pu repêcher le plus d’espoirs avec 84 tandis que la moyenne pour les 30 organisations est de 70,2.

Quant aux matchs joués dans la LNH par les 66 joueurs repêchés par Montréal durant cette période, la somme s’arrête à 3244. On ne dénote que 10 équipes classées après le Canadien à ce chapitre (les Rangers, les Flames, les Bruins, le Wild, les Red Wings, les Flyers, les Maple Leafs, les Devils, les Penguins et les Canucks).

Le CH se rattrape quelque peu par la suite, dont quand on recense les joueurs qui ont déjà atteint le plateau de 250 matchs. Timmins a choisi six patineurs qui y sont arrivés, c’est le 13e meilleur total à travers la LNH. Il se classe 12e quand on calcule le tout en pourcentage (9,10 % des joueurs sélectionnés).

En ce qui concerne les points amassés dans la Ligue nationale par ces athlètes, le Canadien se débrouille assez bien avec le 11e échelon grâce à 1587 points.

Après l’encan de 2007, un coup d’œil rapide confirme que Timmins et ses lieutenants ont peiné à se démarquer avec les athlètes dénichés en première ronde. En considérant que les coups de circuit trouvés dans la ronde initiale engrangent beaucoup de points, on peut déduire que le bilan serait plus réjouissant si Timmins avait pu frapper dans le mille juste un peu plus souvent au premier tour.

La sélection ratée de Jarred Tinordi a été particulièrement coûteuse. Celle de Louis Leblanc est survenue dans une cuvée moins productive tout comme celle d’Alex Galchenyuk. En ce qui concerne la décision de se tourner vers Michael McCarron, elle visait à ajouter un athlète imposant, mais son profil semble se limiter finalement plus à un joueur de troisième ou quatrième trio. Pour Nikita Scherbak, la patience sera nécessaire pour y aller d’un jugement final.

Le sacrifice de Mikhail Sergachev pour acquérir Jonathan Drouin ne devra pas être oublié s’il parvient à combler des lacunes offensives chez le Canadien.

Par conséquent, c’est facile de comprendre que les attentes seront élevées envers Poehling. Cela dit, Joni Ikonen (2e ronde) détient un potentiel intéressant pour améliorer le bilan de Timmins. Les défenseurs Josh Brook et Scott Walford ont également l’intention de contribuer offensivement, mais ils devront prouver qu’ils peuvent continuer de le faire au niveau de la LNH.

Rapport - Trevor Timmins