Sekac s’approche de Montréal
Canadiens mardi, 23 sept. 2014. 23:32 dimanche, 15 déc. 2024. 01:50MONTRÉAL - On est encore loin des vrais matchs de la LNH. Plus loin encore de l’intensité des séries éliminatoires. Mais dans le cadre d’une première partie préparatoire, quelques jeunes joueurs se sont signalés de façon positive. D’autres, moins. D’autres, pas du tout.
Commençons par les bonnes nouvelles : Jiri Sekac est un professionnel. Un vrai. Plus à l’aise dans le cadre d’un vrai match – même préparatoire – que dans les matchs simulés, il a démontré qu’il sait jouer au hockey. Solide, rapide, bien placé, efficace, Sekac a démontré qu’il a tous les outils en mains pour se tailler une place avec le grand club dès cette année.
Heureux devant les journalistes après la rencontre, Sekac était plus heureux encore lorsque Pierre Gervais, le gérant de l’équipement, lui a remis la rondelle commémorant son premier but dans l’uniforme du Canadien. Normalement, cette rondelle est remise dans le cadre d’un vrai match, mais Sekac tenait à ce souvenir. «J’avais hâte de marquer ce premier but», a-t-il reconnu d’amblée. S’il se taille une place avec le Grand Club et que l’état-major lui offre d’évoluer à la droite de Tomas Plekanec, Sekac en marquera plusieurs tout en affichant une responsabilité défensive au sein de son trio.
Sekac n’est peut-être pas aussi flamboyant ou explosif que Nikita Scherbak. Mais il est un joueur plus complet. Il est surtout prêt à faire le saut dès cette année ce qui n’est pas le cas du dernier premier choix du Canadien. Scherbak jouera à Montréal. Et il sera très bon pour venir appuyer les Galchenyuk, Gallagher, Pacioretty et autres piliers de l’attaque pour les prochaines années. Mais il n’est pas encore prêt. Alors que Sekac me donne nettement l’impression de l’être. J’ai hâte de voir si l’état-major du Canadien sera aussi convaincu que moi à la fin du camp d’entraînement.
Bien qu’ils aient été bons, voire très bons, Jiri Sekac et Nikita Scherbak n’ont pas été les meilleurs attaquants du Canadien contre Boston. À mes yeux, c’est Christian Thomas qui mérite la palme. Attaquant le plus dangereux du début à la fin du match, Thomas s’est aussi imposé en rattrapant Chris Kelly pour le priver d’une échappée et d’une occasion en or de marquer à la suite d’un vilain changement de joueurs au banc du Tricolore.
Thomas a du talent. Il est doté d’un excellent tir. Il peut marquer des buts. L’ennui pour lui, c’est qu’en raison de sa taille – un bien timide 5 pieds 9 pouces – j’ai bien l’impression que ses buts, Thomas les marquera dans la Ligue américaine. Mais il ne faudrait pas lancer la serviette trop vite. Ce qu’on fait souvent – et je m’inclus dans le club – trop vite à Montréal.
Autres bonnes nouvelles : Charles Hudon a des mains en or. Muté au centre, un gros travail d’apprentissage l’attend à Hamilton – particulièrement au cercle des mises en jeu où il a perdu sept des dix duels qu’il a disputés – où il écoulera sa première année dans les rangs professionnels, mais le « petit gars » a des aptitudes qu’il serait bête de gaspiller. Hudon et Scherbak se sont rendus coupables de revirements coûteux puisque les Bruins ont su en profiter pour marquer leurs deux buts. Plus importants encore que ces deux erreurs, les deux jeunes ont su rebondir au lieu de figer devant le défi qui se dressait toujours devant eux. Ce qui est une excellente nouvelle.
Note positive aussi à Nick Sorkin qui ne menace personne dans le grand club. Mais en jouant comme il l’a fait hier, Sorkin se fait connaître d’une manière positive. Ça mérite d’être souligné.
McCarron blessé, Tinordi au neutre
Dans les mauvaises nouvelles, Michael McCarron a été blessé. Ce pourrait être sérieux. Tombé lourdement contre le poteau du filet des Bruins, McCarron a semblé se blesser sérieusement au bras gauche. Le Canadien pourrait annoncer une fracture que je ne serais pas surpris. On va souhaiter un meilleur sort pour le gros attaquant qui disputait un très bon match jusqu’à cet incident bête.
Autre mauvaise nouvelle, le défenseur Jarred Tinordi qui devait pourtant s’imposer dans le cadre d’un match « physique » face aux ennemis venus de Boston a été bien calme. Trop calme. Il semblait même nerveux. Le genre de nervosité qu’il affiche depuis le début du camp et qui l’empêche de jouer du hockey susceptible de lui donner l’occasion de jouer sur une base régulière avec le Canadien. De la façon dont il joue présentement, ce n’est pas à Montréal, mais à Hamilton que Tinordi s’arrange pour jouer le mois prochain. Le camp est encore jeune. C’est vrai. Mais Tinordi est mieux de renverser la vapeur et vite. Car une mauvaise surprise le guette.
Avec Tinordi qui en arrachait à sa gauche, Greg Pateryn a offert du jeu bien ordinaire lui aussi. Derrière Tinordi et Beaulieu, Pateryn est l’arrière le plus susceptible de se tailler une place avec le Canadien. Il devra jouer beaucoup mieux s’il veut y arriver.
Parlant de défenseurs qui devront mieux jouer, il faut ajouter les noms d’Andrei Markov et Tom Gilbert à la liste.
Pas question de paniquer. Pas question de remettre en cause les généreuses mises sous contrat dont Marc Bergevin leur a fait cadeau. Mais à voir aller Markov et Gilbert devant des Bruins qui étaient plus des petits oursons que des gros ours lundi soir, il est impossible de ne pas s’inquiéter en pensant à ce qui pourrait arriver à ce duo dans le cadre de matchs difficiles disputés contre des équipes rapides, solides, talentueuses.
Devant le filet, Dustin Tokarski n’a rien fait pour mousser ses chances de devancer Peter Budaj dans la course au poste d’adjoint de Carey Price à Montréal. Remarquez que j’ai vraiment l’impression que de course il n’y a pas vraiment. Que Budaj est loin devant. Que Tokarski a les patins enlisés à la ligne de départ.
Les observations du premier match préparatoire – en passant le Canadien a battu les Bruins 3-2 – seront remises en question lors des matchs qui se succéderont au cours des prochains jours.
Mais si la tendance se maintient, Jiri Sekac amorcera la saison à Montréal, Nikita Scherbak retournera dans les rangs juniors où il brûlera la Ligue en attendant de se faire une place à Montréal et Francis Bouillon recevra une offre de contrat en bonne et due forme pour solidifier une défensive qui semble un brin ou deux vulnérable à l’aube de la saison 2014-2015.