P.K. Subban regrette son choix de mots, pas son message
Canadiens lundi, 11 janv. 2016. 14:30 samedi, 14 déc. 2024. 13:50LAVAL – P.K. Subban avait retrouvé sa bonne humeur, lundi, deux jours après avoir piqué une petite crisette qui, à un moment où les victoires se font rares dans le camp tricolore, avait étalé au grand jour un apparent climat de tension dans le vestiaire du Canadien.
Samedi dernier, alors que les plaies ouvertes par une défaite de 3-1 subie aux mains des Penguins de Pittsburgh étaient encore fraîches, Subban a attiré l’attention en haussant le ton et en échappant quelques blasphèmes devant un petit groupe de journalistes. Sa mise en scène lui a notamment valu un regard assassin de son voisin de casier, Max Pacioretty. La réaction du capitaine a été débattue et analysée sous tous les angles imaginables au cours des 48 heures suivantes.
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Après un bref entraînement extérieur tenu dans le froid sibérien du parc Émile de Laval, où le Canadien inaugurait une toute nouvelle patinoire extérieure, Subban a dit ne regretter de son esclandre que le choix des mots qu’il a utilisés pour faire passer son message.
« Je ne crois pas qu’il était avisé d’utiliser le genre de langage ordurier que j’ai utilisé. Je me suis mis dans le trouble avec ça. Mes parents n’étaient pas très heureux, ça m’a valu une petite réprimande », a d’abord confessé le défenseur étoile.
« Mais parfois, ce sont des choses qui arrivent. J’étais frustré. Habituellement, je suis en mesure de contrôler mes émotions, mais je venais de passer un match à regarder des gars comme Crosby et Malkin danser autour de nous et faire ce qu’ils voulaient avec la rondelle… C’est frustrant », a-t-il ajouté.
La réaction exagérée de Subban est née d’une simple question au sujet du but que celui-ci venait de marquer contre les Penguins. Il s’agissait pour le numéro 76 d’un premier filet depuis le 24 octobre, une léthargie qui s’est étirée pendant 34 matchs. Subban s’est emporté en répondant qu’il lui importait peu d’avoir finalement marqué et que de toute façon, ce n’était pas son rôle de marquer des buts.
« Je crois que c’est un rôle qui revient à nous tous collectivement. Ça ne revient pas à Max (Pacioretty), Plecky (Plekanec), Chucky (Galchenyuk) ou qui que ce soit d’autre, a-t-il été tenu de préciser lundi. Personnellement, ça ne m’importe pas que je marque ou que je me fasse complice d’un but. Ça n’a pas d’importance pour moi. »
« Évidemment, certaines personnes vont toujours porter attention aux chiffres, aux statistiques et c’est correct. Je m’y attends. Quand vous êtes le joueur le mieux payé de l’équipe, l’un des mieux payés de la Ligue, vous êtes exposés à ce genre d’attention. Je peux vivre avec ça. Mais c’est important pour moi que les gens comprennent que tout ce que veux, c’est gagner. Si on gagne 4-0 et que je n’ai aucun point, c’est parfait, je suis heureux. Mais après un match comme celui de samedi, c’est évident que je bouille. »
« Il n’y a pas d’histoire »
Contrairement à son coéquipier, Pacioretty n’avait aucune envie de revenir sur cet épisode qui est venu conclure une autre semaine difficile pour le Canadien, incapable d’aligner deux victoires depuis la fin novembre.
« La journée d’aujourd’hui est consacrée à une bonne cause. C’est malheureux de vouloir la gâcher en parlant d’une histoire qui n’en est pas une. Il n’y a aucune raison d’aborder ce sujet, il n’y a rien à dire », a lâché le capitaine, la goutte au nez, avant d’embarquer dans l’autobus qui devait ramener l’équipe à Brossard.
Devant l’insistance d’un reporter qui se demandait si l’incident auquel il avait été impliqué malgré lui n’était pas le signe d’un début de discorde au sein de l’équipe, Pacioretty a rétorqué d’un bref « Pas du tout » sur un ton sec qui permettait justement de douter de la validité de sa réponse.
« Tout n’est pas parfait présentement, mais les choses se sont améliorées, a cru bon de mentionner Pacioretty, qui a vu son équipe gagner trois de ses six derniers matchs après avoir traversé une séquence de six revers consécutifs. Il nous faut simplement trouver le moyen de coller quelques victoires. Lors du dernier match, on est sorti d’une première période difficile avec un pointage égal et on a tout de même trouvé le moyen de perdre. Si on joue bien pendant 60 minutes, on sait qu’on gagnera plus de matchs qu’on en perdra. »
Le temps de s’activer
La situation n’est pas rose et risque de l’être encore moins lorsque le Canadien renouera avec l’action jeudi contre les Blackhawks de Chicago.
Les Bruins de Boston, qui ont trois matchs en main sur leurs rivaux montréalais, en joueront deux au cours des trois prochains jours. Une seule victoire leur permettrait de s’emparer du troisième rang au classement de la division Atlantique et de reléguer Montréal au rang des équipes repêchées dans l’Association Est.
Les Sénateurs d’Ottawa et le Lightning de Tampa Bay, deux autres formations aux trousses du Tricolore, auront aussi l’occasion de gagner du terrain en début de semaine.
« L’étau se resserre sur nous, le classement est tellement serré, ressent Subban. Vous avez entendu les commentaires de Sidney Crosy l’autre soir. Tous les matchs sont importants et aucun relâchement n’est permis. La saison est encore longue et il faut tirer une leçon du dernier match. »
« On réalise l’importance de la situation, assure Pacioretty. C’est encore tôt, mais la lutte est très serrée. Présentement, chaque match impliquant une équipe de notre division peut nous faire monter ou descendre de deux échelons. Il faut se battre pour chaque point et afficher une mentalité de séries éliminatoires. »
« Dans cette ligue, il faut jouer avec un sentiment d’urgence chaque fois qu’on saute sur la patinoire, a réitéré Subban. On ne peut se permettre d’être au-dessus de nos affaires, peu importe notre fiche ou notre position au classement. »
Après la visite des Hawks jeudi, le Canadien partira sur la route pour une difficile séquence de deux matchs en autant de soirs qui le transportera à St-Louis samedi et à Chicago le lendemain.
« Ce sont des grosses équipes, reconnaît Pacioretty. Chicago est en feu en ce moment, on en est conscient. Pour ce qui est des Blues, c’est une équipe qui pratique toujours un style très physique. Ça sera un gros test pour nous, mais on prendra les matchs un à la fois. »
30 Min. Chrono : l'importance de Subban pour l'attaque du Canadien