Le Canadien a tout faite sauf gagner
Canadiens samedi, 2 mai 2015. 01:41 mercredi, 11 déc. 2024. 12:43MONTRÉAL – Exception faite de la plus importante, celle qui fait en sorte qu’il tire de l’arrière 0-1 dans sa série de deuxième ronde, le Canadien a dominé le Lightning dans à peu près toutes les colonnes des statistiques traditionnelles vendredi soir.
Le Tricolore a dirigé plus de tirs sur le filet adverse. Anecdotique, certes, mais ce n’était quand même jamais arrivé dans les cinq matchs qu’il avait perdus aux mains de sa bête noire en saison régulière.
Il a aussi livré plus de mises en échec, 43 contre 32, un décompte souvent subjectif mais dont on ne peut douter de la pertinence si on a assisté ne serait-ce qu’aux dix premières minutes de la rencontre. Le Canadien a fondu agressivement sur son adversaire en début de match, provoquant à plus d’une reprise la confusion générale autour du filet de Ben Bishop. Le Lightning a dû payer le prix, pas de toute, dans l’hostilité du Centre Bell.
Les locaux ont aussi bloqué plus de lancers en plus de dominer dans le cercle des mises en jeu, où ils ont enregistré un taux de réussite collectif de 62%.
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Exploitées sans gêne par la meilleure attaque de la LNH en saison régulière, les unités spéciales montréalaises ont fait leur travail, neutralisant complètement le jeu de puissance floridien. Ce n’était arrivé qu’une fois auparavant cette année.
Bien sûr, les journaux parleront encore d’une défaite lorsque Michel Therrien prendra son café samedi matin, mais l’entraîneur en avait vu suffisamment pour dresser un bilan positif du travail de ses troupes après la rencontre.
« Il y a plein de positif à retenir de ce match, honnêtement. On est déçus et frustrés à cause de la situation, mais je m’attarde beaucoup plus sur la façon dont on a joué. Contre le Lightning, c’était définitivement notre meilleur match. Les joueurs peuvent être fiers de leur effort », a résumé Therrien.
« C’est probablement l’une des meilleures rencontres que nous avons disputées cette année », est allé jusqu’à dire P.K. Subban, encore allumé après avoir passé près de 38 minutes dans le feu de l’action.
« On a fait du bon travail en sorties de zone et défensivement, on a limité leurs occasions de transporter la rondelle à pleine vitesse en zone neutre. On a fait beaucoup de bonnes choses, sauf gagner le match. Si on continue à jouer de cette façon pour le reste de la série, je crois qu’on aboutira dans une position favorable », a poursuivi le quart-arrière du CH, qui a été sur la glace pour chaque seconde des six minutes d’avantage numérique décernées aux siens.
Subban a poursuivi en disant que ses coéquipiers et lui n’avaient pas de raison de se laisser gagner par la frustration. Il aurait suffi d’un ou deux bonds chanceux, a-t-il souligné, pour que le résultat du match soit différent.
« Il y a de quoi être frustré quand vous travaillez fort et que vous n’êtes pas récompensé. Mais ce soir, on a eu amplement de chances de mettre fin au match. On a simplement été incapables de la mettre dedans. Il y a peu de choses auxquelles je peux penser et me dire qu’on ne faisait pas ce qu’il fallait. On a joué de la bonne façon aujourd’hui. »
Carey Price était un brin moins zen que son bon ami. Après avoir fait patienter les journalistes pendant de longues minutes, l’auteur de 33 arrêts a fait son devoir pendant 68 secondes avant de retourner évacuer sa colère à l’abri des regards.
« J’ai trouvé qu’on a offert du jeu plutôt solide ce soir. On méritait un meilleur sort. Il faut simplement passer à autre chose maintenant », a-t-il répété laconiquement à deux ou trois reprises.
Galchenyuk : puni et piteux
Pendant qu’une masse compacte de reporters attendait Price devant son casier, Alex Galchenyuk est apparu et s’est dirigé, la tête basse, vers son propre espace de rangement où quelques caméras l’ont rapidement suivi.
On soupçonne que le jeune attaquant ne s’est pas prêté de plein gré à cette brève apparition publique.
Piteux, Galchenyuk a notamment dû commenter les trois pénalités mineures dont il a écopées successivement dans un intervalle d’environ vingt minutes chevauchant la première et la deuxième période.
« La première était malchanceuse; la rondelle a roulé sur ma palette et est sortie de la patinoire. Sur la deuxième, mon bâton en a frappé un autre avant de remonter dans le visage du gars. La troisième était tirée par les cheveux, mais il n’y a rien que je puisse y faire. Ce sont des choses qui arrivent, ça fait partie du jeu. »
Michel Therrien, qui en matinée avait déclaré que son jeune pur-sang devait améliorer sa prise de décision, ne s’est pas éternisé sur le sujet.
« Il a connu un match difficile », a-t-il lâché avant d’inviter son auditoire à changer de sujet.