MONTRÉAL – À la suite d’une belle prestation, le moment était bien choisi pour que Jonathan Drouin rencontre les médias pour la première fois durant ce camp d’entraînement. À le voir filer sur la patinoire et à l’entendre répondre aux questions avec aplomb, le talentueux attaquant semble prêt pour s’amuser avec le Canadien cette saison. 

Comme il se devait, le retour de Drouin avec la formation montréalaise a été géré avec prudence. Après une soirée de deux mentions d’aide, le numéro 92 était radieux. 

Nul doute, il n’avait assurément pas oublié l’accueil reçu, la veille, lors d’un match intra-équipe. 

« Ouais, c’est vraiment cool de recevoir une petite ovation comme ça. Je respecte mes fans, je suis vraiment content de jouer ici. Ça m’a fait chaud au cœur. J’ai même eu une petite larme à l’œil », a confié Drouin qui n’est pas du style à réagir avec de grandes démonstrations.  

« L’accueil qu’il reçoit depuis dimanche, personne ne reçoit ça négativement, ça fait du bien à tout le monde. Ça ne paraîtrait peut-être pas, mais à l’intérieur, ça lui fait plaisir », a ajouté Ducharme à ce sujet. 

Cette absence lui a permis de retrouver une certaine sérénité et il apprécie encore davantage l’environnement du hockey. 

« Ça fait juste du bien de retourner à Brossard, de pratiquer et de revenir dans mes habitudes normales un peu plus. Je suis content d’être revenu, je me sens bien », a confié Drouin. 

L’athlète de 26 ans a expliqué qu’il n’avait pas regardé les entrevues qui ont été diffusées il y a près de 10 jours. Cela dit, il était à l’aise avec l’idée de se confier sur le sujet de l’anxiété et la santé mentale.  

« Je ne suis pas timide d’en parler, on est tous des humains. Je devais prendre une pause et je l’ai fait. Je me sens bien et je suis heureux d’être de retour », a-t-il expliqué. 

Les bons ingrédients réunis ?

Dans les derniers mois, Drouin a passé beaucoup de temps avec son grand ami Josh Anderson. L’entraîneur-chef Dominique Ducharme a reconnu qu’il avait mentionné à Drouin qu’il avait l’intention de le jumeler à Anderson pour le début de la saison 2021-2022. Il n’en fallait pas plus pour que les deux copains élaborent des jeux, cet été, à l’entraînement. 

« On a travaillé sur plusieurs jeux ensemble », a mentionné Drouin qui a hâte de montrer le tout lorsque le calendrier régulier s’enclenchera. 

Tout de même, on a eu droit à une première démonstration, au dernier tiers, quand Drouin a parfaitement repéré Anderson pour qu’il décampe en échappée. 

« Il connaît les forces de Josh et il veut les utiliser comme sur la passe en troisième période. Ils ont sûrement parlé d’un tel jeu, Josh est parti et Jo savait où il irait », a noté Ducharme en ajoutant qu’il discute souvent de situations précises avec Drouin car ce dernier adore réfléchir à des options sur la glace. 

Avec Drouin, le fabricant de jeux, et Anderson, l’attaquant de puissance, les ingrédients étaient réunis pour créer un goût exquis. Mais pour l’élever au niveau d’une expérience gastronomique digne du Toqué ! ou du Mousso, il fallait y intégrer un centre compatible. 

Jusqu’à présent, Christian Dvorak est l’élu et la combinaison semble rapporter. 

« Après deux périodes, je savais où il serait en troisième, il est toujours au bon endroit. C’est vraiment cool d’avoir ça », a indiqué Drouin alors que la chimie exige souvent plus de temps.

« C’est long, ça ne prend pas une semaine ou deux, mais parfois un mois. Intelligent comme il est, je ne sais pas si ça prendra un mois. C’est déjà un très bon début », a ajouté Drouin. 

Comme n’importe quel entraîneur, Ducharme a voulu lancer son camp avec des combinaisons potentielles afin de sauver du temps en vue de la saison. 

« C’est à nous aussi de bien jouer si on veut garder ce trio, de lui forcer la main », a admis Drouin. 

Tout en dosant les attentes, Ducharme reconnaît que l’association fonctionne. 

« J’ai aimé ce trio, il y avait beaucoup de bonnes choses. Il ne faut pas s’emballer, mais c’est toujours mieux d’avoir match comme celui-ci », a répondu l’entraîneur. 

Drouin, Anderson et Dvorak ont particulièrement brillé en avantage numérique. Voilà un département où le Canadien disposera de plus de ressources avec l’ajout de Mike Hoffman et Dvorak.  

« Quand tout le monde sera là, on aura deux très bonnes unités. C’est un beau luxe de ne pas se fier sur une seule unité », a reconnu Drouin alors que la pression sera mieux répartie.