Un effet bénéfique qui doit paraître
Canadiens vendredi, 22 janv. 2016. 11:56 vendredi, 22 janv. 2016. 13:56BROSSARD – Maintenant que Michel Therrien et Marc Bergevin ont lancé leur message avec conviction et attiré le blâme vers eux, la responsabilité revient aux joueurs du Canadien de démontrer qu’ils méritent cette confiance.
La première occasion se présentera samedi soir face aux Maple Leafs à Toronto. Cette opportunité n’est pas à négliger non seulement en raison de la longue descente à freiner, mais aussi puisque les Leafs ont obtenu une petite victoire depuis sept matchs.
Avant de se confronter à son homologue Mike Babcock, Therrien a été invité à commenter le geste courageux et responsable de son patron qui a placé tout le blâme sur ses épaules.
« On est tous conscient que Marc a démontré beaucoup de leadership. On travaille beaucoup ensemble sur plusieurs facteurs. Mais le plus important, c’est de devenir meilleur ensemble. Il faut trouver une manière de gagner sans Carey Price, c’est aussi simple que ça », a exposé l’entraîneur.
« On est un groupe qui veut réussir, on cherche des solutions. On veut gagner et c’est notre seule préoccupation. On ne peut pas changer ce qui est survenu, mais on peut apprendre du passé », a ajouté l’instructeur qui a abusé du mot exécution pour expliquer ce qui cloche avec ses joueurs.
Certes, ce n’est pas tous les ans qu’un directeur général annonce que son entraîneur demeurera en poste jusqu’à la fin de la saison peu importe si l’équipe se dirige vers une absence des éliminatoires.
Therrien a apprécié ce coup de pouce public, mais il a prétendu que sa concentration n’avait pas été affectée par la tempête secouant sa troupe.
« Je me consacrais à préparer l’équipe pour le prochain match. C’est ma seule préoccupation. Je roule ma bosse dans cette ligue depuis assez longtemps et je fais ce métier depuis plusieurs années donc je ne me soucie pas trop du reste », a avancé Therrien.
Invité à expliquer les pièges à éviter pour un entraîneur quand son équipe est plongée dans une tourmente, Therrien a redirigé la discussion vers un aspect collectif qui l’enchante.
« Il faut rester très concentré et les pieds sur terre. On est une équipe qui voulait s’améliorer en possession de rondelle en début d’année et on est parvenu à grandement le faire en passant de la 23e à la 4e position (selon les statistiques utilisées par le Canadien). C’est une chose que j’apprécie et il faut continuer dans ce sens », a lancé le Québécois.
Un effet relaxant sur l’équipe
Même s’ils affirment se tenir loin de la couverture médiatique, les joueurs du Canadien qui ont été sondés vendredi n’ont pas caché que l’intervention de Bergevin a produit une impulsion bénéfique.
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« Ça fait du bien à entendre et ce fut très bien reçu par les joueurs. On est très impliqué émotivement dans cette période creuse et ça permet de remettre les choses en place, ça procure une vague calmante », a exprimé Brendan Gallagher avec sagesse.
« Je pense que ça aide un peu même si on sait bien qu’on doit mieux jouer. Ultimement, ce sont nous qui allons sur la patinoire. C’est génial de sentir son support, mais on est tous dans le même bateau », a ajouté Jeff Petry comme son de cloche.
« Je n’ai pas tout entendu ce qu’il a dit, mais il croit en nous et c’est réciproque. Ça prend un effort de groupe pour redresser la barque. On pense qu’on a les outils pour y arriver même sans Price », a poursuivi celui qui a déjà vécu des pannes sèches avec les Oilers.
Même s’il occupe un poste de directeur général pour la première fois de sa carrière, Bergevin a rapidement développé une relation de proximité avec ses joueurs. Ainsi, ils n’étaient pas étonnés par la teneur de son discours.
« Marc communique très bien avec nous, on a la chance de lui parler assez régulièrement. Ça nous permet de bien connaître son état d’esprit et on n’a pas besoin d’écouter ses points de presse pour le découvrir. Il a été un des meilleurs, sinon le meilleur, directeur général depuis qu’il a commencé avec le Canadien. Ça s’est reflété par le succès de notre équipe depuis quelques saisons », a prétendu P.K. Subban.
Quant à sa propension à attirer tous les commentaires négatifs vers lui, ses protégés ne considèrent pas, sans surprise, que ce soit mérité.
« Je ne pense pas que ce soit juste qu’il assume tout le blâme, on partage les choses en groupe ici. En fin de compte, il faut que les joueurs exécutent sur la patinoire et cette responsabilité nous revient », a jugé Subban.
La sortie de Bergevin démontre ses atouts de meneur et elle n’était sûrement pas étrangère à l’ambiance relativement bonne – pour les circonstances – qui régnait vendredi matin.
« C’est l’une des raisons, son geste a eu une influence sur notre groupe. Il a vécu des situations similaires durant sa carrière, on a pu enlever les sentiments de l’équation et retourner à jouer au hockey comme on peut le faire », a confirmé Gallagher.
La réponse face aux Maple Leafs
Toutes ces belles paroles n’auront aucune valeur si la performance contre les Maple Leafs ne permet pas d’aspirer à une victoire. En 2015-2016, le CH a eu le dessus dans ses deux confrontations contre la formation torontoise.
En préparation pour ce duel, Therrien a pu compter sur une formation bien garnie à l’entraînement outre les blessés Price et Paul Byron.
Daniel Carr (rappelé jeudi) et Jacob de la Rose (virus) ont patiné avec le groupe tout comme Nathan Beaulieu qui avait pris congé la veille en raison d’une légère blessure.
Carr sera donc réintégré dans la formation après avoir été cédé de manière intrigante dans la Ligue américaine la semaine dernière.
En somme, la question reviendra à déterminer si Devante Smith-Pelly ou Jacob de la Rose occupera le poste d’ailier sur le quatrième trio. DSP semble avoir une mince longueur d’avance pour cette rencontre.
Du côté de la défense, le vétéran Andrei Markov était de retour après une journée de repos à la suite d’une performance décevante contre les Bruins de Boston.
Tom Gilbert a renoué avec l’entraînement en compagnie de ses coéquipiers, mais il patinait auprès de Greg Pateryn sur le duo supplémentaire.
Formation à l’entraînement
Pacioretty-Plekanec-Gallagher
Galchenyuk-Desharnais-Weise
Fleischmann-Eller-Carr
(De la Rose/DSP)-Mitchell-Flynn-
Markov-Subban
Emelin-Petry
Beaulieu-Barberio
Gilbert-Pateryn
30 Minutes Chrono - un beau bateau de Marc Bergevin