Le Canadien traverse un creux de vague historique en ce moment et tout le monde semble avoir les réponses et la solution à tout. Cependant, ce n’est pas toujours aussi simple que ça puisse paraître, car il y a tellement de facteurs qui peuvent contribuer à ces insuccès. J’entends aussi énormément de gens parler d’un gros échange et, encore une fois, ce n’est pas aussi facile à faire que plusieurs puissent croire.

Marc Bergevin a bien raison lorsqu’il dit que ce n’est pas facile de transiger dans le contexte actuel de la LNH. Le plafond salarial est un immense facteur, surtout que le cap de l’an prochain n’est pas connu pour l’instant à cause de la faiblesse du dollar canadien. Rappelez-vous que les sept équipes canadiennes rapportent entre 35 % et 40 % des revenus de la LNH donc qui sait où la dégringolade du dollar, et non celle du CH, se terminera!

À part les transactions à court terme comme celles de Vincent Lecavalier et d'autres, la seule vraie transaction hockey a été celle de Ryan Johansen pour Seth Jones. On réclamait Johansen à Montréal, mais n’oubliez surtout pas que le CH n’avait pas un Seth Jones comme monnaie d’échange. Un concept important à comprendre est que la quantité n’égale pas nécessairement la qualité. J’ai entendu des gens dire « échangeons deux ou trois joueurs pour un joueur de premier plan ». Si une équipe est prête à se départir d’un joueur de qualité, elle veut aussi de la qualité en retour. De plus, les équipes ont une limite de 50 contrats à octroyer, donc se débarrasser d’un contrat pour en prendre trois ne fonctionne pas non plus.

Il ne faut surtout pas penser que l’échange de John Scott était ce que Marc Bergevin recherchait pour relancer son équipe. Je ne serais pas surpris que cet échange jumelé à la rétrogradation de Daniel Carr (qui a plus tard été rappelé jeudi soir) et Sven Andrighetto dans la LAH ait été réalisé pour s’offrir une meilleure marge de manoeuvre pour un éventuel et potentiel échange à venir. Ces transactions ont libéré deux places sur la formation en plus de sauver environ 850 000 $ sur la masse salariale de l’équipe. Je ne dis pas qu’il y aura assurément une autre transaction, mais Bergevin s’est donné une plus grande flexibilité.

ContentId(3.1170109):Quand le DG prend le blâme
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Je vous mentionnais en début de saison que le départ fulgurant de l’équipe n’allait pas leur garantir une place en séries, mais c’était important d’accumuler ces points en cas d’une léthargie profonde. Cette léthargie est beaucoup plus importante que je n’aurais jamais imaginé, mais en regardant le verre à moitié plein, le CH est à 3 points des séries et à 7 points de la première place de sa division donc l’accès aux séries est encore très probable. Ceci étant dit, l’équipe doit se sortir de sa torpeur au plus vite, car plus il y a d’équipes qui se faufilent entre eux et le 8e rang, plus c’est difficile de remonter la pente puisqu’il y aura toujours une de ces équipes qui récoltera des points tous les soirs.

Une autre particularité du marché de Montréal est que la boule de neige peut grossir assez rapidement du côté positif ainsi que du négatif. Quand les choses vont bien, il est facile de se faire emporter par la vague d’enthousiasme qui consomme la ville, mais à l’inverse, le négativisme peut peser lourd par bout aussi. Je le sais, car je l’ai vécu à ma dernière saison avec le CH lorsque le congédiement d’un entraîneur adjoint suivi du congédiement de Jacques Martin pour ensuite avoir à composer avec la controverse de l’embauche d’un entraîneur unilingue anglophone avait causé toute sorte de distraction inutile autour de l’équipe. Ces événements jumelés à l’échange d’un joueur en plein match ainsi qu’une multitude de blessures à des vétérans clés ont vite fait déraper l’équipe.

Les femmes de Price et Gilbert demeurent positives

Tout ça après avoir vécu l’effervescence d’un printemps magique en 2010 lorsque nous avions atteint la finale d'association contre toute attente en revenant de l’arrière en première et deuxième ronde. Je me rappellerai toujours de ce printemps, car vivre ces émotions à Montréal était tout à fait remarquable.

Le CH se retrouve présentement dans ce tourbillon et ce n’est pas facile de garder la tête hors de l’eau. Les mêmes questions reviennent tous les jours et tout le monde croit avoir toutes les solutions à ces déboires. Comme je mentionnais au début de cette chronique, la solution n’est pas aussi simple que cela puisse paraître. Faites confiance aux dirigeants et aux joueurs en sachant que le sport peut changer assez rapidement, mais le retour de Carey Price aiderait énormément aussi.

30 Minutes Chrono - le beau bateau de Marc Bergevin