Un membre de la famille de l’ex-ailier droit du Canadien Claude Provost se demande, plus de 45 ans après sa retraite, pourquoi il n’a toujours pas sa place au Panthéon de la renommée du hockey.

On ne peut certainement pas le blâmer de s’interroger là-dessus. On parle constamment des 11 coupes Stanley de Henri Richard, un record qui ne sera jamais abaissé. Dans la même phrase, il n’est pas rare qu’on insiste sur le fait que Jean Béliveau et Yvan Cournoyer ne sont pas loin derrière avec 10 coupes chacun. Provost, pour sa part, est le seul gagnant de neuf coupes Stanley à ne pas être au Panthéon. Il est d’ailleurs le seul joueur dans l’histoire de la Ligue nationale à en revendiquer neuf.

Juste pour vous situer, Provost était le Bob Gainey de son époque. Si le trophée Frank Selke, qu’on a institué pour honorer un spécialiste du jeu défensif de la stature de Gainey, avait existé à son époque, il l’aurait sûrement gagné à deux ou trois occasions. Les deux ont joué sensiblement le même nombre de matchs. Provost a marqué 254 buts, Gainey 239. Les deux ont inscrit le même nombre de filets en séries, 25. Si Provost a bu dans la coupe à neuf occasions et qu’il a été le tout premier récipiendaire du trophée Bill Masterton, Gainey a terminé sa carrière avec cinq coupes, quatre trophées Frank Selke et un trophée Conn Smythe. On a refusé l’entrée de Provost au Panthéon tandis que Gainey y est déjà, en plus d’avoir vu son dossard numéro 23 retiré.

Claude ProvostChaque fois que le Canadien affrontait les Blackhawks de Chicago et les Red Wings de Detroit, Provost était l’ombre de Bobby Hull et de Gordie Howe. Il ne les quittait pas d’une semelle. Hull était rapide, difficile à couvrir et son tir était dévastateur. Howe, une force de la nature, était particulièrement sournois. Il a cassé le nez de Provost à quelques occasions avec des coups de coude bien appliqués. Provost se mettait courageusement en travers de leur chemin en écopant d’un minimum de pénalités. Hull a déjà dit de lui qu’il avait été son couvreur le plus propre.

Provost appartient au groupe sélect des 12 joueurs du Canadien à avoir participé à la séquence record de cinq coupes Stanley consécutives, de 1955 à 1960. Il en a gagné quatre autres avant de tirer sa révérence en 1970. À 5 pieds, 9 pouces et 175 livres, il a tenu son bout avec le Canadien durant 15 ans en trouvant le moyen de connaître des saisons de 33, 27 et 20 buts, ce qui était remarquable pour un joueur affecté à des missions défensives. Sympathique au possible, il était un athlète jovial, amical et toujours disponible. Son meilleur ami était Henri Richard.

Pourquoi n’est-il pas au Panthéon? Difficile de savoir d’une façon certaine ce qui s’est passé dans son cas. Je sais qu’il a été en nomination à une occasion puisque je siégeais au sein du comité de sélection à ce moment-là. Je ne me souviens pas en quelle année sa feuille de route a été discutée au sein de ce comité. Ça fait une mèche quand même. L’année est un facteur important dans son cas parce qu’elle m’aurait permis d’identifier ceux qui étaient en nomination avec lui. Parfois, un joueur ne recueille pas le nombre de votes requis parce qu’il est opposé à de grandes vedettes qui ont marqué des buts à la tonne ou qui ont établi des records prestigieux. Souvent, durant les années qui suivent, d’autres candidats de renom viennent engraisser la liste des candidats, ce qui sape les dernières chances d’un athlète moins en vue comme Provost de faire sa niche au Panthéon.

Il n’y a pas de doute que Provost est un grand oublié du hockey. Personne n’a gagné plus souvent la coupe sans être entré au Panthéon. Maurice Richard, Jacques Lemaire, Serge Savard et Red Kelly, dont les noms apparaissent huit fois sur la coupe, sont tous au Panthéon.

Provost, qui portait le numéro 14, est décédé d’une crise cardiaque sur un court de tennis en Floride. Une rue porte son nom à Vaudreuil-Dorion. 

Où ira Patrick Roy?

Intéressante présence de Jonathan Roy sur le plateau de l’Antichambre, vendredi. L’ancien gardien de but des Remparts de Québec, à qui son père a conseillé un jour de retourner aux études parce qu’il n’avait pas le talent pour aller plus loin dans le hockey, a plutôt opté pour une carrière dans le milieu de la musique où il est nettement plus doué.

ContentId(3.1214530):Jonathan Roy dans l'Antichambre
bellmedia_rds.AxisVideo

Un peu comme Patrick Roy, Jonathan a des opinions et il ne se fait pas arracher un bras pour les émettre. Quand l’animateur Stéphane Langdeau lui a demandé avec quelle équipe, selon lui, son père allait éventuellement revenir dans le hockey, les Remparts, le Canadien ou les Nordiques, sa réplique a davantage pris la forme d’un souhait personnel.

« Mon rêve serait de le voir avec le Canadien, a-t-il dit. Il a commencé sa carrière à Montréal et l’a terminée au Colorado. Il a entrepris sa carrière d’entraîneur avec l’Avalanche et ce serait extraordinaire s’il pouvait la compléter avec le Canadien. Je pense que le Canadien va gagner la coupe Stanley le jour où Patrick fera partie de l’organisation. »

Ce n’est pas d’aujourd’hui que Jonathan Roy souhaite voir son père retourner avec le Canadien. Il avait tenu le même discours à Paul Arcand, au 98.5, quand Marc Bergevin était à la recherche d’un entraîneur. Avant d’arrêter son choix sur Michel Therrien, Bergevin avait accordé une brève entrevue à Roy, mais c’était davantage une rencontre destinée à lui éviter des critiques s’il ne lui avait pas parlé.

C’est compréhensible que Roy n’ait pas vraiment fait partie de la liste des plus importants candidats de Bergevin. Quand on commence une carrière de directeur général dans une ville aussi exigeante que Montréal, on n’a surtout pas besoin d’un entraîneur qui exercerait une pression du diable à l’heure des décisions. Celui qui a donné au Canadien ses deux dernières coupes Stanley aurait constitué une présence menaçante pour Bergevin qui a finalement opté pour Therrien. Un choix dont il se félicite encore, probablement.

Quant à l’avenir de Roy, on l’imagine assez facilement aux commandes des prochains Nordiques, mais comme ce n’est pas pour demain, il ne faudrait pas s’étonner de le voir occuper une fonction quelconque chez les Remparts, histoire de se tenir occupé en attendant de recevoir une proposition intéressante. Jacques Tanguay, qui connaît bien son ex-associé chez les Remparts, s’attend probablement à le voir se pointer quand il en aura assez de se la couler douce.

Un moment embarrassant pour McCarron

Michel Therrien aurait voulu embarrasser un de ses joueurs qu’il n’aurait pas mieux fait, à Detroit, lundi. Il a retiré Michael McCarron de la formation alors que cette recrue qui avait certes beaucoup ralenti, mais qui lui avait rendu de bons services après son rappel, s’apprêtait à évoluer devant parents et amis. McCarron est natif de Grosse Pointe, une petite banlieue de Detroit. On imagine qu’il avait déjà acheté plusieurs billets pour la parenté.

Sans avertissement, on l’a remplacé par Jacob De La Rose, un paresseux qui joue avec l’émotion d’une roche. Après ce match, la déception de McCarron a été plus grande encore quand il a été retourné dans la Ligue américaine.

Un peu étonnant comme décision de la part de Therrien dans les circonstances parce qu’il a remplacé McCarron par un joueur qui ne pouvait guère lui en donner plus. Le joueur le moins utilisé dans ce match, De La Rose a trouvé le moyen d’être sur la glace pour l’unique but de la rencontre.