Max Pacioretty, un leader pour longtemps avec le Canadien
Canadiens mercredi, 18 févr. 2015. 08:46 jeudi, 12 déc. 2024. 21:26Les équipes qui aspirent aux plus grands honneurs, celles qui ont besoin d'un attaquant capable de faire toute la différence dans les moments importants, se doivent de posséder ce qu'on appelle un sniper dans le jargon du métier.
Le Canadien a le sien en Max Pacioretty. Pas exactement un Michael Bossy, mais il y a quand même un bon moment que l'organisation n'a pas aligné un tireur comme lui qui décoche des plombs sans avertissement et de tous les angles.
On lui porte de plus en plus une grande attention quand il s'avance d'une façon menaçante en territoire adverse. Son tir du poignet est encore plus redoutable que son lancer frappé. Il a marqué 26 buts. C'est déjà neuf de plus que Tomas Plekanec. Il a six buts gagnants et il mène la ligue pour les plus et les moins avec un étonnant +29. Lundi, dans un match sans but jusqu'à la toute fin, il a trouvé le moyen de récolter un but et une passe dans une victoire de 2-0
Somme toute, il se dirige vers une saison aussi fructueuse que l'an dernier quand il s'est arrêté à 39 buts et 60 points après avoir manqué neuf parties.
Si ce n'était que de ça. Pacioretty est aussi devenu un chef de file au cours des derniers mois. Comme s'il était finalement conscient de tout ce qu'il peut apporter au Canadien. Comme si le titre de capitaine, pour lequel il est en audition depuis le camp d'entraînement, faisait partie de ses ambitions secrètes et personnelles.
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Quand le Canadien, dans le cadre de son tournoi de golf, a fait connaître les noms des quatre joueurs qui allaient porter le A sur leur dossard, Pacioretty n'est pas parti favori. Il avait eu ses différends avec l'entraîneur. Pointilleux, il était parfois à prendre avec des pincettes. Il avait même déjà déclaré que le titre ne l'intéressait pas vraiment.
Or, depuis le match inaugural, il est un joueur totalement transformé. On ne sent pas qu'il se contente uniquement d'apprécier ses statistiques personnelles. On l'a vu graduellement devenir un leader. Pas un meneur tapageur qui parle fort pour se faire remarquer. Juste un jeune homme a sa place qu'une plus grande maturité sert fort bien dans les circonstances. Il dit souvent les bonnes choses au bon moment. Quand Elise Béliveau, veuve du Grand Jean, a déclaré qu'elle voyait en lui le prochain capitaine de l'équipe parce qu'il lui rappelle son ex-mari par son attitude générale, elle lui a servi tout un compliment.
Il n'a que 26 ans, ce qui laisse croire que le Canadien est en voiture pour longtemps avec lui. Plus personne ne doute qu'il sera le prochain capitaine. À cause de son jeune âge, il passera devant les vétérans Plekanec et Andrei Markov et à cause de sa maturité, il sera préféré à P.K. Subban. Si ce n'était pas de risquer de perturber l'équipe dans un moment où toute distraction serait superflue, il pourrait facilement hériter du « C » dès maintenant. Ce serait bien inutile comme décision dans les circonstances puisque le rendement des quatre adjoints (cinq avec Carey Price) donne pleinement satisfaction à la haute direction en ce moment.
Il est quand même étonnant de constater que les deux grands leaders de l'équipe, Price et Pacioretty, ont été des choix de repêchage controversés. On ne comprenait pas qu'on réclame un gardien en 2005 alors que Jose Théodore, âgé de 29 ans seulement, était déjà un gagnant du trophée Vézina et du trophée Hart. Dans le cas de Pacioretty, Trevor Timmins, qui venait de repêcher un espoir collégial américain en Ryan McDonagh, a enchaîné avec un autre joueur collégial en Pacioretty alors que les fans auraient voulu qu'on choisisse un Québécois, David Perron.
La suite des choses a donné raison à Timmins sur toute la ligne. McDonagh est devenu le capitaine des Rangers et Pacioretty sera bientôt celui du Canadien. Un grand défenseur et un brillant attaquant. Deux athlètes sérieux qui exercent déjà un impact important dans leur milieu
Il y en aura des rumeurs
On en entendra des vertes et des pas mûres dans les rumeurs qui seront lancées d'ici la fin de la période des transactions. Chacun a sa petite idée sur ce qui se déroule en catimini parmi les directeurs généraux. Plusieurs croient détenir une bonne partie de la vérité.
On l'a constaté samedi dernier quand, dans le cadre du match Canadiens-Maple Leafs, on nous a raconté « de sources sûres », que Marc Bergevin avait offert aux Jets de Winnipeg Alexei Emelin, Lars Eller et un premier choix en retour d'Evander Kane.
Ce serait bien mal connaître Bergevin. Pourquoi voudrait-il se départir d'un défenseur régulier alors que sa défense est déjà mince et fragile? Mais plus important encore, pourquoi aurait-il voulu retrancher de sa formation deux membres réguliers (Emelin et Eller) au profit d'un joueur controversé dont la saison est terminée?
On comprend ce que les Sabres de Buffalo avaient en tête en obtenant Kane. Quand on rêve de mettre la main sur le prochain premier choix de la ligue, on peut se permettre d'obtenir un athlète qui ne sera pas là avant l'automne.
Bergevin est à la tête d'une organisation dont les résultats sont sûrement au-delà de ses espérances en ce moment. Pourquoi risquerait-il de porter un grand coup, contenant une bonne part de risques, en sacrifiant une partie de l'avenir (un premier choix, notamment) pour avancer encore un peu plus cette saison? C'est sûr qu'il n'a pas pas l'intention de regarder ses homologues agir sans offrir une riposte, mais on ne le fera pas tomber dans le panneau alors que son équipe est en voie de connaître sa meilleure saison sous son règne.
Ce qui ne veut pas dire qu'il ne tend pas l'oreille à tout ce qu'on lui propose. « J'écoute toujours toutes les remarques qu'on me fait, m'a-t-il déjà raconté. On peut se mettre dans le trouble avec sa bouche, mais jamais avec ses oreilles. »
Price : phénoménal
Pour la seconde fois en autant de semaines, Carey Price domine la ligue pour la moyenne des buts accordés et le pourcentage d'efficacité, les deux fois devant son grand rival pour le trophée Hart : Pekka Rinne.
C'est la première fois que Price domine la ligue dans ces deux secteurs depuis que Patrick Roy l'a fait il y a 23 ans. Roy a même réussi l'exploit dans deux saisons différentes. Quand Jose Théodore a remporté le Vézina et le Hart, il n'avait mené la ligue que pour le pourcentage d'efficacité.
Roy est le seul gardien du Canadien a avoir mené dans les deux départements à la fin d'une saison. La moyenne d'efficacité est une statistique qui n'a été instituée qu'en 1983-84.