Un problème au sujet de l'évaluation dans le dossier de Karl Alzner
Canadiens lundi, 26 nov. 2018. 15:33 jeudi, 12 déc. 2024. 04:40Avant toute chose, je pense que la décision du Canadien de soumettre le nom de Karl Alzner au ballottage était la bonne. Il faut comprendre que si ce n’est pas lui qui écopait, le Tricolore aurait sans doute opté pour rétrograder Victor Mete ou Brett Kulak dans Ligue américaine.
Alzner a de fortes chances de passer au travers du processus de ballottage sans être réclamé et il faudra voir quelle décision sera prise ensuite. Le Canadien n’est pas obligé de l’envoyer avec le Rocket à Laval, mais il peut très bien se tourner vers cette voie. De ce qu’on entend, le défenseur de 30 ans serait prêt à aller à Laval. Laissez-moi vous dire qu’avec son salaire, j’irais aussi sans problème. Il faudra voir comment il va se comporter si jamais il vient à être cédé au club-école.
Ça me fait penser à la situation de Wade Redden qui avait pris le chemin de la Ligue américaine lors de la saison 2010-2011 pour finalement y jouer 70 matchs. Au départ, il ne voulait pas y aller, mais en raison de son salaire, il s’est tout de même présenté pour y conclure son contrat. La suite nous dira si c’est le même scénario qui attend Alzner.
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Ce mouvement de personnel du Canadien était également logique en vertu du contrat d’Alzner. Claude Julien a mentionné qu’il ne voulait pas prendre le risque de perdre un autre défenseur au ballottage et garder sa profondeur à ce poste. Le contrat d’Alzner devrait permettre au Canadien de ne perdre aucun joueur au sein de la brigade défensive alors qu’il est encore sous contrat jusqu’en 2022 avec un salaire annuel de 4,625 millions $. S’il en avait été à la dernière année de son entente, peut-être qu’une formation aurait pris un risque dans son cas, mais pour encore trois autres saisons, il serait surprenant de le voir être réclamé.
Peu importe la suite des choses dans son cas, il faut revenir sur l’évaluation qui a été faite de son travail au moment de le mettre sous contrat à l’été 2017. on doit se rappeler que cette cuvée de défenseurs qui étaient alors joueurs autonomes sans compensation n’était pas des plus alléchantes. Il figurait à ce moment parmi les grosses prises de l’été. Le Canadien lui a consenti un contrat de cinq saisons d'une valeur de 23,125 millions $ et Alzner n’allait certainement pas refuser une telle offre.
Alors qu’il évoluait avec les Capitals de Washington, celui qui a été sélectionné au 5e rang du repêchage de 2007 occupait la plupart du temps la chaise de cinquième ou sixième défenseur aux côtés de Matt Niskanen. Son rôle était un peu plus effacé alors que les regards étaient rivés sur Alex Ovechkin, Nicklas Backstrom et Mike Green qui produisait offensivement à la ligne bleue. Il est donc tombé en quelque sorte dans une zone morte et le problème aura été l’évaluation de son travail.
Trouver un partenaire à Shea Weber
Cette mise au ballottage coïncide avec le retour dans la formation du capitaine Shea Weber. Lors de l’entraînement lundi, en vue de l’affrontement de mardi contre les Hurricanes de la Caroline, Weber était jumelé à David Schlemko.
Dans son cas, j’ai l’impression que l’organisation veut finalement tenter l’expérience Schlemko-Weber qu’elle n’a jamais réellement été en mesure d’essayer l’an dernier en raison soit de la blessure à Weber ou celle de son coéquipier à la ligne bleue. Par contre, est-ce que Schlemko mérite de se retrouver sur cette première paire à la défense et est-ce qu’il peut y jouer régulièrement? Encore là, il faut miser sur les évaluations qui ont été faites dans cette situation. Jusqu’à maintenant, Schlemko n’a pas apporté ce qu’on pensait de lui alors qu’il avait été acquis des Golden Knights de Vegas. Il n’est pas aussi mobile qu’on se l’était fait présenter, du moins depuis son arrivée avec le Canadien qui a été marquée par de nombreuses blessures.
Je regarde le travail de Brett Kulak après ses deux premiers matchs avec le Canadien et j’ai aimé ce que j’ai vu de lui. Il est mobile, utilise bien sa vitesse et a une bonne prise de décision. Même s’il a été fautif sur un but, je l’ai vu à d’autres occasions donner un coup de main à un coéquipier qui était malmené par l’échec avant de l’équipe adverse. C’est un court échantillon, deux matchs, et il a maintenant été jumelé avec Jeff Petry à l’entraînement. Je suis d’accord avec cette combinaison, mais personnellement, je l’aurais essayé avec Weber.
Je le compare aux autres défenseurs et je ne peux pas dire qu’il est pire qu’eux. Avec ce qu’on a vu de lui, il aurait mérité une chance et peut-être qu’elle viendra. Pour le moment, on va voir ce qu’il peut faire avec Petry et Schlemko avec Weber.
Même après son absence de près d’un an, il ne faudra pas s’en faire pour le côté droit qui sera patrouillé par Weber. Je ne suis pas certain toutefois qu'il pourra venir en aide à son coéquipier sur l’autre flanc avec sa mobilité. Si Schlemko connaît des ennuis, il pourra refiler le disque à Weber qui saura comment s’en départir intelligemment, mais il n’est pas le genre de joueur à traverser de l’autre côté pour s’emparer lui-même de la rondelle et la transporter d’un bout à l’autre de la patinoire.
À 33 ans, Weber va devoir retrouver ses repères et son synchronisme au sein d’une Ligue nationale dont le rythme est toujours de plus en plus rapide.
Le problème dans son cas à mon avis, c’est qu’il sera victime de son statut de meilleur défenseur du Canadien. Derrière le banc, Claude Julien va lui dire qu’il va y aller graduellement dans son utilisation. Si le Canadien perd 2 à 1 après 10 minutes de jeu, il va aller discuter avec son capitaine et lui demander comment il se sent. En tant que joueur, il va évidemment répondre que « tout va très bien » et tout d’un coup, son temps de jeu va grimper à 30 minutes! J’exagère un peu, mais vous comprenez l’idée générale, alors qu’un entraîneur veut avoir recours à son joueur vedette et ce dernier ne va jamais dire qu’il préfère attendre au banc un autre quatre minutes, surtout qu’il a hâte de renouer avec l’action.
Weber a de l’expérience et de la maturité et si la situation l’exige, il va pouvoir se lever dans le vestiaire et demander de l’appui chez ses coéquipiers si jamais c’est plus difficile. Il peut le faire en raison de son leadership.
*Propos recueillis par le RDS.ca