MONTRÉAL – Chris Wideman avait 25 ans quand il a joué son premier match dans la Ligue nationale. Il avait auparavant passé quatre ans dans le réseau universitaire américain, joué cinq matchs dans la ECHL et trois saisons complètes dans la Ligue américaine.

Aujourd’hui dans la jeune trentaine et profitant d’une deuxième chance dans le circuit Bettman, le hasard veut qu’il soit jumelé avec un jeune partenaire au profil similaire au sien qui tente de suivre ses traces.

Corey Schueneman est arrivé dans l’organisation du Canadien dans l’anonymat le plus total en 2020. Il avait une cinquantaine de matchs d’expérience dans la LAH après un parcours de quatre saisons à l’Université Western Michigan. Joël Bouchard l’a intégré dans une brigade qui comptait trois anciens choix de deuxième ronde (Brook, Ouellet, Olofsson), un jeune de 21 ans avec une quarantaine de matchs dans le circuit Bettman (Fleury) et un projet finlandais avec en poche un contrat à deux volets (Leskinen).

Aujourd’hui, il est le seul du groupe à évoluer dans la LNH et la progression qu’il affiche dans son jeu pourrait lui permettre d’y étirer son séjour.

« Quand on est à l’université ou dans les mineures, on regarde beaucoup de matchs de la LNH à la télé en rêvant d’avoir un jour notre chance. Il l’a présentement, cette chance, et il en profite de brillante façon, a dit Wideman après la victoire de 5-1 du Canadien sur les Sénateurs. J’ai été dans ses souliers, je sais ce qu’il vit et je suis très heureux pour lui. »

Schueneman a marqué son premier but en carrière dans la Ligue nationale jeudi dans une défaite contre les Stars de Dallas. Ce moment charnière a semblé lui donner un élan qui l’a animé durant toute la soirée samedi, alors qu’il a été le deuxième défenseur le plus utilisé par l’entraîneur Martin St-Louis. Il a été crédité d’une mention d’aide sur un but de Joel Armia et a terminé le match avec un différentiel de +2, deux tirs cadrés et sept tirs bloqués.

« On faisait des farces il y a quelques semaines en parlant des buts dans un filet désert, a soulevé Wideman. Marty insistait pour nous faire comprendre que ces buts étaient importants parce qu’ils procuraient une confiance qui se transportait ensuite dans le match suivant. Cette théorie s’applique à [Schueneman] présentement. Il était solide en possession de rondelle aujourd’hui. Pour une recrue, il lisait très bien le jeu et ça m’aidait à faire la même chose. »

Schueneman a même obtenu un peu de temps de jeu en supériorité numérique. Cinquante-et-une secondes, pour être exact. C’est d’ailleurs dans ces circonstances qu’il a dirigé le tir dévié par Armia.  

« Il savait que ça se pouvait qu’il y aille, a révélé St-Louis. On a une unité avec un gaucher en haut et une autre avec un droitier. C’était [Chiarot] qui faisait la job, mais quand il est parti, on avait un vide à combler. Premièrement, on n’est pas sûr s’il est capable de faire le travail et deuxièmement, il faut qu’il le mérite aussi. Mais ce soir, il a bien fait. Il se donne une chance. »

« Il joue comme un gars qui veut rester dans la LNH, a observé Josh Anderson. Il fait du bon boulot, ne néglige aucun détail. Je ne sais pas combien de lancers il a bloqué, il me semble qu’il se plaçait devant tout ce qu’il voyait. Il démontre beaucoup de sang-froid avec la rondelle depuis qu’il est arrivé, ses lectures sont bonnes. On voit qu’il fait tout ce qu’il doit faire pour tenter d’être un joueur régulier dans cette ligue et jusqu’à maintenant, ça rapporte. »

« Il joue très bien, a approuvé Paul Byron. Je n’en connaissais pas beaucoup sur lui. Dans la dernière année et demie, avec la COVID, on n’a pas beaucoup vu les gars de Laval. Mais son jeu avec la rondelle est très bon, il fait des bonnes passes, il ne panique pas. Il doit juste continuer comme ça. Chaque nouvelle journée est une opportunité de montrer qu’il est un joueur de la Ligue nationale. »