J'irai droit au but : Guy Carbonneau a besoin d'aide et ça presse.

Les murmures sont venus à mes oreilles à ma sortie du Centre Bell après la défaite du Canadien aux mains des Predators de Nashville. Certains sont prêts à crucifier l'entraîneur pour les récents déboires de l'équipe.

Je m'excuse, mais à ceux-là, je réponds que Carbonneau doit faire avec les ressources qu'il a sous la main, des ressources que vous me permettrez de qualifier de modestes. J'ai dirigé pendant assez longtemps dans cette ligue pour savoir reconnaître un bon entraîneur et Carbo en est un. Je ne dirige aucunement le blâme en sa direction pour les insuccès de son équipe et il a mon appui à 100%.

Ce n'est pas comme si Carbonneau restait assis dans son bureau à attendre que les problèmes se règlent par magie. On le voit chercher activement des solutions. Samedi, il a essayé de donner un petit choc à ses joueurs en modifiant son alignement, mais il y a des limites à ce qu'il peut faire avec ce qu'il a sous la main.

Carbonneau doit-il encaisser une partie du blâme pour avoir laissé son équipe perdre une avance de trois buts en dix minutes contre Nashville? Non! À un certain moment, les joueurs doivent commencer à prendre leurs responsabilités. N'eut été de la performance de Cristobal Huet, les Predators auraient pu prendre l'avion avec leurs deux points après la première période. C'est vrai qu'il a eu quelques moments de faiblesses en fin de match, mais qui n'en auraient pas au beau milieu d'un barrage de 46 lancers?

Ce qui rend la dernière défaite du Tricolore encore plus gênante, c'est le fait que c'est Radek Bonk qui a enfoncé les derniers clous dans son cercueil avec le but égalisateur en fin de troisième et un gros but en fusillade. Voici un joueur que le Canadien a préféré laisser partir et a remplacé par Bryan Smolinski, qui ne livre pas la marchandise depuis le début de la saison et qui - comble de l'ironie - se trouvait au banc des punitions sur le but de Bonk.

Maintenant, la question qui tue : de quoi a besoin le Canadien? Ou plutôt, par où commencer? Pour moi, ça commence avec un joueur de centre offensif qui pourrait faire produire un joueur comme Michael Ryder. Je ne suis pas prêt à dire que le Canadien manque de leadership, mais c'est toutefois clair comme de l'eau de roche que ça manque de talent à Montréal.

Ceci étant dit, Bob Gainey doit trouver un moyen d'aider son entraîneur sans piger dans les jeunes joueurs qui sont en train de faire leur place dans le cœur de l'organisation. L'avenir du Canadien est assuré grâce à ses jeunes espoirs, mais il faut remplacer certains vétérans qui sont ici depuis longtemps et qui n'ont jamais fait du Canadien une meilleure équipe. Je ne nommerai pas de nom, mais vous pouvez tirer vos propres conclusions.

Qu'on me comprenne bien, je ne suis pas en train d'appuyer sur le bouton de panique. La saison est loin d'être finie, mais elle commence dangereusement à ressembler à celle de l'an passé. Ça ne fera qu'empirer si Carbo ne reçoit pas de meilleurs outils pour faire son travail.

Je le dis et je le répète : c'est sur la glace que le Canadien a besoin de renfort. Et vite!

Bienvenue aux joueurs de l'Ouest

La Ligue nationale a pris une excellente décision en adoptant un nouveau format de calendrier qui fera en sorte que toutes les équipes s'affronteront au moins une fois en cours de saison.

Le point principal à retenir, c'est que les partisans de partout dans la LNH pourront voir toutes les grandes vedettes de la Ligue. Dans l'Ouest, tous les arénas seront remplis à coup sûr pour accueillir les Crosby, Ovechkin et Lecavalier. À Montréal, c'est avec un grand plaisir que nous apprendront à connaître les Jonathan Toews et Patrick Kane, que nous retrouverons Roberto Luongo et que nous admirerons des étoiles comme Jarome Iginla, Henrik Zetterberg et Pavel Datsyuk.

Ça donnera peut-être l'occasion aux Québécois de revoir Joe Sakic une dernière fois avant qu'il ne prenne sa retraite.

Ça faisait longtemps qu'on parlait de ce dossier et il était temps qu'une décision soit prise.

Des appuis pour Maurice et Ferguson

L'organisation des Maple Leafs était en crise quand le Canadien s'est présenté à Toronto mardi dernier. L'équipe ne gagnait plus et son président Richard Peddie venait d'affirmer dans les journaux qu'il regrettait d'avoir embauché John Ferguson Jr. au poste de directeur général.

Le Canadien avait battu les Leafs en fusillade, mais depuis, l'équipe de la Ville Reine a remporté ses matchs contre Atlanta et Pittsburgh. Pour moi, c'est évident que les joueurs se sont ralliés derrière leur entraîneur et leur directeur général, deux hommes qu'ils respectent.

Pour ce qui est de Peddie, en voilà un qui a manqué une belle occasion de se la boucler. Ferguson ne mérite pas le traitement qu'on lui fait subir et il faut saluer la grande classe qu'il a démontrée dans la tourmente. Ce n'est pas les occasions qui ont manqué pour lui de répliquer, mais il a gardé le silence et encaissé les coups.

Maintenant, est-ce que Maurice et Ferguson garderont leur emploi jusqu'à la fin de la saison. Ça, rien ne le garantit, mais une chose est sûre, leur départ n'est pas la solution aux problèmes des Leafs.

*Propos recueillis par Nicolas Landry