J'ai été impressionné par l'intensité déployée par les joueurs du Canadien. En fait, la performance fournie jeudi soir par les hommes de Jacques Martin ressemblait en tous points aux affrontements inspirés face aux Capitals et aux Penguins. Et ça, pour les partisans du Canadien, c'est très encourageant.

Contrairement aux deux premiers matchs de la série où ils avaient été déclassés à plusieurs niveaux, les joueurs ont ajouté beaucoup de passion à leur jeu. L'émotion se ressentait lors de chaque présence sur la patinoire; ils ont joué avec la peur de perdre.

Le Canadien savait très bien que s'il échappait ce match, c'était foutu pour eux. Bien entendu, les Flyers sont parvenus à combler un déficit de 0-3 dans leur série les opposant aux Bruins, mais on sait qu'il est presque impossible d'effectuer ce type de remontée.

De mon humble avis, le Tricolore a démontré hors de tout doute qu'il voulait continuer à jouer au hockey, et ce, pour encore longtemps.

Les ajustements appropriés

Il ne faut pas se leurrer, l'idée d'utiliser Sergei Kostitsyn lors du deuxième n'était peut-être pas la meilleure décision de Jacques Martin. Cependant, l'entraîneur-chef du Canadien a su apporter les bons ajustements avant, mais aussi pendant le match no 3.

En somme, Martin a su expliquer à ses joueurs l'importance du match de jeudi soir et tous les joueurs, sans exception, ont compris le message.

Encore une fois, Martin a pu compter sur le brio de ses joueurs de soutien. Le troisième trio - formé de Maxim Lapierre, Dominic Moore et Tom Pyatt - a effectué un travail irréprochable pour aider le Canadien a l'emporter. En plus de marquer deux buts, ils ont contrôlé le jeu, causé des revirements et empêché le trio adverse de compter. Ils ont joué comme un bon deuxième trio de la LNH.

En séries éliminatoires, ce sont souvent les joueurs de soutien qui font la différence. On n'a qu'à penser à R.J. Umberger il y a deux ans.

Outre Lapierre, Moore et Pyatt, j'ai bien aimé ce que j'ai vu du quatrième trio qui a accompli du bon boulot. Enfin, Jaroslav Halak, qui n'avait pas été aussi étincelant jusqu'ici, a tenu son équipe dans le match tôt en première période avec quelques arrêts fort importants.

Par ailleurs, je m'en voudrais de ne pas parler des unités spéciales qui ont été très efficaces comparativement aux deux premiers duels. Si les Flyers étaient parvenus à marquer lors de la punition infligée à Ryan O'Byrne, le résultat aurait pu être bien différent.

Le vent dans les voiles?

Il est très difficile de se prononcer sur la question du momentum. De mon point de vue, je ne peux pas encore affirmer qu'il a changé de côté. Quand on y pense, le Canadien tire encore de l'arrière dans cette série. Les Flyers sont venus à Montréal en espérant arracher une victoire et c'est certain qu'ils feront tout pour atteindre cet objectif.

Avec Ian Laperrière de retour dans l'alignement, les Flyers seront sans doute inspirés. Dans certains cas, les changements apportent l'émotivité et je ne serais pas surpris que ça leur amène un énorme boost.

Bref, le Canadien a encore beaucoup de pain sur la planche avant de dire que le momentum a changé de côté.

Le match important de samedi

S'il désire retourner à Philadelphie avec une égalité de 2-2, le Canadien devra jouer de la même façon, mais avec encore plus d'intensité.

J'ai le sentiment qu'en début de match, les joueurs du Canadien ont donné trop de bonnes chances de marquer aux Flyers. Ces derniers auraient bien pu marquer le premier but hier. Heureusement, Halak a tenu le fort. Alors, ils doivent tempérer ça dès la première minute du match; prendre contrôle de la rencontre.

Nul besoin de vous dire que le premier but sera primordial. En plus de donner confiance, ce but assomme souvent l'autre équipe, surtout quand il est marqué tôt dans le match. Avec l'impact qu'amène le septième joueur au Centre Bell, ça accroit énormément tes chances de l'emporter.