du moins, on le souhaite tous, car le premier match de la finale de la Coupe Stanley a laissé les amateurs en appétit, mes amis! En attente de voir les Devils du New Jersey et les Kings de Los Angeles imposer leur rapidité et leur échec-avant, d'assister à un grand duel de gardiens et vivre une intensité extrême dès le départ, nous avons plutôt eu droit à un match brouillon et décousu, au cours duquel aucune des deux équipes ne semblait vouloir « déranger » l'autre. Mais où étaient donc les Parisé, Zajac, Kovalchuk, Richards, Carter et Brown?

Même Martin Brodeur, après coup, n'a pu s'empêcher de qualifier la rencontre de « bizarre et pas très bonne pour la cause du hockey ». Les joueurs des Kings faisaient aussi à peu près le même constat, dans un contexte évidemment un peu plus joyeux.

Cela dit, tout porte à croire que le deuxième match sera bien différent. Les Devils voudront absolument éviter de se retrouver en déficit de 0-2 avant de se rendre en Californie et vont jouer avec beaucoup plus d'énergie. Les Kings, eux, vont encore gagner en confiance après avoir maintenu leur dossier intact à l'étranger, même en disputant leur plus mauvais match des séries.

Le « vrai » début de la finale pourrait donc se faire samedi.

Mauvaise glace

À chaque finale, on croise les mêmes personnes, d'années en années. L'une d'elles est Dan Craig, le grand responsable de la qualité de la glace pour la Ligue nationale de hockey. Craig est celui qui a probablement le travail le plus difficile parmi tous à ce temps de l'année et après la rencontre d'hier, le pauvre homme a dû avoir un mal fou à s'endormir. À peu près tous les joueurs ont condamné le piteux état de la surface, même ceux des Devils qui écorchaient donc, au passage, leur propre amphithéâtre. On a même entendu un joueur des Kings comparer les rebonds de la rondelle à ceux d'une balle de tennis!

Il faut dire qu'on donne aux responsables de la patinoire une mission pratiquement impossible pour la grande finale. Partout en Amérique, l'été s'installe pour de bon et les conditions chaudes et humides prévalent à peu près partout. Or, il est impossible de climatiser suffisamment les édifices pour chasser complètement la chaleur et l'humidité qui s'installent à l'intérieur. Au Prudential Center, jeudi, on a installé des dizaines d'immenses ventilateurs dans les corridors ceinturant la patinoire pour tenter d'abaisser les températures et l'humidité. On a noté à peine une légère différence.

Si on ajoute le fait que les amphithéâtres sont de plus en plus occupés pour toutes sortes de raisons qui n'ont rien à voir avec le hockey, on ne peut qu'avoir de la compassion pour Craig et tous ceux qui essaient tant bien que mal de donner aux joueurs un terrain de jeu adéquat.

Peut-être que l'idée de jouer encore au hockey en juin n'est pas si bonne après tout, M. Bettman…

Le Commissaire ne parle pas, mais il parle

Tiens, puisqu'il est question de Gary Bettman, le Commissaire de la LNH a livré son traditionnel point de presse mercredi et fidèle à son habitude, il a « refusé de spéculer », « refusé de créer de faux espoirs », « refusé de commenter », « refusé de dévoiler ses stratégies », « nié des rumeurs », etc. Mais pourquoi donc rencontrer les journalistes, alors?

En fait, même en ne disant rien de précis, on peut quand même conclure certaines choses intéressantes à travers ses vagues propos. On a pu apprendre, entre autres, que l'avenir des Coyotes en Arizona tient encore et toujours aux deux mêmes facteurs capitaux : l'approbation par le conseil municipal de Glendale d'une entente concernant l'utilisation et la gestion de l'aréna et (surtout!) de l'assemblage final du financement devant servir à l'acquisition éventuelle de l'équipe par Greg Jamison. « Je ne peux dire à 100% que ça va réussir, mais nous n'avons pas de plan B pour les Coyotes », a dit M. Bettman, dans une tentative évidente de rassurer d'éventuels investisseurs autour de Jamison. Mais il ne faut pas se leurrer. L'éventuel propriétaire n'a pas encore trouvé l'argent nécessaire, c'est clair. Quant à l'absence de plan B, personne n'y croit!

On aura aussi compris entre les lignes, tel que nous l'anticipions, que les discussions éventuelles avec l'Association des joueurs seront visiblement plus pragmatiques que philosophiques cette fois. Loin du ton sombre, pour ne pas dire fataliste de 2004, Gary Bettman a plutôt claironné haut et fort que les revenus globaux de la LNH ont dépassé les 3 milliards de dollars cette saison et que 21,5 millions de spectateurs ont assisté aux matchs. Il a parlé de l'impact positif du partenariat avec le réseau NBC Sports. Il a aussi souligné la meilleure structure organisationnelle de l'AJLNH, tout en disant ne pas comprendre comment les journalistes pouvaient en venir à prédire un autre arrêt de travail.

Faut-il y voir pour autant un espoir de résolution avant l'automne? Non. Car même si on ne débattait pas de nouveaux grands principes à la table de négociation, on débattra assurément de questions monétaires et financières. Or, vous savez comme moi que dès qu'il est question d'argent… Cela dit, la recherche de compromis sera certainement plus facile à atteindre et s'il y avait arrêt de travail, on peut croire que ce serait moins long qu'il y a 8 ans. À cette époque, une grande partie de la durée du conflit fut imputable au refus des joueurs d'accepter le principe du plafond salarial, tout comme à la volonté de la LNH de l'imposer absolument.

Là-dessus, à dimanche mes amis, au lendemain d'un match que nous souhaitons à la hauteur des attentes.