Charles Hudon est serein. À Lausanne avec sa famille depuis près de deux semaines, l’attaquant québécois n’a pas vu le temps passer depuis son arrivée en Europe.

 

« Jusqu’à date ça va super bien, je ne pensais pas que j'allais m'adapter aussi vite après un tel revirement de situation », dit-il. « L'équipe m'a accueilli les bras ouverts, nous ne manquons de rien ma famille et moi. Nous sommes vraiment bien. »

 

Sur la patinoire aussi ça va bien, où Hudon a amassé 4 points en deux matchs. Il dit éprouver un peu de difficulté avec les dimensions plus grandes de la surface glacée, surtout en ce qui a trait au positionnement, mais l’adaptation se fait lentement mais sûrement. 

 

« Jusqu’à présent, j’aime vraiment ça, ils m'utilisent à ma place dans un rôle avec lequel je suis à l’aise, c’est sûr que ça peut changer au cours d’une saison, mais pour l’instant, avec mes coéquipiers, sur mon trio, ça va super bien. Je joue aussi sur l’avantage numérique », raconte-t-il avec enthousiasme.

 

Il peut aussi compter sur l’ancien du Canadien Mark Barberio pour lui donner des conseils.

 

« Comme c'est ma première expérience en Europe, je pose beaucoup de questions à Mark. Ça va bien, j'essaie d'amener le plus de fun possible sur la glace et durant les entraînements. » 

 

Si retourner dans la LNH est toujours un objectif, il préfère pour le moment se consacrer à sa nouvelle équipe en Suisse. Il a signé un contrat qui l’oblige à passer toute la saison avec le Lausanne HC, que les activités reprennent ou non dans le circuit Bettman. Il semble même se faire à l’idée qu’il pourrait se bâtir une carrière en Europe.

 

« J'ai pris la décision de rester ici pour avoir une chance de vraiment m’améliorer, de jouer une saison complète. Ça fait longtemps que je n’ai pas joué autant de matchs, ça va me faire du bien. Je me concentre vraiment ici à Lausanne en ce moment, je ne me préoccupe pas de la LNH, si ça va recommencer ou non. On verra pour la suite. »

 

Il ajoute : « On verra plus tard si j'ai pris la bonne décision. En ce moment, je vis avec ça et je me sens bien. Oui ça reste dans mon état d’esprit de revenir dans la LNH  mais on verra pour les prochaines années ».

 

Charles Hudon travaille donc à devenir un meilleur joueur et à retrouver la belle confiance qu’il avait avec le Rocket. Il donne d’ailleurs beaucoup de crédit à Joël Bouchard et Alexandre Burrows pour son rendement avec l’équipe de la Ligue américaine, où il a amassé 35 points dont 27 buts en 46 matchs.

 

« C’est sûr que la confiance joue un gros rôle pour un joueur de hockey.  C'est difficile de jouer un match, ensuite de rater les 5 suivants, de ne pas avoir le temps de glace que tu voudrais pour être meilleur sur la patinoire. Joël me laissait beaucoup de place pour faire mes choses. J'ai aussi travaillé avec Alex Burrows pour améliorer mon jeu offensif et l’avantage numérique. On avait une belle complicité. Je prenais des décisions, lui aussi de son côté, puis on se rencontrait pour en discuter et voir ce qui fonctionnait le mieux. Nous discutions souvent. C'est comme ça qu'un joueur s'améliore. Je leur ai envoyé des textos récemment. Je tenais à les remercier pour ce qu'ils ont fait pour moi. Ils m'ont permis d'être un meilleur joueur, c’est sûr et certain. » 

 

Le sujet nous amène à parler de Claude Julien. Au cours des derniers jours, l’Almatois ne s’est pas gêné pour dire que la communication n’était pas le point fort de l’entraîneur du Canadien qui s’est d’ailleurs défendu cette semaine, en précisant que sa porte était toujours ouverte pour ses joueurs. Hudon tient toutefois à apporter des précisions sur ce sujet.

 

« Je comprends le point de Claude et c’est vrai que sa porte a toujours été ouverte. Il était toujours là pour nous autres, mais des fois, juste un petit commentaire, peu importe s’il est positif ou négatif, juste sentir que tu fais partie de l’équipe que tu sois dans la formation ou non, ça peut faire du bien. Tous les coachs sont différents. Je ne veux rien reprocher à Claude. Joël me parlait beaucoup et j’aimais ça. On ne jasait pas juste de hockey. Rentrer en confiance avec quelqu'un, c’est comme avec un enfant, si tu parles des choses qu'il aime, il va te parler encore plus. Je ne reproche rien à Claude. Il faisait sa job, moi je faisais la mienne. C’est comme ça. J’ai eu beaucoup de conversation avec Joël par rapport à cela, mais je sais que chaque coach est différent, chaque personne communique d’une façon différente. » 

 

On sent la déception et peut-être un peu d’amertume dans la voix de Charles au sujet de son aventure avec le Canadien.

 

« La première saison a tellement bien été, je sentais que j'avais ma place, je le sens encore que j'ai ma place dans la LNH. Après cette saison-là, je pensais que la deuxième allait être meilleure, mais je ne sais pas ce qui s'est passé. Je ne veux pas poser de question parce que je sais que je n'aurai pas de réponse. Les 

trois dernières saisons ont été très difficiles pour moi mais je me rappelle aussi des bons moments. » 

 

ContentId(3.1375887):Charles Hudon se demande ce qui n'a pas fonctionné avec le Canadien
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Plusieurs prétendent qu’il a eu toutes les chances de faire sa niche dans la LNH, d’autres pensent qu’avec des saison de 32 et 15 matchs, il est bien difficile de se faire valoir adéquatement.

 

« Ma chance, oui je l'ai eu à ma première saison, c’est certain. Claude m'a donné beaucoup de temps de glace, je jouais avec Max Pacioretty et ça m'a donné confiance en offensive. Kirk Muller aussi m'a beaucoup aidé. Les années suivantes, ça changé. Des décisions ont été prise pour la formation. La chance oui je l'ai eu, pis non, je ne l'ai pas eue », affirme-t-il.

 

Alors, le Canadien, c’est terminé? Marc Bergevin lui a soumis une offre qualificative qu’il n’a pas accepté. Le CH a tenté de l’échanger sans succès. Il est parti pour l’Europe où il demeurera toute la saison. On parle d’une séparation ou d’un divorce avec le Tricolore?

 

« Je ne sais pas. Je me concentre sur Lausanne. J'ai des choses à travailler. Je veux montrer ce que je suis capable de faire au niveau offensif. Plusieurs affirment que je ne suis pas un joueur de Ligue nationale, mais mon but est de revenir et de montrer que je le suis. On verra ce qui va arriver avec le Canadien. Pour moi en ce moment, c’est Lausanne », de conclure le numéro 55 des Lions.