(RDS) - Éric Gagné a provoqué un véritable raz-de-marée cette semaine, au Québec, après avoir mis la main sur le trophée Cy Young et c'est tout à fait bien qu'il en fut ainsi. Tous les hommages qui ont été exprimés au sujet de cet exploit exceptionnel sont pleinement mérités. En fait, c'est rien de moins qu'une page importante de l'histoire du Québec qui s'est écrite.

Dans une mesure différente, certes, il y a aussi un autre jeune québécois qui mérite que l'on souligne ses performances actuelles: Alex Tanguay! Pendant que l'on célébrait la consécration d'Éric Gagné, Alex Tanguay trônait au sommet du classement des marqueurs de la Ligue nationale. Mis à part Mario Lemieux, combien de fois avons-nous vu un des nôtres au tout premier rang au cours des 20 dernières années?

Depuis le début de la saison, Tanguay traîne une partie de l'équipe de l'Avalanche sur ses épaules. Non seulement les statistiques le prouvent-elles, hors de tout doute, mais son style de jeu est tout simplement flamboyant.

J'ai eu le plaisir d'assister au match entre Colorado et les Rangers de New York, en compagnie de mon épouse, le 2 novembre dernier au Madison Square Garden et nous avons tous les deux été ébahis par Alex.

Du début à la fin, il n'a cessé de patiner à fond de train, en harcelant constamment les défenseurs des Rangers. Avec un recul de 2-1, Tanguay a à lui seul orchestré le retour de son équipe. Il a d'abord marqué le but égalisateur et a tout fait, littéralement, pour préparer le but gagnant de Karlis Skrastins en prolongation. Ce soir-là, Peter Forsberg et Paul Kariya ne jouaient pas (blessés tous les deux), Joe Sakic et Teemu Selanne ne semblaient pas dans leur assiette et Milan Hejduk flottait plus qu'il ne jouait. Les deux points arrachés aux Rangers furent une gracieuseté d'Alex Tanguay, point à la ligne.

Quand Pierre Lacroix a fait l'acquisition de Kariya et Selanne, le nom de Tanguay revenait toujours en dernier quand on entendait les commentaires sur "le Super 6" de l'Avalanche. A mi-chemin au mois de novembre, il est temps d'apporter le correctif nécessaire et de rendre hommage à ce jeune homme qui aura 24 ans, à peine, le 21 novembre prochain.

La zone de "désinformation"

Yvon Pedneault a réussi à recueillir quantité d'informations pertinentes sur l'état des négociations en vue du prochain contrat de travail entre la LNH et l'Association des joueurs et à la lumière de celles-ci, il est clair que le processus entre dans une phase frustrante pour tout le monde. Une phase que l'on pourrait qualifier de zone de "désinformation".

En gros, les joueurs renient fortement l'ensemble des problèmes financiers que connaissent les équipes. Ils croient que les chiffres que les propriétaires ont déposé sur la table ne sont que du chiqué! De leur côté, les propriétaires et leur commissaire refusent d'admettre qu'il pourrait exister une autre solution au conflit que l'imposition d'un plafond salarial radical. Dans les deux cas, il pourrait très bien s'agir d'un "bluff" que l'on tente d'utiliser pour déstabiliser l'autre partie.

Je le répète, les joueurs savent très bien que de sérieux problèmes touchent la LNH présentement. Pourquoi d'ailleurs auraient-ils proposé d'accepter une réduction salariale dès cette année? De leur côté, les propriétaires savent très bien qu'ils devront éventuellement assouplir leur méthode proposée de contrôle des salaires s'ils veulent éviter la catastrophe que représenterait une cessation des activités, la saison prochaine.

Malheureusement, dans le jeu parfois incompréhensible des négociations, il faut parfois passer par bien des étapes inutiles avant de parler des vraies choses. Il appert que nous en sommes exactement là, présentement...