Tout le crédit revient aux Ducks d'Anaheim, à n'en pas douter, mais il reste que les Sénateurs d'Ottawa sont tout simplement méconnaissables depuis le début de la grande finale de la Coupe Stanley. Tout ce qui leur a permis de lessiver leurs trois premiers adversaires en 15 matchs semble avoir disparu.

Commençons par l'échec-avant. Cet ingrédient si efficace jusqu'ici fait terriblement défaut depuis le début de la finale. Lorsque le disque est rejeté profondément en zone d'Anaheim, Pronger, Niedermayer et Beauchemin n'ont en général aucun problème à le récupérer et à organiser la sortie de territoire. La situation était particulièrement visible à compter de la deuxième période du match de mercredi.

Parlons maintenant du jeu de puissance. Même si les Sénateurs ont marqué deux buts en supériorité lundi, il n'en demeure pas moins qu'ils ont été globalement incapables de profiter de leurs chances. Pensons surtout aux deux occasions ratées à 5 contre 3, situations qui auraient pu, à elles seules, faire complètement basculer la série. Avec une efficacité de plus de 20% depuis le début des séries, Ottawa avait fait payer très cher l'indiscipline de l'adversaire. Contre Anaheim, c'est bien différent.

On ne saurait passer sous silence, bien sûr, le pâle rendement des principaux attaquants de l'équipe. Je vous mets au défi de trouver plus d'un ou deux surnombres en faveur des Sénateurs lors du deuxième match! Une grande part des reproches revient légitimement au trio Spezza-Alfredsson-Heatley, d'accord, mais Bryan Murray n'est-il pas en droit de s'attendre aussi à au moins quelques bonnes chances de marquer de la part de joueurs comme Fisher, Comrie et Schaeffer?

On le redit, Anaheim mérite de mener la série 2-0. Si les Sénateurs sont en pleine crise d'identité, c'est que les Ducks ont réussi à imposer la leur. Point à la ligne. C'est à se demander, maintenant, si l'avantage de la patinoire pourra faire tourner les choses en faveur de Bryan Murray. Le dernier mot sur les confrontations aidera la cause, certes, mais est-ce que ce sera suffisant?

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Comment ne pas se réjouir de voir toute cette reconnaissance que reçoit François Beauchemin depuis le début des séries et particulièrement à l'issue des deux premiers matchs de la finale? François a travaillé extrêmement fort au cours des dernières années et il mérite chaque miette de son succès. Étiqueté « troisième » derrière Chris Pronger et Scott Niedermayer, il n'en fut pas moins le meilleur défenseur des Ducks lors des deux premières rencontres. Son entraîneur lui a d'ailleurs offert le plus bel hommage qui soit, en lui donnant près de 31 minutes de temps de glace, mercredi.

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Le climat du sud de la Californie est tout simplement idéal à ce temps de l'année. Lorsque le soleil du matin finit par assécher la mince nébulosité qui se crée tous les jours, à l'aurore, les conditions deviennent exceptionnelles. Des températures dans la mi-vingtaine, un taux d'humidité très bas, un ciel bleu immaculé, des vents très légers et une agréable fraîcheur le soir et la nuit. Bref, on comprend le désir de certains joueurs de souhaiter évoluer dans un tel environnement.