Cunneyworth joue gros
Hockey mercredi, 18 janv. 2012. 11:23 samedi, 14 déc. 2024. 04:12
L'histoire m'est racontée par un représentant d'une autre organisation de la Ligue nationale.
«Quand j'ai appris que le Canadien venait d'échanger Michael Cammalleri, j'étais convaincu que l'équipe avait obtenu un choix de deuxième ronde en retour. J'ai été étonné d'apprendre les modalités de l'échange: Rene Bourque, un espoir des rangs juniors et un choix de deuxième ronde. C'est toute une transaction si on considère qu'il est toujours difficile de se départir d'un haut salarié qui connaît une mauvaise saison. Quelles sont les chances qu'une autre formation s'intéresse à un joueur unidimensionnel dans ces circonstances? J'ignore où Calgary avait la tête. Cette organisation avait sans doute encore en souvenir sa saison de 39 buts, il y a quatre ans», m'a-t-il souligné.
Pierre Gauthier avait même accroché un bête hameçon au bout de sa ligne en offrant aux Flames un gardien finlandais, Karri Ramo, que l'équipe n'aurait pu embaucher tant que Carey Price jouera plus de 60 matchs par saison. C'est-à-dire pendant au moins une bonne dizaine d'années si tout se passe comme prévu dans son cheminement de carrière.
Habituellement, la façon d'identifier le véritable gagnant d'une transaction est de déterminer qui des deux équipes a obtenu le joueur le plus talentueux. Ce qui devrait normalement nous permettre, dans ce cas bien précis, de donner un coup de chapeau aux Flames qui ont acquis en Cammalleri, un talent brut supérieur à celui de Bourque. Cependant, il y a d'autres éléments particuliers à considérer dans cette transaction. J'en retiens deux qui font finalement pencher le balancier du côté du Canadien. Le départ de Cammalleri semble avoir permis d'épurer le vestiaire, tout en allégeant l'organisation d'une galette salariale de 14 millions $ pour les deux prochaines années. Deux facteurs qui pourraient aider le Canadien à se concentrer plus facilement sur la suite des choses, du moins à court terme.
Une équipe qui se voit dans l'obligation d'y aller d'une autre réorganisation (puisqu'on ne nous parlera jamais de reconstruction) peut difficilement le faire si elle ne parvient pas d'abord à se débarrasser de son bois mort ou de hauts salariés improductifs. Gauthier, lui, a eu le bonheur de trouver preneur pour son plus haut salarié. Plus chanceux que ça, tu t'appelles Glen Sather.
Mon informateur le confirme, Bourque était sur le marché depuis longtemps. Le directeur général Jay Feaster a peut-être été trop gourmand avec ses homologues de la ligue puisque le gros ailier était toujours avec l'équipe quand Gauthier lui a proposé de reprendre un franc-tireur qui a connu la meilleure saison de sa carrière dans le chandail des Flames.
Dimanche, Bourque n'a pas raté l'occasion de créer une première bonne impression, mais on ne s'excitera pas trop puisqu'il traîne la réputation d'un joueur qui n'a pas toujours le pied à fond sur l'accélérateur. Le beau côté de l'affaire, c'est que l'investissement financier dans son cas ne constitue pas un très grand risque. Des joueurs touchant trois millions de dollars par saison, il y en a à tous les coins de rue dans la Ligue nationale. Quand ils connaissent en plus trois saisons consécutives de plus de 20 buts, ça devient presque un cadeau du ciel. Si Bourque avait accompli cela à Montréal, il serait l'un des joueurs les plus populaires en ville.
Cunneyworth a des choses à prouver
Il faudra vivre avec les qualités et les défauts de Bourque. Bon, d'accord, ça ne lui tente pas toujours de faire une différence, mais ils sont combien dans la Ligue nationale à se présenter à chaque match? Sidney Crosby? Martin Saint-Louis? Steven Stamkos? Tim Thomas? Une denrée rare, faut-il le préciser.
Bourque est costaud et il lui arrive à l'occasion d'avoir la mèche courte. Si on le frappe durement, il y a des chances que son agresseur reçoive son bâton là où ça fait mal. Ce soir, les joueurs des Capitals de Washington menacent de lui faire payer le prix pour le coup à la tête qu'il a servi à Nicklas Backstrom, leur as joueur de centre qui n'a pas joué depuis. Il s'attend à devoir répondre de ses actes. Son comportement dans cette situation nous en dira beaucoup sur le type de guerrier qu'il est.
Pour le reste, ce sera à l'entraîneur de voir à ce qu'il ne s'endorme pas trop souvent. C'est une autre façon pour Randy Cunneyworth de démontrer qu'il a l'étoffe nécessaire pour travailler en chef dans cette ligue. Il joue gros sur le plan personnel en ce moment.
Jusqu'ici, son rendement depuis qu'il a succédé à Jacques Martin n'est pas susceptible de lui ouvrir des portes. Il faudra que l'équipe effectue une remontée appréciable au classement pour qu'on le remarque pour la peine dans les cercles du hockey.
Après tout, la haute direction du Canadien était convaincue de pouvoir filer vers une place en séries quand elle lui a accordé ce vote de confiance. Le Canadien s'est plutôt enlisé davantage.
Peut-être que l'évaluation finale qu'on fera de ses chances d'aller plus loin ne se limitera pas uniquement à son incapacité de pouvoir converser en français. Peut-être qu'on lui reprochera surtout de n'avoir rien apporté de plus à l'équipe.
Il a encore 37 matchs devant lui pour mériter ses galons. J'ai bien l'impression que Cunneyworth ne s'inquiète pas uniquement de l'avenir de l'équipe.
Parlant de bilinguisme
Des enfants, qui ont besoin d'un support moral pour diverses raisons, sont accueillis à chaque match dans la loge de Scott et Brian, dont les frais sont honorés par le duo Gomez-Gionta. Quand l'un des deux joueurs est blessé, ça lui permet d'aller les saluer durant la partie.
Dimanche, à l'occasion de la visite des Rangers, c'est ce que Gionta a fait pour la plus grande joie de petits bonshommes qui ont tout de suite su qui il était. L'un d'eux a tiré son père par le bras. «Papa, papa, c'est Brian. Brian Gionta, c'est lui, c'est lui», a-t-il dit, excité et impressionné.
Gionta leur a parlé. Son père a servi d'interprète pour ses deux garçons. Gionta a été si gentil avec eux qu'ils ont eu cette demande bien spéciale pour leur père à leur retour à la maison.
Ils ont tellement regretté de ne pas pouvoir lui parler qu'ils désirent maintenant converser en anglais à la maison afin d'apprendre une langue qui leur permettra de jaser avec un autre joueur si jamais l'occasion se présente.
Les enfants nous servent parfois de ces leçons.
«Quand j'ai appris que le Canadien venait d'échanger Michael Cammalleri, j'étais convaincu que l'équipe avait obtenu un choix de deuxième ronde en retour. J'ai été étonné d'apprendre les modalités de l'échange: Rene Bourque, un espoir des rangs juniors et un choix de deuxième ronde. C'est toute une transaction si on considère qu'il est toujours difficile de se départir d'un haut salarié qui connaît une mauvaise saison. Quelles sont les chances qu'une autre formation s'intéresse à un joueur unidimensionnel dans ces circonstances? J'ignore où Calgary avait la tête. Cette organisation avait sans doute encore en souvenir sa saison de 39 buts, il y a quatre ans», m'a-t-il souligné.
Pierre Gauthier avait même accroché un bête hameçon au bout de sa ligne en offrant aux Flames un gardien finlandais, Karri Ramo, que l'équipe n'aurait pu embaucher tant que Carey Price jouera plus de 60 matchs par saison. C'est-à-dire pendant au moins une bonne dizaine d'années si tout se passe comme prévu dans son cheminement de carrière.
Habituellement, la façon d'identifier le véritable gagnant d'une transaction est de déterminer qui des deux équipes a obtenu le joueur le plus talentueux. Ce qui devrait normalement nous permettre, dans ce cas bien précis, de donner un coup de chapeau aux Flames qui ont acquis en Cammalleri, un talent brut supérieur à celui de Bourque. Cependant, il y a d'autres éléments particuliers à considérer dans cette transaction. J'en retiens deux qui font finalement pencher le balancier du côté du Canadien. Le départ de Cammalleri semble avoir permis d'épurer le vestiaire, tout en allégeant l'organisation d'une galette salariale de 14 millions $ pour les deux prochaines années. Deux facteurs qui pourraient aider le Canadien à se concentrer plus facilement sur la suite des choses, du moins à court terme.
Une équipe qui se voit dans l'obligation d'y aller d'une autre réorganisation (puisqu'on ne nous parlera jamais de reconstruction) peut difficilement le faire si elle ne parvient pas d'abord à se débarrasser de son bois mort ou de hauts salariés improductifs. Gauthier, lui, a eu le bonheur de trouver preneur pour son plus haut salarié. Plus chanceux que ça, tu t'appelles Glen Sather.
Mon informateur le confirme, Bourque était sur le marché depuis longtemps. Le directeur général Jay Feaster a peut-être été trop gourmand avec ses homologues de la ligue puisque le gros ailier était toujours avec l'équipe quand Gauthier lui a proposé de reprendre un franc-tireur qui a connu la meilleure saison de sa carrière dans le chandail des Flames.
Dimanche, Bourque n'a pas raté l'occasion de créer une première bonne impression, mais on ne s'excitera pas trop puisqu'il traîne la réputation d'un joueur qui n'a pas toujours le pied à fond sur l'accélérateur. Le beau côté de l'affaire, c'est que l'investissement financier dans son cas ne constitue pas un très grand risque. Des joueurs touchant trois millions de dollars par saison, il y en a à tous les coins de rue dans la Ligue nationale. Quand ils connaissent en plus trois saisons consécutives de plus de 20 buts, ça devient presque un cadeau du ciel. Si Bourque avait accompli cela à Montréal, il serait l'un des joueurs les plus populaires en ville.
Cunneyworth a des choses à prouver
Il faudra vivre avec les qualités et les défauts de Bourque. Bon, d'accord, ça ne lui tente pas toujours de faire une différence, mais ils sont combien dans la Ligue nationale à se présenter à chaque match? Sidney Crosby? Martin Saint-Louis? Steven Stamkos? Tim Thomas? Une denrée rare, faut-il le préciser.
Bourque est costaud et il lui arrive à l'occasion d'avoir la mèche courte. Si on le frappe durement, il y a des chances que son agresseur reçoive son bâton là où ça fait mal. Ce soir, les joueurs des Capitals de Washington menacent de lui faire payer le prix pour le coup à la tête qu'il a servi à Nicklas Backstrom, leur as joueur de centre qui n'a pas joué depuis. Il s'attend à devoir répondre de ses actes. Son comportement dans cette situation nous en dira beaucoup sur le type de guerrier qu'il est.
Pour le reste, ce sera à l'entraîneur de voir à ce qu'il ne s'endorme pas trop souvent. C'est une autre façon pour Randy Cunneyworth de démontrer qu'il a l'étoffe nécessaire pour travailler en chef dans cette ligue. Il joue gros sur le plan personnel en ce moment.
Jusqu'ici, son rendement depuis qu'il a succédé à Jacques Martin n'est pas susceptible de lui ouvrir des portes. Il faudra que l'équipe effectue une remontée appréciable au classement pour qu'on le remarque pour la peine dans les cercles du hockey.
Après tout, la haute direction du Canadien était convaincue de pouvoir filer vers une place en séries quand elle lui a accordé ce vote de confiance. Le Canadien s'est plutôt enlisé davantage.
Peut-être que l'évaluation finale qu'on fera de ses chances d'aller plus loin ne se limitera pas uniquement à son incapacité de pouvoir converser en français. Peut-être qu'on lui reprochera surtout de n'avoir rien apporté de plus à l'équipe.
Il a encore 37 matchs devant lui pour mériter ses galons. J'ai bien l'impression que Cunneyworth ne s'inquiète pas uniquement de l'avenir de l'équipe.
Parlant de bilinguisme
Des enfants, qui ont besoin d'un support moral pour diverses raisons, sont accueillis à chaque match dans la loge de Scott et Brian, dont les frais sont honorés par le duo Gomez-Gionta. Quand l'un des deux joueurs est blessé, ça lui permet d'aller les saluer durant la partie.
Dimanche, à l'occasion de la visite des Rangers, c'est ce que Gionta a fait pour la plus grande joie de petits bonshommes qui ont tout de suite su qui il était. L'un d'eux a tiré son père par le bras. «Papa, papa, c'est Brian. Brian Gionta, c'est lui, c'est lui», a-t-il dit, excité et impressionné.
Gionta leur a parlé. Son père a servi d'interprète pour ses deux garçons. Gionta a été si gentil avec eux qu'ils ont eu cette demande bien spéciale pour leur père à leur retour à la maison.
Ils ont tellement regretté de ne pas pouvoir lui parler qu'ils désirent maintenant converser en anglais à la maison afin d'apprendre une langue qui leur permettra de jaser avec un autre joueur si jamais l'occasion se présente.
Les enfants nous servent parfois de ces leçons.