Halak a sauvé les fesses de tout le monde
Hockey jeudi, 17 juin 2010. 20:09 jeudi, 12 déc. 2024. 12:43
Pierre Gauthier nous a révélé que Jaroslav Halak était un peu déçu d'apprendre qu'il avait été échangé. S'il a dit qu'il était un peu déçu, c'est sans doute qu'il l'était beaucoup.
Difficile de savoir ce qui trotte dans la tête d'un gardien qui se savait déjà important au sein de son organisation? Halak désirait-il y rester associé pendant longtemps afin de participer à sa relance? Souhaitait-il à ce point devenir un gardien numéro un dans la Ligue nationale qu'une transaction était la dernière de ses préoccupations? À la lumière de tout ce qu'il a accompli dans les séries, croyait-il avoir convaincu ses patrons qu'il avait tous les atouts pour les mener loin dans l'avenir?
Sa réaction teintée de déception semble assez claire. Halak croyait avoir suffisamment devancé Carey Price pour mériter un contrat digne de son talent et de ses prouesses. Or, non seulement ne sera-t-il pas le gardien de l'avenir du Canadien, mais il se retrouve dans une ville et dans une organisation qui n'étaient sans doute pas dans ses vues. Non seulement a-t-il été préféré à Price, mais il n'a pas reçu la moindre proposition de contrat.
Quelle a été sa récompense pour avoir permis au Canadien de disputer trois séries éliminatoires pour la première fois depuis la coupe de 1993?
Un simple coup de fil de Gauthier qui l'a remercié pour ses bons services.
Tant et aussi longtemps que Geoff Molson sera le propriétaire du Canadien, j'espère que le petit gardien slovaque recevra une carte de Noël de sa part. Sans lui, il n'y aurait pas eu d'excitation dans la ville ce printemps. Il n'y a aucun doute que l'équipe n'aurait jamais accédé aux séries sans ses coups d'éclat répétés.
Grâce à lui, le Canadien a disputé trois parties locales contre Washington, trois contre Pittsburgh et deux autres contre Philadelphie. Or, chaque partie locale dans les séries génère des revenus évalués à 2.5 millions $. Comme le tarif des billets grimpe de série en série, les profits suivent la même pente ascendante. En étant conservateur, disons que Halak a peut-être mis dans les goussets des frères Molson la bagatelle de 20 millions de dollars. Vingt millions de dollars grâce aux performances d'un petit gardien sur lequel on ne comptait pas trop au début de la saison. Je défie Geoff Molson de regarder sa fidèle clientèle droit dans les yeux et de lui dire qu'il s'attendait à cela.
Je repose donc la question. Pour avoir engraissé le Canadien de 20 millions $, tout en étant l'un de ses plus petits salariés (800 000 $), qu'a-t-il reçu comme récompense?
Un coup de fil de remerciement de son directeur général.
Il leur a permis de sauver la face
Par ses performances répétées, Halak n'a pas fait qu'assurer les salaires de Mike Cammalleri, de Brian Gionta, de Scott Gomez et de Hal Gill la saison prochaine. Il a permis à des hommes de hockey d'expérience de sauver la face et même d'avoir l'air brillants.
Que dirait-on aujourd'hui de Bob Gainey si, après avoir totalement chambardé l'équipe l'été dernier, le Canadien avait raté les séries? Quelle opinion aurait-on de son successeur qui a été son conseiller principal à l'occasion de tous ces changements?
Est-ce que Jacques Martin aurait reçu autant d'éloges, lui qu'on a attiré au Centre Bell grâce à un contrat aussi doré que blindé pour mener le Canadien dans les séries?
Halak a sauvé les fesses de tout le monde, dirigeants comme coéquipiers. J'espère que Carey Price sait qu'il a tout avantage à se présenter au prochain camp d'entraînement dans une forme physique exceptionnelle. Il y a une bonne part de risque dans la décision qui vient d'être prise. Jusqu'ici, Halak a démontré qu'il est un gardien plus calme, plus en contrôle de ses émotions, plus cérébral, plus soucieux de connaître une grande carrière et plus amoureux de son sport, peut-être.
Il aurait été difficile de les garder tous les deux, on n'en doute pas. La cohabitation aurait été de plus en plus difficile, voire malsaine à la longue. On a donc pesé le pour et le contre et on a jugé que l'équipe allait gagner plus de matchs avec Price au cours des prochaines années. Souhaitons-leur d'avoir vu juste, pour le plus grand bien de Price et pour celui de son entraîneur qui, après avoir vu son équipe entrer en séries lors du dernier match de la saison, pourrait connaître un prochain printemps pas mal plus hasardeux.
La transaction
On sait relativement peu de choses des deux joueurs qui ont été acquis en retour de Halak. Avec de la chance, Lars Eller pourrait mériter une place dans la formation dès la prochaine saison. Ian Schultz est un ailier costaud qui pourrait jouer un jour à Montréal au sein d'un troisième ou d'un quatrième trio. Un autre plombier, comme on en a vu tant d'autres depuis 15 ans, probablement.
On va faire confiance à Gauthier pour ces deux-là. Le directeur général a au moins le mérite d'avoir obtenu deux joueurs alors que Gainey aurait acquis un choix de deuxième ronde des Flyers si Paul Holmgren n'avait pas fait la fine gueule à la mi-saison. Il faut toutefois préciser que la valeur marchande de Halak est plus élevée aujourd'hui qu'elle ne l'était en janvier.
Quant à ceux qui ne comprennent pas que le Canadien n'ait pas au moins tenté d'obtenir David Perron, faut-il vraiment s'étonner de ça? En faisant l'acquisition de Perron, on aurait confirmé que Trevor Timmins avait commis une bourde en lui préférant Max Pacioretty en première ronde en 2007.
Un peu embarrassant quand on y pense. Pacioretty n'a pas encore mérité sa place dans la Ligue nationale alors que Perron y est installé solidement depuis trois saisons.
Il faudra y mettre le temps pour évaluer cette transaction, probablement quelques saisons. Tout ce qu'on sait pour le moment, c'est qu'on a sacrifié un gardien qui a de l'avenir pour obtenir deux jeunes qui semblent en avoir.
Difficile de savoir ce qui trotte dans la tête d'un gardien qui se savait déjà important au sein de son organisation? Halak désirait-il y rester associé pendant longtemps afin de participer à sa relance? Souhaitait-il à ce point devenir un gardien numéro un dans la Ligue nationale qu'une transaction était la dernière de ses préoccupations? À la lumière de tout ce qu'il a accompli dans les séries, croyait-il avoir convaincu ses patrons qu'il avait tous les atouts pour les mener loin dans l'avenir?
Sa réaction teintée de déception semble assez claire. Halak croyait avoir suffisamment devancé Carey Price pour mériter un contrat digne de son talent et de ses prouesses. Or, non seulement ne sera-t-il pas le gardien de l'avenir du Canadien, mais il se retrouve dans une ville et dans une organisation qui n'étaient sans doute pas dans ses vues. Non seulement a-t-il été préféré à Price, mais il n'a pas reçu la moindre proposition de contrat.
Quelle a été sa récompense pour avoir permis au Canadien de disputer trois séries éliminatoires pour la première fois depuis la coupe de 1993?
Un simple coup de fil de Gauthier qui l'a remercié pour ses bons services.
Tant et aussi longtemps que Geoff Molson sera le propriétaire du Canadien, j'espère que le petit gardien slovaque recevra une carte de Noël de sa part. Sans lui, il n'y aurait pas eu d'excitation dans la ville ce printemps. Il n'y a aucun doute que l'équipe n'aurait jamais accédé aux séries sans ses coups d'éclat répétés.
Grâce à lui, le Canadien a disputé trois parties locales contre Washington, trois contre Pittsburgh et deux autres contre Philadelphie. Or, chaque partie locale dans les séries génère des revenus évalués à 2.5 millions $. Comme le tarif des billets grimpe de série en série, les profits suivent la même pente ascendante. En étant conservateur, disons que Halak a peut-être mis dans les goussets des frères Molson la bagatelle de 20 millions de dollars. Vingt millions de dollars grâce aux performances d'un petit gardien sur lequel on ne comptait pas trop au début de la saison. Je défie Geoff Molson de regarder sa fidèle clientèle droit dans les yeux et de lui dire qu'il s'attendait à cela.
Je repose donc la question. Pour avoir engraissé le Canadien de 20 millions $, tout en étant l'un de ses plus petits salariés (800 000 $), qu'a-t-il reçu comme récompense?
Un coup de fil de remerciement de son directeur général.
Il leur a permis de sauver la face
Par ses performances répétées, Halak n'a pas fait qu'assurer les salaires de Mike Cammalleri, de Brian Gionta, de Scott Gomez et de Hal Gill la saison prochaine. Il a permis à des hommes de hockey d'expérience de sauver la face et même d'avoir l'air brillants.
Que dirait-on aujourd'hui de Bob Gainey si, après avoir totalement chambardé l'équipe l'été dernier, le Canadien avait raté les séries? Quelle opinion aurait-on de son successeur qui a été son conseiller principal à l'occasion de tous ces changements?
Est-ce que Jacques Martin aurait reçu autant d'éloges, lui qu'on a attiré au Centre Bell grâce à un contrat aussi doré que blindé pour mener le Canadien dans les séries?
Halak a sauvé les fesses de tout le monde, dirigeants comme coéquipiers. J'espère que Carey Price sait qu'il a tout avantage à se présenter au prochain camp d'entraînement dans une forme physique exceptionnelle. Il y a une bonne part de risque dans la décision qui vient d'être prise. Jusqu'ici, Halak a démontré qu'il est un gardien plus calme, plus en contrôle de ses émotions, plus cérébral, plus soucieux de connaître une grande carrière et plus amoureux de son sport, peut-être.
Il aurait été difficile de les garder tous les deux, on n'en doute pas. La cohabitation aurait été de plus en plus difficile, voire malsaine à la longue. On a donc pesé le pour et le contre et on a jugé que l'équipe allait gagner plus de matchs avec Price au cours des prochaines années. Souhaitons-leur d'avoir vu juste, pour le plus grand bien de Price et pour celui de son entraîneur qui, après avoir vu son équipe entrer en séries lors du dernier match de la saison, pourrait connaître un prochain printemps pas mal plus hasardeux.
La transaction
On sait relativement peu de choses des deux joueurs qui ont été acquis en retour de Halak. Avec de la chance, Lars Eller pourrait mériter une place dans la formation dès la prochaine saison. Ian Schultz est un ailier costaud qui pourrait jouer un jour à Montréal au sein d'un troisième ou d'un quatrième trio. Un autre plombier, comme on en a vu tant d'autres depuis 15 ans, probablement.
On va faire confiance à Gauthier pour ces deux-là. Le directeur général a au moins le mérite d'avoir obtenu deux joueurs alors que Gainey aurait acquis un choix de deuxième ronde des Flyers si Paul Holmgren n'avait pas fait la fine gueule à la mi-saison. Il faut toutefois préciser que la valeur marchande de Halak est plus élevée aujourd'hui qu'elle ne l'était en janvier.
Quant à ceux qui ne comprennent pas que le Canadien n'ait pas au moins tenté d'obtenir David Perron, faut-il vraiment s'étonner de ça? En faisant l'acquisition de Perron, on aurait confirmé que Trevor Timmins avait commis une bourde en lui préférant Max Pacioretty en première ronde en 2007.
Un peu embarrassant quand on y pense. Pacioretty n'a pas encore mérité sa place dans la Ligue nationale alors que Perron y est installé solidement depuis trois saisons.
Il faudra y mettre le temps pour évaluer cette transaction, probablement quelques saisons. Tout ce qu'on sait pour le moment, c'est qu'on a sacrifié un gardien qui a de l'avenir pour obtenir deux jeunes qui semblent en avoir.