Ils veulent jouer
Hockey jeudi, 7 oct. 2004. 18:42 jeudi, 12 déc. 2024. 07:57
(RDS) - Le conflit de travail dans la Ligue nationale de hockey vient d'entrer dans sa phase frustrante. Frustrante pour les propriétaires, qui ne reçoivent aucun signal de compromis de la part de l'Association des Joueurs, frustrante pour tous ceux qui gagnent leur vie autour des activités de la LNH et qui doivent se serrer la ceinture, frustrante surtout pour les amateurs qui auraient tellement envie de vivre l'engouement d'un nouveau début de saison.
Mais c'est aussi une situation très frustrante pour les joueurs et ce, à plus d'un point de vue. Certes, la perspective de devoir éventuellement perdre certains acquis n'a rien de réjouissante en soi. Le fait de ressentir un vent très net d'antipathie de la part du public non plus. Mais au-delà de ces constatations, il y a aussi le fait... de ne pas jouer au hockey!
En cette ère d'athlètes millionnaires, on oublie trop souvent (avec raison d'ailleurs), que les joueurs de hockey professionnels sont avant tout des jeunes gens qui pratiquent un sport qui les passionne et qu'au-delà de l'argent qu'ils touchent, il y a des plaisirs indéniables qui y sont rattachés. Les matchs, les entraînements, la vie en groupe, la camaraderie, les voyages, la compétition, voilà autant de facteurs qui procurent de très beaux moments à un joueur, sur une base quotidienne.
Or, présentement, rien de tout cela n'existe. Les joueurs ont beau dire haut et fort, avec une belle unanimité apparente, qu'ils croient fermement en leur cause, je suis convaincu que si nous avions la chance de converser en privé avec chacun d'entre eux, plusieurs seraient prêts à faire des sacrifices pour retourner ipso facto à la vie qu'ils aiment tant.
Jeudi matin, j'ai assisté au dévoilement des équipes de La Caravane McDonald's à l'aréna de Boisbriand. Tout de suite après les discours d'usage de Joël Bouchard et de la représentante du commanditaire principal, il y eut la première séance d'entraînement des joueurs sur la patinoire. Vous auriez dû voir l'énergie qui se dégageait alors! Le coup de patin était rapide et incisif, les cris d'encouragement fusaient de toute part et surtout, surtout, les sourires étaient radieux. Les joueurs retrouvaient cet environnement qui leur va si bien...
Sur le plateau de la Ligue en Questions, lundi soir dernier, Vincent Damphousse racontait qu'il vient de vivre pour la première fois de sa vie la période des couleurs à Mont-Tremblant. "Habituellement, je suis déjà parti aux États-Unis pour le camp d'entraînement et les matchs préparatoires", disait-il. On sentait dans sa voix une déception sincère, pour ne pas dire une certaine douleur, même si ses responsabilités de vice-président de l'AJLNH le forcent à prendre une position plus "détachée".
Il serait illusoire de croire que le simple plaisir de jouer au hockey va ramener les joueurs à la table de négociation. En fait, si ces derniers paient si cher un directeur-exécutif comme Bob Goodenow, c'est justement pour s'assurer que quelqu'un défende leurs intérêts au-delà de la passion du jeu et du bonheur qui découle de cette vie privilégiée. Mais il se pourrait qu'avec le temps (surtout si le processus démocratique de l'Association est aussi limpide que l'expliquait Vincent Damphousse lundi dernier), les joueurs finissent par se faire entendre et qu'ils en viennent à provoquer un assouplissement qui pourrait favoriser au moins la reprise du dialogue et qui contribuerait à faire diminuer cette méfiance chronique qu'ils manifestent envers les propriétaires.
De son côté, si la LNH réalisait pleinement qu'elle peut compter sur des athlètes dont le niveau de fierté est incomparable, comparativement à d'autres sports, peut-être chercherait-elle un peu moins l'affrontement au profit du dialogue et du partenariat.
En fait, mes amis, si Bob Goodenow et Gary Bettman avaient été témoins de ce qu'on a vu à Boisbriand, peut-être se seraient-ils senti obligés de chercher un petit salon pour s'y enfermer tous les deux le plus vite possible!
Merci Olivier
Dans un tout autre ordre d'idée, il serait de mise de saluer sincèrement Olivier Panis, à la veille de son tout dernier Grand Prix en carrière. On sait qu'Olivier a accepté un poste de pilote d'essais pour Toyota à compter de la saison prochaine mais c'est à cause de sa gentillesse proverbiale que sa carrière en course se terminera un GP plus tôt. Il a en effet accepté de permettre à Ricardo Zonta de courir devant les siens au Brésil, pendant que Jarno Trulli fera une entrée prématurée chez son nouvel employeur dès cette fin de semaine. Un geste qui ne surprend pas, quand on connaît les qualités humaines du pilote français.
Québécois d'adoption, ami fidèle de Jacques Bouchard et Ronald Denis (les médecins qui l'ont remis sur ses pattes après son terrible accident), constamment disponible pour des entrevues, articulé autant dans la forme que dans le fond de ses propos, Panis va nous manquer, surtout en juin prochain. Peut-être sera-t-il en piste, le vendredi, au volant de la troisième voiture? On se le souhaite. On aimerait bien le revoir et lui serrer la pince.
Entre temps, salut Olivier et merci pour tout.
Mais c'est aussi une situation très frustrante pour les joueurs et ce, à plus d'un point de vue. Certes, la perspective de devoir éventuellement perdre certains acquis n'a rien de réjouissante en soi. Le fait de ressentir un vent très net d'antipathie de la part du public non plus. Mais au-delà de ces constatations, il y a aussi le fait... de ne pas jouer au hockey!
En cette ère d'athlètes millionnaires, on oublie trop souvent (avec raison d'ailleurs), que les joueurs de hockey professionnels sont avant tout des jeunes gens qui pratiquent un sport qui les passionne et qu'au-delà de l'argent qu'ils touchent, il y a des plaisirs indéniables qui y sont rattachés. Les matchs, les entraînements, la vie en groupe, la camaraderie, les voyages, la compétition, voilà autant de facteurs qui procurent de très beaux moments à un joueur, sur une base quotidienne.
Or, présentement, rien de tout cela n'existe. Les joueurs ont beau dire haut et fort, avec une belle unanimité apparente, qu'ils croient fermement en leur cause, je suis convaincu que si nous avions la chance de converser en privé avec chacun d'entre eux, plusieurs seraient prêts à faire des sacrifices pour retourner ipso facto à la vie qu'ils aiment tant.
Jeudi matin, j'ai assisté au dévoilement des équipes de La Caravane McDonald's à l'aréna de Boisbriand. Tout de suite après les discours d'usage de Joël Bouchard et de la représentante du commanditaire principal, il y eut la première séance d'entraînement des joueurs sur la patinoire. Vous auriez dû voir l'énergie qui se dégageait alors! Le coup de patin était rapide et incisif, les cris d'encouragement fusaient de toute part et surtout, surtout, les sourires étaient radieux. Les joueurs retrouvaient cet environnement qui leur va si bien...
Sur le plateau de la Ligue en Questions, lundi soir dernier, Vincent Damphousse racontait qu'il vient de vivre pour la première fois de sa vie la période des couleurs à Mont-Tremblant. "Habituellement, je suis déjà parti aux États-Unis pour le camp d'entraînement et les matchs préparatoires", disait-il. On sentait dans sa voix une déception sincère, pour ne pas dire une certaine douleur, même si ses responsabilités de vice-président de l'AJLNH le forcent à prendre une position plus "détachée".
Il serait illusoire de croire que le simple plaisir de jouer au hockey va ramener les joueurs à la table de négociation. En fait, si ces derniers paient si cher un directeur-exécutif comme Bob Goodenow, c'est justement pour s'assurer que quelqu'un défende leurs intérêts au-delà de la passion du jeu et du bonheur qui découle de cette vie privilégiée. Mais il se pourrait qu'avec le temps (surtout si le processus démocratique de l'Association est aussi limpide que l'expliquait Vincent Damphousse lundi dernier), les joueurs finissent par se faire entendre et qu'ils en viennent à provoquer un assouplissement qui pourrait favoriser au moins la reprise du dialogue et qui contribuerait à faire diminuer cette méfiance chronique qu'ils manifestent envers les propriétaires.
De son côté, si la LNH réalisait pleinement qu'elle peut compter sur des athlètes dont le niveau de fierté est incomparable, comparativement à d'autres sports, peut-être chercherait-elle un peu moins l'affrontement au profit du dialogue et du partenariat.
En fait, mes amis, si Bob Goodenow et Gary Bettman avaient été témoins de ce qu'on a vu à Boisbriand, peut-être se seraient-ils senti obligés de chercher un petit salon pour s'y enfermer tous les deux le plus vite possible!
Merci Olivier
Dans un tout autre ordre d'idée, il serait de mise de saluer sincèrement Olivier Panis, à la veille de son tout dernier Grand Prix en carrière. On sait qu'Olivier a accepté un poste de pilote d'essais pour Toyota à compter de la saison prochaine mais c'est à cause de sa gentillesse proverbiale que sa carrière en course se terminera un GP plus tôt. Il a en effet accepté de permettre à Ricardo Zonta de courir devant les siens au Brésil, pendant que Jarno Trulli fera une entrée prématurée chez son nouvel employeur dès cette fin de semaine. Un geste qui ne surprend pas, quand on connaît les qualités humaines du pilote français.
Québécois d'adoption, ami fidèle de Jacques Bouchard et Ronald Denis (les médecins qui l'ont remis sur ses pattes après son terrible accident), constamment disponible pour des entrevues, articulé autant dans la forme que dans le fond de ses propos, Panis va nous manquer, surtout en juin prochain. Peut-être sera-t-il en piste, le vendredi, au volant de la troisième voiture? On se le souhaite. On aimerait bien le revoir et lui serrer la pince.
Entre temps, salut Olivier et merci pour tout.