Je suis inquiet pour l'équipe du Canada malgré cette victoire de 2-1 difficilement arrachée à l'Ukraine. Rick Nash, le joueur clé avec Martin Brodeur, a sauvé les meubles. Nash n'a pas eu beaucoup de chances durant la rencontre mais il a profité de celle qui s'est présentée en fin de partie.

De plus en plus, Nash me fait penser à Mike Bossy. Quand Bossy avait la rondelle sur le bâton, le disque partait très rapidement et laissait peu de chances aux gardiens adverses. Depuis les beaux jours de Bossy, c'est la première fois que je vois un joueur de cette trempe. Guy Lafleur était un marqueur exceptionnel mais il faisait les choses de façons différentes.

Il est décevant de voir le Canada terminer la ronde de qualification sur cette note. C'était un match qui préparait les suivants. Je veux dire que les équipes cherchent généralement à terminer en force pour amorcer la ronde suivante. C'est la même chose en saison régulière où on cherche à terminer sur une note positive pour commencer les séries. J'ai toujours cru qu'en terminant un tournoi fort, les joueurs se présentent ensuite au match suivant avec une plus grande intensité.

Contre l'Ukraine, ça manquait d'intensité et de cohésion. Même le jeu de puissance, qui était dévastateur en début de tournoi, ne tourne plus rond. Le Canada a beaucoup de travail à faire d'ici à jeudi.

Je suis d'autant plus déçu que le Canada n'a pas été convaincant dans ses matchs précédents contre la Finlande et la Suède. Ce match contre l'Ukraine n'est donc pas un accident de parcours. Les joueurs ne peuvent donc pas invoquer qu'ils ont pris les Ukrainiens à la légère, car ça fait trois matchs où les choses sont difficiles. Heureusement que l'équipe demeure très talentueuse.

Si j'étais l'entraîneur, je prendrais quelques minutes pour discuter individuellement avec chacun de mes joueurs. Le prochain match n'est que jeudi et il reste suffisamment de temps pour le faire. J'essaierais de trouver une façon de recréer la chimie et une cohésion qui vont permettre à l'équipe de poursuivre le tournoi. Il faut que ça change car les prochains adversaires ne seront pas faciles. Vous imaginez si le Canada en a arraché contre des équipes de deuxième ordre, ce sera quoi contre des équipes de premier plan.

Il est trop tard pour apporter des changements. Il faut aller de l'avant avec les éléments sous la main et tenter d'améliorer les unités spéciales.

J'ignore si le fait qu'il n'y a pas eu de saison dans la LNH entraîne le Canada à jouer de la sorte. Je ne suis pas dans l'entourage de l'équipe mais on dirait que la chimie n'est pas à son mieux. On regarde les réactions des joueurs et ça en dit long. On dirait qu'il y a un groupe de joueurs malheureux, peut-être parce que certains ont été laissés de côté.

Je pense que Martin Brodeur est le joueur clé dans cette équipe. Il a déjà gagné et il peut parler aux joueurs. Brodeur est sans le plus respecté de l'équipe et il peut se permettre de parler.

Je suis donc inquiet pour l'équipe du Canada d'ici la fin du tournoi. Ce que j'ai vu dans les derniers matchs n'a rien de rassurant. Je ne lance toutefois pas la serviette mais il faudra que les choses changent.


Wayne Gretzky devient entraîneur

Si on confirme que Wayne Gretzky sera le prochain entraîneur des Coyotes de Phoenix, ce serait une excellente nouvelle pour la Ligue nationale. Ce serait extraordinaire pour le hockey. Dans toutes les villes où se produiraient les Coyotes, ça parlerait de hockey et ça attirerait les caméras.

Gretzky est un homme généreux de ses commentaires et il va bien s'entourer avec Rick Bowness et Rick Tochett comme adjoints.

C'est aussi une bonne nouvelle car si Gretzky accepte de diriger les Coyotes, c'est peut-être le signe qu'il y a aura une saison en septembre. Peut-être sait-il des choses que nous ignorons?

Je suis convaincu que son équipe sera axée sur l'offensive et qu'il ne jouera pas la trappe. Il faudra voir toutefois si ses qualités de joueur feront de lui un grand entraîneur.

Les Coyotes ne sont pas le Canadien de Montréal. Il est donc hasardeux de faire des comparaisons avec Mario Tremblay, qui s'est retrouvé à la barre du Canadien sans aucune expérience comme entraîneur. À Montréal, les gestes des entraîneurs sont épiés à tout moment et c'était difficile pour Mario. À Phoenix, ce sera différent pour Wayne.


*propos recueillis par RDS.ca