La récréation est terminée
Hockey mercredi, 14 sept. 2011. 09:31 jeudi, 12 déc. 2024. 01:42
Quand septembre se pointe, il existe deux grandes rentrées au Québec. Celle qui marque le milieu scolaire et celle du Canadien. Dans les deux cas, il s'agit d'événements plutôt excitants pour les gens concernés.
Les écoliers se présentent dans les cours d'école un brin nerveux. Qui sera le nouvel enseignant? Qui seront ceux et celles qu'il faudra côtoyer durant la prochaine année? Les petits mousses sont accompagnés par des mères émues qui ont parfois la larme à l'œil.
Mais on va se dire les vraies choses. Pour l'ensemble des Québécois, la vraie rentrée, celle qui les captive vraiment, c'est celle du Canadien. Ils tapent du pied depuis le milieu de l'été. Ils s'ennuient du hockey et de leur équipe. Plusieurs questions les tenaillent déjà. Le Canadien poursuivra-t-il sa progression? Participera-t-il aux séries? Carey Price pourra-t-il les mener loin? Le genou d'Andrei Markov tiendra-t-il le coup? Erik Cole vaudra-t-il l'énorme confiance contractuelle qu'on lui a témoignée?
C'est ce matin, à Laval-sur-le-Lac, que sonne la cloche confirmant la fin de la récréation. Les vacances du hockey sont bel et bien terminées.
Aujourd'hui marque officiellement le jour 1 du règne de Geoff Molson à la présidence de l'équipe, lui qui occupe la chaise de Pierre Boivin depuis trois mois. En 12 ans, ce sera d'ailleurs la première fois que Boivin participera au tournoi du Canadien sans en être le président.
Le petit nouveau du septième étage, Kevin Gilmore, que le propriétaire a assis à sa droite dans l'organigramme de l'organisation à la suite du départ de Ray Lalonde, y fera sa première apparition publique depuis son arrivée en avril dernier.
Les deux nouveaux adjoints de Jacques Martin, Randy Cunneyworth et Randy Ladouceur, promus de la filiale de Hamilton, seront de la photo d'équipe, leur première.
Finalement, Erik Cole va retrouver de nouveaux coéquipiers qui sont heureux de ne plus avoir à l'affronter.
Chez le Canadien, la rentrée est un événement au cours duquel se côtoient dirigeants, partenaires d'affaires, joueurs et membres des médias. C'est inévitablement une très grosse rencontre médiatique.
Les Molson, Gauthier et Martin ont été bien préparés pour faire face au feu nourri des questions. Les pieds dans le gazon fraîchement coupé de ce parcours de rêve, ils répondront aux questions tant qu'il y en aura. Ce n'est pas le moment de se montrer désagréable en effectuant une sortie en douce côté jardin. Ils ne donneront pas toujours l'heure juste aux journalistes, mais ils répondront avec une bonne humeur qui les aidera à mieux faire passer quelques couleuvres.
Qu'est-ce qui nous attend?
Quand Pierre Gauthier et Jacques Martin se diront optimistes dans leur point de presse, il ne faudra pas toujours afficher un sourire en coin en se disant que ce refrain d'automne est bien connu.
L'équipe avance à pas de tortue, mais elle progresse. Sa dernière récolte de 96 points est la plus élevée depuis la saison de 104 points de Guy Carbonneau, il y a quatre ans, et sa deuxième meilleure en 17 ans. Bien sûr, l'équipe n'a pas veillé tard le printemps dernier, mais l'absence de Markov, de Josh Gorges et de Max Pacioretty constituent trois bonnes excuses pour justifier les trois défaites sur quatre encaissées en prolongation contre Boston.
L'an dernier, certaines circonstances ont obligé l'équipe à insérer quelques jeunes dans la formation. P.K. Subban est devenu un joueur étoile sur-le-champ. Pacioretty est venu asseoir sa carrière sur une base solide à Montréal. D'autres comme David Desharnais, Yannick Weber et Ryan White ont pu acquérir hâtivement une précieuse expérience qui pourrait bien servir le Canadien cette saison.
Le noyau offensif de l'équipe n'a pas été touché. En Erik Cole, cependant, on a ajouté un joueur établi, acharné, un ailier de puissance assuré d'évoluer dans les deux premiers trios et qui, on l'espère, ajoutera au moins 25 buts à la production offensive de l'équipe.
Ce noyau a pris forme il y a deux ans quand le duo Gainey-Gauthier a fait maison nette en libérant pas moins d'une dizaine de joueurs, dont Saku Koivu, Alex Kovalev, Alex Tanguay et Mike Komisarek. Peu importe qu'on soit d'accord ou non avec toutes les décisions qui ont été prises--insérez ici le nom de Scott Gomez--, les résultats ont été généralement positifs puisque ces changements ont sonné l'arrivée de Brian Gionta, Michael Cammalleri, Jaroslav Spacek, Travis Moen et Hal Gill qui sont toujours là.
On note aussi une plus grande stabilité parmi les hommes de hockey. Le septième étage en a vu circuler du monde depuis une décennie alors que l'équipe a vu passer trois propriétaires, quatre directeurs généraux et sept entraîneurs, huit si on tient compte que Gainey en a pris les commandes à deux occasions.
Gauthier, qui est entré au service du Canadien en 2003, a été promu directeur général adjoint en 2006 avant de succéder à Gainey en février 2010. Pour sa part, Martin commence sa troisième saison derrière le banc. Il en va de même pour ses adjoints Perry Pearn et Pierre Groulx, des hommes qu'il a lui-même choisis. Le recruteur en chef Trevor Timmins, souvent critiqué pour ses décisions, mais qui compte aussi sa part de bons coups, en est à sa 10e saison avec l'équipe.
Pas de controverses
Gauthier aura la vie facile devant les médias aujourd'hui. Il n'y a pas de questions difficiles en vue, pas de controverses à commenter, pas de crises à gérer dans les médias.
On se souvient de ce qui s'est passé il y a un an quand il a échangé le favori des partisans, celui qu'on considérait comme un joueur de concession, le héros des séries précédentes, Jaroslav Halak. Le public s'est bruyamment rebellé, ayant même menacé l'organisation de représailles, comme l'annulation d'abonnements de saison et la promesse rarement tenue de boire une autre bière.
Gauthier a fait le choix de foncer vers l'avenir avec Carey Price. Plus personne ne lui parle de Halak. Cet été, sa seule décision d'importance, l'ajout de Cole, a été populaire, ce qui devrait lui permettre de respirer à l'aise pendant un certain temps.
Son entraîneur et lui ne le diront pas ouvertement, mais ils ont probablement les doigts discrètement croisés en souhaitant que les joyaux de l'organisation, Carey Price et P.K. Subban, deviennent vite les joueurs de concession qu'on voit en eux.
S'ils sont à la hauteur, si le genou de Markov tient bon, si Cammalleri retrouve sa touche, si Andrei Kostitsyn fait bon ménage avec son entraîneur et si Pacioretty ne traîne pas de séquelles de sa sérieuse blessure du printemps, vous l'aimerez votre équipe cette saison.
Ça fait beaucoup de «si», mais aucun d'eux n'est irréalisable quand on y pense.
Les écoliers se présentent dans les cours d'école un brin nerveux. Qui sera le nouvel enseignant? Qui seront ceux et celles qu'il faudra côtoyer durant la prochaine année? Les petits mousses sont accompagnés par des mères émues qui ont parfois la larme à l'œil.
Mais on va se dire les vraies choses. Pour l'ensemble des Québécois, la vraie rentrée, celle qui les captive vraiment, c'est celle du Canadien. Ils tapent du pied depuis le milieu de l'été. Ils s'ennuient du hockey et de leur équipe. Plusieurs questions les tenaillent déjà. Le Canadien poursuivra-t-il sa progression? Participera-t-il aux séries? Carey Price pourra-t-il les mener loin? Le genou d'Andrei Markov tiendra-t-il le coup? Erik Cole vaudra-t-il l'énorme confiance contractuelle qu'on lui a témoignée?
C'est ce matin, à Laval-sur-le-Lac, que sonne la cloche confirmant la fin de la récréation. Les vacances du hockey sont bel et bien terminées.
Aujourd'hui marque officiellement le jour 1 du règne de Geoff Molson à la présidence de l'équipe, lui qui occupe la chaise de Pierre Boivin depuis trois mois. En 12 ans, ce sera d'ailleurs la première fois que Boivin participera au tournoi du Canadien sans en être le président.
Le petit nouveau du septième étage, Kevin Gilmore, que le propriétaire a assis à sa droite dans l'organigramme de l'organisation à la suite du départ de Ray Lalonde, y fera sa première apparition publique depuis son arrivée en avril dernier.
Les deux nouveaux adjoints de Jacques Martin, Randy Cunneyworth et Randy Ladouceur, promus de la filiale de Hamilton, seront de la photo d'équipe, leur première.
Finalement, Erik Cole va retrouver de nouveaux coéquipiers qui sont heureux de ne plus avoir à l'affronter.
Chez le Canadien, la rentrée est un événement au cours duquel se côtoient dirigeants, partenaires d'affaires, joueurs et membres des médias. C'est inévitablement une très grosse rencontre médiatique.
Les Molson, Gauthier et Martin ont été bien préparés pour faire face au feu nourri des questions. Les pieds dans le gazon fraîchement coupé de ce parcours de rêve, ils répondront aux questions tant qu'il y en aura. Ce n'est pas le moment de se montrer désagréable en effectuant une sortie en douce côté jardin. Ils ne donneront pas toujours l'heure juste aux journalistes, mais ils répondront avec une bonne humeur qui les aidera à mieux faire passer quelques couleuvres.
Qu'est-ce qui nous attend?
Quand Pierre Gauthier et Jacques Martin se diront optimistes dans leur point de presse, il ne faudra pas toujours afficher un sourire en coin en se disant que ce refrain d'automne est bien connu.
L'équipe avance à pas de tortue, mais elle progresse. Sa dernière récolte de 96 points est la plus élevée depuis la saison de 104 points de Guy Carbonneau, il y a quatre ans, et sa deuxième meilleure en 17 ans. Bien sûr, l'équipe n'a pas veillé tard le printemps dernier, mais l'absence de Markov, de Josh Gorges et de Max Pacioretty constituent trois bonnes excuses pour justifier les trois défaites sur quatre encaissées en prolongation contre Boston.
L'an dernier, certaines circonstances ont obligé l'équipe à insérer quelques jeunes dans la formation. P.K. Subban est devenu un joueur étoile sur-le-champ. Pacioretty est venu asseoir sa carrière sur une base solide à Montréal. D'autres comme David Desharnais, Yannick Weber et Ryan White ont pu acquérir hâtivement une précieuse expérience qui pourrait bien servir le Canadien cette saison.
Le noyau offensif de l'équipe n'a pas été touché. En Erik Cole, cependant, on a ajouté un joueur établi, acharné, un ailier de puissance assuré d'évoluer dans les deux premiers trios et qui, on l'espère, ajoutera au moins 25 buts à la production offensive de l'équipe.
Ce noyau a pris forme il y a deux ans quand le duo Gainey-Gauthier a fait maison nette en libérant pas moins d'une dizaine de joueurs, dont Saku Koivu, Alex Kovalev, Alex Tanguay et Mike Komisarek. Peu importe qu'on soit d'accord ou non avec toutes les décisions qui ont été prises--insérez ici le nom de Scott Gomez--, les résultats ont été généralement positifs puisque ces changements ont sonné l'arrivée de Brian Gionta, Michael Cammalleri, Jaroslav Spacek, Travis Moen et Hal Gill qui sont toujours là.
On note aussi une plus grande stabilité parmi les hommes de hockey. Le septième étage en a vu circuler du monde depuis une décennie alors que l'équipe a vu passer trois propriétaires, quatre directeurs généraux et sept entraîneurs, huit si on tient compte que Gainey en a pris les commandes à deux occasions.
Gauthier, qui est entré au service du Canadien en 2003, a été promu directeur général adjoint en 2006 avant de succéder à Gainey en février 2010. Pour sa part, Martin commence sa troisième saison derrière le banc. Il en va de même pour ses adjoints Perry Pearn et Pierre Groulx, des hommes qu'il a lui-même choisis. Le recruteur en chef Trevor Timmins, souvent critiqué pour ses décisions, mais qui compte aussi sa part de bons coups, en est à sa 10e saison avec l'équipe.
Pas de controverses
Gauthier aura la vie facile devant les médias aujourd'hui. Il n'y a pas de questions difficiles en vue, pas de controverses à commenter, pas de crises à gérer dans les médias.
On se souvient de ce qui s'est passé il y a un an quand il a échangé le favori des partisans, celui qu'on considérait comme un joueur de concession, le héros des séries précédentes, Jaroslav Halak. Le public s'est bruyamment rebellé, ayant même menacé l'organisation de représailles, comme l'annulation d'abonnements de saison et la promesse rarement tenue de boire une autre bière.
Gauthier a fait le choix de foncer vers l'avenir avec Carey Price. Plus personne ne lui parle de Halak. Cet été, sa seule décision d'importance, l'ajout de Cole, a été populaire, ce qui devrait lui permettre de respirer à l'aise pendant un certain temps.
Son entraîneur et lui ne le diront pas ouvertement, mais ils ont probablement les doigts discrètement croisés en souhaitant que les joyaux de l'organisation, Carey Price et P.K. Subban, deviennent vite les joueurs de concession qu'on voit en eux.
S'ils sont à la hauteur, si le genou de Markov tient bon, si Cammalleri retrouve sa touche, si Andrei Kostitsyn fait bon ménage avec son entraîneur et si Pacioretty ne traîne pas de séquelles de sa sérieuse blessure du printemps, vous l'aimerez votre équipe cette saison.
Ça fait beaucoup de «si», mais aucun d'eux n'est irréalisable quand on y pense.