MONTRÉAL – En 2016, les Predators de Nashville ont repêché deux défenseurs en provenance de la LHJMQ. Bien sûr, il y a eu Samuel Girard qui poursuit une ascension fascinante avec l’Avalanche du Colorado, mais c’est maintenant au tour de Frédéric Allard de s’approcher de la LNH.

 

Sélectionné en troisième ronde, Allard ne possède pas des atouts aussi éclatants que ceux de Girard qui a été choisi seulement 31 rangs avant lui. Cela dit, il a solidifié son arsenal en deux saisons dans la Ligue américaine de hockey.

 

À un point tel qu’il serait, de l’avis de plusieurs, en mesure de tenir son bout avec les Preds dès la prochaine saison. Le scénario de s’implanter dans le circuit Bettman en 2020-2021 demeure toutefois plus plausible. C’est d’ailleurs l’avis du droitier.

 

« Je ne pense pas que ça se produira dès la fin du camp d’entraînement. Ce serait un peu moins réaliste, je dirais. Mais, durant la saison, j’aimerais avoir ma chance si je connais une autre bonne année », a confié Allard qui a bâti une équipe qui s’est bien débrouillée au tournoi Boot Camp de Québec.

 

Frédéric AllardPar conséquent, Allard ne vit pas une période estivale comme les autres du moins au niveau psychologique.

 

« Je suis un peu plus excité, ça m’a donné le goût de repousser mes limites, de travailler encore plus fort. Quand tu sais que tu es proche du but, c’est vraiment plaisant », a admis l’ancien des Saguenéens de Chicoutimi.

 

Voilà un aspect sur lequel il a dû s’attarder durant son passage avec les Sags.

 

« On l’a aidé à se pousser pour qu’il devienne plus mature physiquement et qu’il apprenne à repousser ses limites de manière constante », a admis Yanick Jean qui était son entraîneur.

 

Quand on est doué, mais qu’on ne dispose pas d’un talent exceptionnel, le passage dans la Ligue américaine nous rappelle que la compétition est féroce pour atteindre l’objectif ultime. Dans son cas, Allard doit également lutter avec son grand ami Alexandre Carrier.

 

Le développement d’Allard se déroule si bien que certains observateurs croient qu’il a désormais devancé Carrier – qui a joué deux matchs dans la LNH - dans la hiérarchie des défenseurs de l’organisation.

 

« On compose vraiment bien avec ça. La preuve, c’est qu’on passe presque tout notre temps ensemble. C’est une compétition qui est agréable. Quand l’un des deux réussit quelque chose, l’autre essaie d’en faire autant. J’ai l’impression que ça nous aide à nous surpasser et on sait que ça fait partie de notre métier », a commenté Allard qui effectue sa préparation physique auprès de Hubert Genest et Gabriel Hardy à Québec.

 

À l’image de plusieurs hockeyeurs qui aspirent à la LNH, Allard doit encore investir des efforts sur ses qualités de patineur. Il a mis les bouchées doubles cet été dans ce département en travaillant avec la spécialiste Julie Robitaille.

 

Mais ce qu’il l’aide avant tout, c’est qu’il parvient à s’adapter avec brio. Ce fut le cas avec les Sags après une saison plus difficile à 17 ans et c’est tout aussi vrai avec les Admirals de Milwaukee.

 

« Il comprend très bien le jeu, ça lui permet souvent d’être une seconde en avance sur les autres. Vu qu’il est tellement intelligent, il se retrouve rarement hors position », a indiqué un recruteur invité à relever ses points forts.

 

Allard a souvent navigué dans l’ombre des autres piliers de sa cuvée comme Girard, Pierre-Luc Dubois, Julien Gauthier et Pascal Laberge. Sauf que Jean savait que ça ne resterait pas ainsi.

 

« Je n’ai jamais été inquiet, c’est simplement qu’il est devenu mature physiquement un peu plus tard, mais personne n’a douté de son talent. Il y en a d’autres qui sont passés devant lui pour cette raison et il les a devancés maintenant », a évalué Jean.

 

Un grand compliment sur son influence à Chicoutimi

 

Allard compose aussi aisément avec les particularités du métier de hockeyeur. Rassembleur naturel, il aime s’impliquer dans différents projets. À titre d’exemple, il a accepté de se joindre à Frédérick Gaudreau qui consacre du temps à la cause de la Trisomie 21. Il s’assurait aussi d’accueillir les Européens ou bien les recrues de 16 ans à Chicoutimi tout en leur faisant découvrir la ville.

 

Voilà pourquoi Jean le décrit comme un « aimant » et l’un des meilleurs jeunes qu’il a dirigés. Chacun à leur manière, Allard et Nicolas Roy étaient les deux meneurs des Sags. Ces deux hockeyeurs ont laissé un grand  héritage sur leur équipe junior.

 

« Ils ont transformé l’organisation.  Ils ont établi des bases qui se transmettent  encore aujourd’hui », a vanté Jean avec une belle reconnaissance.

 

Ainsi, c’est avec plaisir qu’il a assemblé son équipe pour le Boot Camp. Le moment était parfait afin de pouvoir jouer avec des « bons chums » sans le stress de la saison régulière.

 

La vie à Milwaukee n’a donc pas été pénible pour Allard. Il s’agit d’ailleurs d’un contexte agréable pour un club de la Ligue américaine, mais il ne demande pas mieux que de se familiariser davantage avec Nashville sous peu.