Ils sont jeunes et promis à un bel avenir ou encore plus vieux et roulent leur bosse dans le monde du hockey professionnel depuis quelques années déjà. Mais tous les joueurs des Bulldogs de Hamilton rêvent à la même chose : être rappelés par le Canadien de Montréal.

Sept d’entre eux ont obtenu cette chance jusqu’à maintenant depuis le début de la saison, mais le retour des nombreux blessés a considérablement amenuisé les perspectives avec le grand club. En attendant de jouer « en haut », certains s’efforcent de peaufiner leur jeu « en bas ».

« C’est un long processus d’apprentissage », avoue le défenseur Nathan Beaulieu, qui a récolté une passe en cinq matchs avec le Canadien. « On veut que je joue beaucoup de minutes pour gagner en expérience. J’essaie d’être constant et de bien jouer à chaque présence. »

« On m’a demandé de déplacer la rondelle plus rapidement », continue l’arrière Jarred Tinordi, premier choix du Tricolore en 2010. « Je me soucie vraiment de faire ce qu’on m’a demandé. »

« Je ne pense qu’à améliorer mon jeu, particulièrement mon jeu défensif », révèle l’attaquant Louis Leblanc, qui a disputé cinq rencontres avec les Glorieux plus tôt cette saison. « Si je suis rappelé, je veux être prêt et je veux surtout rester avec l’équipe. »

Le premier choix du Canadien en 2009 est d’avis que la politique du rappel au mérite instaurée par le directeur général Marc Bergevin depuis son arrivée en poste force les joueurs à être sur le qui-vive.

« Ce genre de concurrence à l’interne est bonne pour l’équipe », explique Leblanc. « Les gars se doivent d’être prêts, car personne ne sait qui pourrait être rappelé. »

« Louis va bien ces temps-ci, mais ce n’est que lui qui peut nous donner l’heure juste », confirme l’entraîneur-chef Sylvain Lefebvre. « Il doit continuer à travailler, même s’il ne trouve pas le fond du filet. Ce sera toujours ultimement lui qui décidera de la façon dont il joue. »

D’autres joueurs sont cependant beaucoup plus lucides et s’assurent de savourer pleinement le moment, étant donné que les possibilités de rappels seront plus rares. C’est notamment le cas du capitaine Martin St-Pierre, qui a eu l’occasion de disputer une partie avec le Canadien en novembre, une première dans la Ligue nationale de hockey depuis la saison 2009-2010.

« C’était un rêve d’enfance (de jouer pour le Canadien), reconnaît St-Pierre. « Ç’a été toute une expérience. C’est maintenant à moi de ramener ça ici aux jeunes de l’équipe. »

« Il faut apprendre à contrôler uniquement les choses que tu peux contrôler et ne pas se casser la tête avec le reste. Il ne faut surtout jamais se décourager et continuer à y croire. »

Tous martèlent cependant que c’est en remportant des matchs plutôt qu’en se concentrant sur leurs objectifs individuels qu’ils parviendront à attirer l’attention de la haute direction.

« Nous savons que si nous gagnons ici, des gars auront une chance », précise Beaulieu. « Il faut que ce soit une affaire d’équipe en premier. Il ne faut pas perdre cet objectif de vue. »