Le Canadien a retrouvé ses pantoufles
Philadelphie Flyers jeudi, 20 mai 2010. 23:39 dimanche, 15 déc. 2024. 02:29
Quelqu'un pourrait-il rappeler aux joueurs du Canadien que l'équipe des Flyers de Philadelphie ne pèse pas une once de plus et ne mesure pas un quart de pouce de plus au Centre Bell qu'à la maison?
Plusieurs des joueurs qui ont joué un rôle important dans cette spectaculaire victoire de 5-1 n'avaient pas été vus à Philadelphie au cours des deux premiers affrontements de la série. Pourtant, ils n'avaient pas été frappés plus rondement là-bas qu'ils ne l'ont été ici.
Le problème, c'est qu'à Philadelphie, le Canadien ne s'était pas battu contre les Flyers. Il avait surtout été confronté à leur réputation. C'était si évident que l'image de robustesse des Flyers avait marqué des points que certains joueurs n'avaient pas insisté pour toucher à la rondelle.
Jeudi soir, dans leur édifice, ils ont retrouvé leurs bonnes vieilles pantoufles dans un salon où ils sont parfaitement à l'aise. Maîtres chez eux, ils font régulièrement appel à des alliés dont ils ne peuvent plus se passer: 21 000 supporters fanatiques qui se chargent personnellement de l'aspect intimidation.
Cette fois, ils n'ont pas pris de chance. Ils ont frappé les premiers. Quand Mike Cammalleri a enfin expédié une première rondelle derrière Mike Leighton dans cette série, dès la septième minute de jeu, le gardien des Flyers avait repoussé les 74 rondelles précédentes tirées dans sa direction.
Ce qui s'est passé par la suite nous a rassurés sur un point. Leighton, qui a endossé neuf chandails professionnels différents durant sa carrière (il y en aurait même eu un dixième si le Canadien lui avait permis de jouer après l'avoir acquis des Flyers au ballottage en 2007) n'aura plus à supporter les comparaisons avec Bernard Parent, le grand responsable des deux seules coupes Stanley remportées par cette organisation.
Dominic Moore lui a faufilé un tir de loin entre les jambières pour porter la marque 3-0 et Brian Gionta, avec une rondelle qui sautillante sur son bâton, s'est présenté seul devant lui pour le battre d'un angle quasi fermé. Dans les deux cas, il a eu l'air du gardien qui tente vainement de faire sa place dans la Ligue nationale depuis huit ou neuf ans.
Non seulement ne s'est-il pas dressé devant le Canadien à la Bernard Parent pour permettre aux siens de se donner une avance quasi insurmontable dans la série, mais Leighton a perdu un premier match en six présences contre le Canadien cette saison. Disons qu'on était dû, dans le camp des Rouges, pour trouver une faille dans son style. On a notamment travaillé plus près de lui en l'obligeant à procéder à de fréquents déplacements, ce qui lui a compliqué l'existence.
C'était la première fois en trois séries que le Canadien remportait la victoire après avoir obtenu le plus fort total de tirs dans la rencontre.
Avant le début de la série, on avait mentionné que Jaroslav Halak se devait d'être supérieur à Leighton pour que le Canadien ait la moindre chance d'accéder à la ronde suivante. Il a fallu attendre le troisième match pour reconnaître le héros des victoires aux dépens des Capitals et des Penguins. Même s'il a été moins occupé que son vis-à-vis, Halak a tenu le coup devant quelques charges menaçantes des Flyers.
On dira peut-être que les Flyers n'ont pas été aussi efficaces qu'à Philadelphie, mais il faut aussi reconnaître que les joueurs du Canadien ne les ont pas laissés patiner librement. Ils les ont frappés. Ils ont souvent été les premiers sur la rondelle. Ils ont été agressifs le long des rampes. Bref, ils ont repris la recette qui a fait leur succès en séries.
Le joueur le plus méconnaissable a été Maxim Lapierre. À Philadelphie, il ne s'était pas présenté. On l'avait même accusé d'avoir baissé la tête durant une tentative d'intimidation de Daniel Carcillo, ce qui revenait à dire qu'il avait tremblé dans sa culotte.
Il a sans doute entendu ce genre de reproche, de sorte qu'il a répliqué à l'agitateur des Flyers qui a recommencé le même manège durant l'exercice d'avant partie. À domicile, Lapierre est redevenu le type de joueur que le Canadien a vraiment besoin contre un adversaire robuste qui se plaît habituellement à frapper le premier.
Le Canadien est de retour dans la série, mais l'une de ses faiblesses, malgré les étonnants succès qu'il a connus jusqu'ici, n'a pas été corrigée. Sa production est encore venue des mêmes joueurs: Cammalleri et Gionta qui totalisent 21 buts en 17 matchs. S'il avait fallu qu'ils soient juste ordinaires dans ces séries, l'équipe serait probablement déjà éliminée. Cammalleri est allé chercher la foule avec le premier but de la soirée et Gionta a cassé les reins des Flyers en portant la marque 4-0 dès le départ en troisième période.
Gomez, Pouliot, Plekanec et Andrei Kostitsyn ont ajouté un match de plus à leur interminable période léthargique, même si Pouliot, sévèrement critiqué pour son inertie, a mieux joué. Il faut dire que Martin lui a fait une fleur en le ramenant avec Gionta et Gomez, les seuls compagnons de jeu avec lesquels il a connu du succès depuis son acquisition. Dans les faits, Martin est revenu à une composition de formation qui lui avait permis de gagner dans le passé.
Fort heureusement, le troisième trio, formé de Lapierre, Pyatt et Moore, les a brillamment supportés. Ils ont tourbillonné durant toute la soirée, causant toutes sortes d'ennuis à la défense des Flyers.
«Ils nous ont donné une grosse partie de hockey», a admis Jacques Martin qui est reconnu pour ne pas gaspiller les compliments.
Le «p'tit Québec » a eu ses problèmes
Le Canadien avait sans doute axé son plan de match sur le dangereux duo de Québécois Brière-Gagné qui, depuis la spectaculaire remontée de leur équipe face aux Bruins, avait récolté des points dans tous les matchs. En six parties, Brière avait amassé cinq buts et quatre passes, tandis que Gagné avait récolté six buts et une passe. Les six buts de Gagné s'étaient soldés par autant de victoires.
Gagné a poursuivi sur cette lancée, mais son septième but en sept matchs a été enregistré alors que la défaite était déjà une chose sûre pour les siens. Brière, lui, a été blanchi.
On ne s'excitera pas trop après cette première victoire. Elle a très certainement évité au Canadien de sombrer dans un trou dont il aurait eu beaucoup de mal à s'extirper, mais il faut s'attendre à ce que les Flyers soient plus vivants, plus agressifs et plus acharnés dans le match de samedi.
Tant mieux si les Flyers redeviennent eux-mêmes dans le prochain match. Ainsi, il y aura moins de mauvaises surprises quand le Canadien retournera à Philadelphie. Pour gagner une série contre les Flyers, il faut assurément les battre sur leur glace. Il faut faire fi de leur intimidation. Il faut être maître chez eux, ne serait-ce qu'un soir.
Il n'est pas dit que les Flyers laisseront le Canadien dicter sa loi comme il vient de le faire. La suite des choses ne sera pas reposante.
Plusieurs des joueurs qui ont joué un rôle important dans cette spectaculaire victoire de 5-1 n'avaient pas été vus à Philadelphie au cours des deux premiers affrontements de la série. Pourtant, ils n'avaient pas été frappés plus rondement là-bas qu'ils ne l'ont été ici.
Le problème, c'est qu'à Philadelphie, le Canadien ne s'était pas battu contre les Flyers. Il avait surtout été confronté à leur réputation. C'était si évident que l'image de robustesse des Flyers avait marqué des points que certains joueurs n'avaient pas insisté pour toucher à la rondelle.
Jeudi soir, dans leur édifice, ils ont retrouvé leurs bonnes vieilles pantoufles dans un salon où ils sont parfaitement à l'aise. Maîtres chez eux, ils font régulièrement appel à des alliés dont ils ne peuvent plus se passer: 21 000 supporters fanatiques qui se chargent personnellement de l'aspect intimidation.
Cette fois, ils n'ont pas pris de chance. Ils ont frappé les premiers. Quand Mike Cammalleri a enfin expédié une première rondelle derrière Mike Leighton dans cette série, dès la septième minute de jeu, le gardien des Flyers avait repoussé les 74 rondelles précédentes tirées dans sa direction.
Ce qui s'est passé par la suite nous a rassurés sur un point. Leighton, qui a endossé neuf chandails professionnels différents durant sa carrière (il y en aurait même eu un dixième si le Canadien lui avait permis de jouer après l'avoir acquis des Flyers au ballottage en 2007) n'aura plus à supporter les comparaisons avec Bernard Parent, le grand responsable des deux seules coupes Stanley remportées par cette organisation.
Dominic Moore lui a faufilé un tir de loin entre les jambières pour porter la marque 3-0 et Brian Gionta, avec une rondelle qui sautillante sur son bâton, s'est présenté seul devant lui pour le battre d'un angle quasi fermé. Dans les deux cas, il a eu l'air du gardien qui tente vainement de faire sa place dans la Ligue nationale depuis huit ou neuf ans.
Non seulement ne s'est-il pas dressé devant le Canadien à la Bernard Parent pour permettre aux siens de se donner une avance quasi insurmontable dans la série, mais Leighton a perdu un premier match en six présences contre le Canadien cette saison. Disons qu'on était dû, dans le camp des Rouges, pour trouver une faille dans son style. On a notamment travaillé plus près de lui en l'obligeant à procéder à de fréquents déplacements, ce qui lui a compliqué l'existence.
C'était la première fois en trois séries que le Canadien remportait la victoire après avoir obtenu le plus fort total de tirs dans la rencontre.
Avant le début de la série, on avait mentionné que Jaroslav Halak se devait d'être supérieur à Leighton pour que le Canadien ait la moindre chance d'accéder à la ronde suivante. Il a fallu attendre le troisième match pour reconnaître le héros des victoires aux dépens des Capitals et des Penguins. Même s'il a été moins occupé que son vis-à-vis, Halak a tenu le coup devant quelques charges menaçantes des Flyers.
On dira peut-être que les Flyers n'ont pas été aussi efficaces qu'à Philadelphie, mais il faut aussi reconnaître que les joueurs du Canadien ne les ont pas laissés patiner librement. Ils les ont frappés. Ils ont souvent été les premiers sur la rondelle. Ils ont été agressifs le long des rampes. Bref, ils ont repris la recette qui a fait leur succès en séries.
Le joueur le plus méconnaissable a été Maxim Lapierre. À Philadelphie, il ne s'était pas présenté. On l'avait même accusé d'avoir baissé la tête durant une tentative d'intimidation de Daniel Carcillo, ce qui revenait à dire qu'il avait tremblé dans sa culotte.
Il a sans doute entendu ce genre de reproche, de sorte qu'il a répliqué à l'agitateur des Flyers qui a recommencé le même manège durant l'exercice d'avant partie. À domicile, Lapierre est redevenu le type de joueur que le Canadien a vraiment besoin contre un adversaire robuste qui se plaît habituellement à frapper le premier.
Le Canadien est de retour dans la série, mais l'une de ses faiblesses, malgré les étonnants succès qu'il a connus jusqu'ici, n'a pas été corrigée. Sa production est encore venue des mêmes joueurs: Cammalleri et Gionta qui totalisent 21 buts en 17 matchs. S'il avait fallu qu'ils soient juste ordinaires dans ces séries, l'équipe serait probablement déjà éliminée. Cammalleri est allé chercher la foule avec le premier but de la soirée et Gionta a cassé les reins des Flyers en portant la marque 4-0 dès le départ en troisième période.
Gomez, Pouliot, Plekanec et Andrei Kostitsyn ont ajouté un match de plus à leur interminable période léthargique, même si Pouliot, sévèrement critiqué pour son inertie, a mieux joué. Il faut dire que Martin lui a fait une fleur en le ramenant avec Gionta et Gomez, les seuls compagnons de jeu avec lesquels il a connu du succès depuis son acquisition. Dans les faits, Martin est revenu à une composition de formation qui lui avait permis de gagner dans le passé.
Fort heureusement, le troisième trio, formé de Lapierre, Pyatt et Moore, les a brillamment supportés. Ils ont tourbillonné durant toute la soirée, causant toutes sortes d'ennuis à la défense des Flyers.
«Ils nous ont donné une grosse partie de hockey», a admis Jacques Martin qui est reconnu pour ne pas gaspiller les compliments.
Le «p'tit Québec » a eu ses problèmes
Le Canadien avait sans doute axé son plan de match sur le dangereux duo de Québécois Brière-Gagné qui, depuis la spectaculaire remontée de leur équipe face aux Bruins, avait récolté des points dans tous les matchs. En six parties, Brière avait amassé cinq buts et quatre passes, tandis que Gagné avait récolté six buts et une passe. Les six buts de Gagné s'étaient soldés par autant de victoires.
Gagné a poursuivi sur cette lancée, mais son septième but en sept matchs a été enregistré alors que la défaite était déjà une chose sûre pour les siens. Brière, lui, a été blanchi.
On ne s'excitera pas trop après cette première victoire. Elle a très certainement évité au Canadien de sombrer dans un trou dont il aurait eu beaucoup de mal à s'extirper, mais il faut s'attendre à ce que les Flyers soient plus vivants, plus agressifs et plus acharnés dans le match de samedi.
Tant mieux si les Flyers redeviennent eux-mêmes dans le prochain match. Ainsi, il y aura moins de mauvaises surprises quand le Canadien retournera à Philadelphie. Pour gagner une série contre les Flyers, il faut assurément les battre sur leur glace. Il faut faire fi de leur intimidation. Il faut être maître chez eux, ne serait-ce qu'un soir.
Il n'est pas dit que les Flyers laisseront le Canadien dicter sa loi comme il vient de le faire. La suite des choses ne sera pas reposante.